jeudi 8 août 2013
Pascal Dessaint - Les derniers jours d'un homme
Éditeur : Rivages - Date de parution : Avril 2013 - 278 pages lues en apnée !
Une cité industrielle dans le Nord-pas-de-Calais à l'écart de la ville par l'autoroute. Clément y a travaillé tout comme son père avant lui car depuis quelques années, il a quitté l'usine et son cortège d'ouvriers. Mais le décor n'a pas changé ni l'argent qui manque. Il y a peu, il a enterré sa mère et maintenant c'est sa femme qui ne s'est pas réveillée lors d'une opération. Le voilà avec Judith sa fille de cinq ans. Un air vicié et une terre polluée par les métaux de l'usine qui voit sa fin approcher. Mais pour les ouvriers c'est leur travail et leur salaire qui risquent de s'envoler.
Alternant le récit de Clément au moment des faits et celui de Judith quinze ans plus tard, Pascal Dessaint nous raconte le quotidien de centaines d'hommes et celui d'une cité nourrie au sein maternel meurtrier de l'usine Europa. Europa comme Métaleurop mise sous les feux des projecteurs il y a quelques années. Le rapprochement est fait. Judith vit chez chez son oncle Etienne le frère de son père depuis son décès alors qu'elle n'était encore qu'une enfant. Elle veut comprendre ce qui s'est passé et comment son père est mort.
Si la solidarité des ouvriers ( on se serre les coudes naturellement), la dureté du travail, la souffrance et la peur d'un avenir incertain sont mises en avant, le lien fraternel, l'attachement à une région et à ses habitants éclairent ce livre sombre. Car il y a aussi les ennuis que l'on s'attire en voulant dénoncer des faits qui dérangent, la pauvreté mais toujours la dignité du travail chez ces personnes qui possèdent une réelle humanité !
Un livre qui résonne par ricochet au fil des fermetures d'usines, d'entreprises hélas toujours d'actualité... Roman social, intime avec des personnages vrais et touchants qui nous habitent longtemps!
-L'usine t'a tué mais d'une autre façon...
-Ca nous apprendra à naître n'importe où...
Les billets de Cathulu, Cuné (la tentatrice)
12 commentaires:
J'ai l'impression que des livres comme cela reviennent en ce moment. Le monde ouvrier avait été un peu oublié de la littérature et tant mieux qu'il réapparaisse un peu ; les écrivains torturés en proie aux affres de la page blanche, à divers doutes, c'est bien, mais ce n'est pas tout
@ Yv : non il y a eu aussi bien avant par exemple Ouvrière de Franck Magloire qui retraçait la fermeture de Moulinex. Il y a des ouvriers dont on parle quand on quand leur entreprise ferme : c'est médiatisé et ensuite plus rien. Ce genre de livre rend un vrai hommage à ces personnes dont on parle peut et qui triment à longueur de journées..
En son temps, Aurélie Filipetti avait fait un livre aussi, mais ils sont moins médiatisés que les problèmes de nombril des Houellebecq ou autres ..
@ Aifelle : tu as le titre ?
Repéré chez Cuné, effectivement, tu n'as pas tardé à le lire !
Le livre d'Aurélie Filipetti, c'est Les derniers jours de la classe ouvrière, je n'y ai pas accroché du tout, question de style...
hou la la, ça a l'air très triste...je me le note, mais pas pour tout de suite. J'avais entendu parler du livre de Filipetti sur lequel les avis étaient très contrastés.
Déjà repéré chez Cuné... Il y a aussi Les insurrections singulières, de Jeanne Benameur, mais elle parle aussi de reconversion.
J'étais prête à te répondre, mais je vois que Kathel m'a précédée ..
@ Kathel : les virées chez Dialogues sont mortelles :)! Merci pour le titre du livre, je vais voir s'il est à la biblio.
@ Galéa : bien envie de le lire aussi !
@ Anne; oui, exact !
@ Aifelle : tu as été moins rapide sur ce coup là que Kathel (déclarée prem's) !
Quelques livres de lui dans ma PAL mais pas celui-ci...
@ Emma : j'ai acheté son dernier !
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