vendredi 31 octobre 2014

Marie-Aimée Lebreton

Éditeur : Buchet-Chastel - Date de parution : Août 2014 - 125 pages justes et belles !

Ce n'est pas au nombre de pages que l'on peut mesurer la puissance, le force et la beauté d'un texte. Car certains par l'écriture touchent, racontent, nous font vibrer et Cent sept ans en fait partie.

De sa Kabylie natale, Nine ne garde aucun souvenir. Son père a été tué là-bas alors que sa mère Madame Plume était enceinte d'elle. L'amour de ses parents dérangeait "il était algérien, Madame Plume était française" en ces temps de guerre. Puis sa mère a été contrainte de fuir, de s'exiler dans le nord de la France avec elle. Laisser le soleil, la douce Fatma pour un deux pièces dans une région inconnue. Nine réclame que sa mère lui raconte avant mais elle ne veut pas, veut balayer ces images. Et Nine rêve de ce père, de ce pays inconnu qui font partie d'elle. Toujours de ne pas dire l'Algérie, taire ses origines comme si elles étaient honteuses.Un quotidien rapidement marqué par les exercices de piano. Madame Plume a décidé pour Nine qu'elle en jouera et qu'elle fera même sa profession. Comment ne pas réveiller chez sa mère les douleurs tout en se construisant avec ce qui lui manque ?

Un roman sur l'exil, sur une renaissance également à l'écriture poétique avec une justesse et une précision dans les mots choisis. Un texte fort et beau !  
Un livre qui pour certains aspects ( je dis bien certains) m'a rappelée "Ca t'apprendra à vivre" de Jeanne Benameur.

Il fallait admettre que l'Algérie fût cette terre de rires et de larmes au cœur des femmes aux visages allongés. Elle portaient à leurs bras des colliers de perles et des rêves de princesse toujours recommencés. La force d'aimer, ici peut-être plus qu'ailleurs, rappelait qu'en ces lieux, survivre était le prix à payer pour ne pas perdre la mémoire. La guerre avait arraché des pans entiers de souvenirs, de ses liens essentiels que nous entendons au premiers chants de l'aube.

Les billets de Mimipinson, Zazy

11 commentaires:

gambadou a dit…

et hop, un nouveau de noté dans ma LAL. Tu fais très envie avec ce post. Repose bien tes mains.

luocine a dit…

à lire certainement , je note;

Aifelle a dit…

J'aime bien les textes courts en ce moment, alors je note celui-ci.

Yv a dit…

Oh que tu as raison, le nombre de pages n'est pas lié à la qualité des livres, heureusement, moi qui aime surtout les romans courts...

Cristie a dit…

Je confirme. C'est une jolie perle !

antigone a dit…

J'avais été très désarçonnée par "ça t'apprendra à vivre" qui était très différent de ce que l'auteure écrit d'habitude. J'ai eu une ou deux déceptions avec cette collection alors je garde dans un coin de ma tête, on verra... ;)
Je suis prudente en ce moment dans mes lectures, beaucoup de livres me tombent des mains... c'est désagréable.

Philisine Cave a dit…

Tout pareil qu'Yv : décidément je vais le laisser parler à ma place !

Alex Mot-à-Mots a dit…

Comme j'aime bien Jeanne Benameur, je note.

laurielit a dit…

ta chronique donne très envie, le thème me tente et Benameur alors, bref je note. Merci et fais attention à toi .

Jérôme a dit…

Il m'attend. Je devrais l'apprécier autant que toi, pas possible autrement !

L'or rouge a dit…

ça a l'air tout à fait émouvant, en plus j'aime de plus en plus cette maison d'édition, toujours des textes très bien choisis. Soigne toi bien, j'espère que tu vas déjà mieux, bises