vendredi 2 septembre 2016

Catherine Mavrikakis - Oscar de Profundis

Editeur : Sabine Wespieser - Date de parution : Août 2016 - 301 pages 

Dans un monde proche de l’apocalypse, Montréal comme tant d’autres villes est ravagée. Les pauvres se cachent, ils se déplacent en hordes, affamés. Une maladie "la mort noire" aussi terrible que la peste les décime. Personne ne lève le petit doigt. Le clivage du monde où les riches se protègent règne partout. Rock star planétaire, Oscar a grandi à Montréal et il s'est promis de ne jamais y revenir. Mais il a deux concerts à y donner. Entouré de son staff personnel, accro aux drogues et aimant les jeunes garçons, c'est également un amoureux de langue française au point où de d'être fait tatouer sur le dos De profundis clamavi le poème de Charles Baudelaire car "l’idée que son corps soit porteur d’un sonnet l’exaltait".
Sa fortune lui a permis de construire un bunker dans une de ses propriétés où "il abritait une gigantesque bibliothèque destinées à la préservation de nombreux livres qui avaient disparu dans les cinquante dernières années" et de rapatrier les tombes de ceux qu'il admirent.
Ce personnage préserve d’une certaine façon la culture mais vit cyniquement dans son monde de débauche et de luxure.
Cate Bérubé, elle, est la chef de l’une des bandes de gueux. Déterminée à changer le cours du monde et à renverser la donne. Pour arriver à ses fins, elle a orchestré un plan  qui inclue la rock star.
Un troisième personnages est la ville de Montréal. Violence, misère et des gueux en font une cité du Moyen-Age.

Ce qui domine dans ce livre est l’ambiance (les descriptions de Montréal sont saisissantes) et les différents paradoxes. Dans un monde aux mains des plus riches où désormais le papier est interdit, où certains tentent de se rebeller ou de faire front, l’histoire portée par l’écriture toujours aussi superbe de Catherine Mavrikakis n’a rien d’un conte de fées.
Un roman sombre et assez pessimiste où les passages sur les "vestiges de la culture" permettent d’atténuer la noirceur. J’ai cependant deux bémols : l’ajout (inutile) à mes yeux d’un personnage un peu avant à la fin du roman et sur les dernières pages moins convaincantes que l’ensemble. 

Ce nouveau roman n'est pas mon préféré, j'ai préféré   Le ciel de Bay City et  Les derniers jours de Smokey Nelson.

5 commentaires:

Marie-Claude a dit…

J'ai justement mis la main dessus hier en librairie. Publié chez Alto ici, j'ignorais que son roman était publié en même temps en France. Je suis curieuse de lire cette «fin du monde» ancrée dans Montréal.
Il me reste à lire "Le ciel de Bay City". De savoir que tu l'as préféré, ça me donne une piste. As-tu moins apprécié ce nouvel opus à cause du thème et de sa noirceur ou à cause de tes petits bémols?
Décidément, le post-apocalyptique est à l'honneur en cette rentrée, si on compte aussi "Station Eleven"!

Clara et les mots a dit…

@ Marie-Claude : c'est à cause de mes bémols et aussi parce que ses précédents roman ont été pour moi des lectures plus fortes. J'ai prévu de lire également Station Eleven ( j'ai les yeux plus gros que le ventre:))

Aifelle a dit…

On dirait que ce genre de dystopie devient très à la mode ces temps-ci. Dans l'immédiat, je suis plus tentée par Station Eleven.

cathulu a dit…

Tu vas pouvoir comparer avec "Station eleven" :)

Clara et les mots a dit…

@ Aifelle : l'écriture de Catherine Mavrikakis est superbe et c'est une auteure que j'apprécie ( son avant-dernier roman par contre m'était tombée des mains)

@ Cathulu : oui :))))