lundi 10 septembre 2012

Margaret Mazzantini - La mer, le matin


Éditeur : Robert Laffont - Date de parution : Août 2012 - 133 pages intenses et sobres!

L’Italie et  la Libye, deux pays séparés par la Méditerranée. Cette mer Farid la découvre quand  la Libye est en proie à une guerre civile. Son père vient d’être tué alors sa mère Jamila décide de partir avec lui. Une fuite où elle laisse sa maison, son pays. Elle emporte avec elle un châle et l’argent pour payer l’homme qui les fera monter dans un bateau. De l’autre côté, on les accueillera. Forcément. Ce sont des réfugiés. Vito, âgé de dix-huit ans passe ses vacances avec  sa mère Angelina  sur une île près de l’Italie où ils habitent. Angelina de parents italiens est née en Libye où elle a passé onze années avant que le colonel Kadhafi ne  les chasse. La famille revenue dans son pays natal ne s’est jamais sentie chez elle. Des déracinés pour qui l’horrible sentiment  de n’appartenir à aucun pays, d’être des incompris a toujours été le plus fort. La Libye c’était leur vie. Angelina  n’a jamais pu cicatriser la plaie de sa souffrance et son fils l'a trouvé toujours différente des autres mères.

Farid et sa mère sont des victimes, derniers dominos qui s’écroulent et à qui ils ne restent plus que l’exil. Farid est bien trop petit pour comprendre la situation et Jamila tente de le protéger comme elle peut. Avec l’espoir d’une nouvelle vie en Italie. Pour éloigner le mauvais sort elle lui a fabriqué une amulette qu’il porte autour du cou. Croyances et superstitions pour demander grâce à un enfant qui à la vie devant lui. Quand l’obtention d’un visa est à nouveau possible pour la Libye, Vito accompagne sa mère et sa grand-mère Santa. A Tripoli, Angelina  et Santa cherchent leur ville. Celle des ruelles, des échoppes des commerçants, des maisons de leurs amis et la leur. Sur les plages de ses vacances, Vito a vu des flots de réfugiés arrivés transis, exténués. Il ramasse ce que la mer rejette. Des objets ayant appartenu à ces personnes ballotées au gré des courants. Parmi eux, il trouve une amulette.

Deux pays reliés par deux  mères dont les destins ont été le résultat d'enjeux politiques dans l'Histoire. Un très beau roman d’une intensité très forte sur l’exil et le déracinement.  Pas de pathos, juste de la dignité et de la sobriété portées par une écriture sans fioriture empreinte d’humanité. Un livre hérisson tant j’y ai inséré de marque-pages ! Si je n'avais pas vraiment aimé Venir au monde de cette auteure, c'est tout l'inverse avec ce livre !

Merci à Julien pour ce conseil de lecture !
Le billet de Kathel

Vito regarde la mer. Un jour sa mère le lui  a dit. Sous les fondations de toutes les civilisations occidentales, il y a une blessure, une faute collective. Sa mère n'aime pas ceux qui revendiquent leur innocence. Elle fait partie de ces gens qui veulent assumer les actes commis. Victo pense que c'est  une forme d'orgueil. Angelina dit qu'elle n'est pas innocente.Elle dit  qu'aucun peuple qui en a colonisé un autre n'est innocent. Elle dit qu'elle ne ne veut plus nager dans cette mer où des bateaux coulent.




16 commentaires:

mimi a dit…

Il s'est glissé tout seul dans mon panier.....je le lirai bientôt

Clara et les mots a dit…

@ Mimi : il a bien fait !!!!!

keisha a dit…

Je note dans un coin de t^te, si je le vois, mais rien ne presse! (j'ai déjà des concurrents à la lecture)

kathel a dit…

J'étais sûre que tu l'aimerais aussi ! C'est un roman très émouvant, très beau...

Nadael a dit…

Ce roman a l'air magnifique, je note!

Anne a dit…

Toi et Kathel... l'affaire est dans le sac (avec une aussi belle couverture...) J'avais bien aimé Venir au monde, j'espère que j'aimerai bien celui-ci aussi !

Aifelle a dit…

Tu confirmes donc après le billet de Kathel. Je surligne ..

Philisine Cave a dit…

L'exil déjà amorcé dans Eldorado et Le soleil des Scorta de Laurent Gaudé est un thème qui me parle beaucoup. Et ce titre magnifique... ah la la comment ne pas craquer, comment ...? (élément de réponse : en jetant un œil sur ton compte en banque, pardi !)

herisson08 a dit…

La couverture m'attirait déjà mais ton avis me donne très très envie :) Bonne semaine Clara!

Theoma a dit…

Après Kathel, tu confirmes. Il faudrait tout de même que je me penche un peu sur ma pal, jamais autant délaissée que cette année..

Gwenaelle a dit…

Voilà qui est tentant. Comme d'hab par ici... ;-)

Jérôme a dit…

Je note, ça à l'air très beau. Par contre, si je peux me permettre, je trouve le titre très concon...

Clara et les mots a dit…

@ Keisha :oui ,il faut le noter ! Des concurrents? lesquels?

@ kathel : chez Dialogues, j'ai demandé à Julien, un live de cette RL qu'il avait beaucoup aimé et non médiatisé,il m' a tendu cette pépite!

@ Nadael : oui, magnifique!

@ Anne : il est superbe!

@ Aifelle: oui, il s'"agit d'une très belle découverte de cette rentrée !

@ Philisine : je m'interdis d'achats pendant euh... oups!!!

@ Hérisson : oui, il faut le lire!

@ Theoma : c'est l'effet prix ELLE?

@ Gwen : zone de tentation hautement dangereuse et à risque:)!

@ Jérôme : oui, je suis d'accord le tire ne convient spas !

Valérie a dit…

Une bien jolie couverture!

Clara et les mots a dit…

@ Valérie : oui!!!!!

Laure a dit…

C'était un livre coup coeur pour moi :)
bonne journée bises