Éditeur : Plon - Date de parution : Mai 2012 - 124 pages magnifiques !
A trente-trois ans, je pose mes valises et m’interroge :
cela fait des années que tu cours sur les routes après un sens ; existe-t-il ?
Parviendras-tu encore à échapper à ton époque ou céderas-tu au désenchantement
? Partir encore. Mes longues marches dans le désert ont guéri des blessures
mais le mot “ailleurs” est devenu une obsession. Comme si je ne pouvais jamais
revenir. A chaque retour, il me faut de nouveaux rêves pour tenir. Le voyage
est devenu un esclavage. Alors, j’ai compris qu’il devait servir une autre
dimension : intérieure. Le véritable vagabond ne serait pas celui qui prend la
route, mais celui qui part chercher son âme. Ces pages sont l’écho de cette
quête.
J’ai lu puis relu ce livre en me demandant comment vous en
parler car j'ai puisé de la force dans les mots de Blanche de Richemont.
A la base de ces voyages, il y un abîme de douleur. Le suicide son frère âgé
de quinze ans. Une blessure béante, des questions et l’envie de partir
ailleurs. Blanche de Richemont a d'abord voyagé dans le Sahara puis en Inde. Toujours avec modestie,
pour apprendre et recevoir. Au Sahara, les heures de marche se sont succédées des jours durant, le corps épuisé, meurtri
et le désert qui s’offrait à sa vue à
perte de vue. Après ce premier voyage, elle dit :
Je ne suis pas allée dans le désert pour guérir du deuil
mais pour chercher un sens qui me permette de survivre. Je l’ai trouvé dans un
retour aux sources. Cette vie simplifiée m’a rendue plus forte car elle m’a
soumise aux lois de la terre et non à celle des hommes, toujours discutables.
Aucune vérité humaine qui ne soit éternelle, aucune en laquelle je puisse
croire désormais.
Les retours réclament des départs. Partir pour éviter l’amour,
partir toujours pour cette quête de la paix
intérieure. La remise en question est toujours présente car « on ne fuit
rien dans le désert. La route nous ramène toujours à nous-mêmes ».
Le récit est émaillé de citations de romanciers qui un jour
ont tous pris la route Sylvain Tesson, Jünger, Kerouac donnant une portée riche
de sens à la définition de la liberté. Le voyageur se fait éclaireur, libre
physiquement et spirituellement mais toujours soumis à la nature. De ses parcours, elle a découvert une autre vie. L’auteure ne se fait
pas moralisatrice ou donneuse de leçons. Simplement et à son tour, elle nous
transmet ce qu’elle a reçu et appris.
Une lecture en apnée totale, riche d'enseignement, magnifique où l'humanité, la simplicité se
déploient dans chaque ligne !
Avec des mots qui touchent le cœur et l'esprit, ce livre est une fenêtre ouverte sur nous-mêmes et sur les autres !
17 commentaires:
Ce besoin de marcher,évident dans des ouvrages très variés, nous en dit beaucoup aussi sur notre époque.
@ Cathulu : j'aurais pu citer le livre entier tellement ce livre est riche ! ll ya de très beaux passages, des réflexions très juste sur notre monde actuel ! Comme tu le le dirais un indispensable!
Tiens tiens, un beau livre où on marche et s'interroge, mais c'est bien mon créneau!
@ Keisha : j'ai pensé à toi en le lisant !
Et quand on marche surtout en imagination, ça compte aussi? On peut quand même aimer ce livre? C'est surtout un livre de réflexion?
Bonjour Clara,
je suis une de tes lectrices quotidiennes mais laisse rarement des commentaires (honte à moi !)
J'adore Blanche de Richemont. C'est une jeune femme exceptionnelle. J'ai lu d'elle "Eloge du désert" et "Eloge du désir". Comme tu dis, on a envie de tout souligner tellement son écriture est riche. Sa pensée nous entraîne sur les chemins, à ses côtés. Des lectures inoubliables.
bonne journée !
@ Mango : il y de la réflexion mais chacun peut en tirer beaucoup, beaucoup de choses!
@ Rose : Merci Rose! Je suis contente que grâce à ce livre tu aies laissé un commentaire.Ce livre m'a énormément apporté!
Il ancre en nous de la réflexion et le sentiment d'être "différent", "grandi" après l'avoir lu ! Et c'est rare !
Il me le faut :-))
Un livre réconfortant, au final.
Tu me donnes envie de le découvrir !
Tiens, la citation me parle, je sais à qui offrir ce livre !
Tu as le don de m'intriguer sur des livres qui ne sont pas forcément dans mon "registre" habituel. Mais ce livre semble fort et sonner juste alors je crois que c'est pour moi !
L'éloignement géographique permet davantage un recul sur les événements douloureux. Il ne les répare pas mais le deuil s'effectue de manière plus sereine.
prendre du recul, la marche le permet...
Je vais très certainement le lire, bel article !
@ Aifelle : oui !
@ Alex : bien plus que ça !
@ Saxaoul : génial !
@ Antigone : de mon côté, c'est pareil, un livre que je prendrai plaisir à offrir !
@ Mélopée : un livre fort et qui sème des graines de réflexions et d'ouverture chez le lecteur !
@ Philisine : ce livre est tellement juste sur tellement de points !
@ Lystig : il y a la marche et le désert, cet environnement donne lieu à de très juste réflexions et pensées !
@ Thomas : quand les mots d'un auteur sont forts, en parler est difficile !Merci de ta venue !
Je viens de le finir, verdict : Très bon livre, qui se lit très vite. On en ressort avec de nombreuses pensées en tête ! Je posterai mon avis demain matin, il sera plus détaillé !
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