Éditeur : L'Olivier - Date de parution : Août 2012- 153 belles pages !
Pour faire plaisir à sa femme, Tristan accepte de participer à une partie de chasse avec trois hommes du village. Ils ont arrivés depuis peu dans ce village et Emma voit l’occasion de s’intégrer. Tristan s’y rend à contre cœur. Mal à l’aise avec les trois chasseurs à l’humour gras, il essaie tant bien que mal de donner change. Par mégarde, il tire sur un lapin qu‘il blesse. Au lieu d’exhiber ce qui pourrait être un trophée, il le cache dans sa gibecière en lui promettant la vie.
Voilà un roman que j’appelle livre à univers. Car Tristan et le lapin échangent des réflexions sur la condition de l’homme et celle de l’anima. Instincts primaire, finalité de la vie que l'on peut ou non modifier et de qu'elle offre. Un animal au début apeuré qui devient le confident du jeune homme. Peu à peu, il se sent en sécurité avec Tristan. Il a compris qu’il était dans un sens différent des autres. Mais un incident survient et Dumestre un des trois chasseurs tombe dans un trou. Blessé, il ne peut pas s’extraire de la cavité. Tristan s’y glisse pour l’aider tandis que les deux autres partent chercher des secours. Il se remémore son enfance. A partir de six ans, il s’est occupé de sa mère et de la maison. Une mère accro aux plaisirs artificiels qui feront de Tristan à seize ans un orphelin. Puis par obligation de son tuteur, il ira à Londres pour apprendre l’anglais. Sa rencontre avec Emma dans un pub changera le cours de son existence. Elle est son grand amour. L’arrêt de sa scolarité marquant la fin de sa rente, Emma décide pour eux deux qu’il vaut mieux renter en France où elle a hérité d’une maison dans un petit village. Alors que Tristan tente de son mieux d’aider Dumestre, une tempête d’une violence inouïe survient brusquement. Les eaux sortent de leurs lits dévastant le village. En guise de protection, Tristan creuse une sorte de terrier. Enfouis dans la terre tels des animaux, il apprend par Dumestre certaines vérités. Il n'éprouve pas de haine, non, et quand enfin le déluge se termine, il est devenu un homme grandi prêt à affronter la vie sans la subir.
Après dans la nuit brune qui avait été une lecture en demi-teinte, je me suis glissée dans ce très beau roman que j’ai lu en prenant mon temps. D’ailleurs, on se cale instantanément sur le rythme du livre et la narration par différents personnages nous permet d'entrer dans leurs vies.
L’écriture d’Agnès Desarthe aux accents poétiques se savoure. On se situe dans un univers où réalité et fable se chevauchent ou se croisent. La paroi entre le réel et l’irréel est mince et tout devient possible sans que cela ne paraisse étrange. L'auteure mène avec finesse et charme ce roman qui résonne longtemps encore après sa lecture.
Tristan n'a pas la moindre expérience de ce genre d'évènement, mais c'est comme si une fibre en lui, jusqu'alors restée en sommeil, s'était soudain éveillée, captait les vibrations, les ondulations, les cliquetis, les roulis, les claquements, les grincements. Plus les mains tâtent la terre, plus elles apprennent sur la nature de ce qui va déferler sur eux.
27 commentaires:
Et que devient le lapinou, tiens?
Je ne sais pas trop quoi en penser .. il est urgent d'attendre.
Je l'ai feuilleté en librairie et je n'ai pas été convaincue.
A voir...
Je l'ai noté dès le départ celui-là. A la première occasion, je le lis !
Je copie sur Saxaoul.
ce huis clos au fond du terrier, angoissant et les éléments qui s'en mêlent, glaçant. J'ai aimé oui comme toi.
Après "La nuit brune" il me tente bien !
merci Clara pour ce belle critique, pour moi tout à fait convainquante!
il me fait de plus en plus envie.
Ma première rencontre avec cet auteur s'est soldé par un échec... Du coup je ne suis pas tentée par ce roman...!
L'intrigue m'a l'air bien alambiqué, non ?
CA me fait penser au roman le lièvre de Vataven de Paasilina qui est un petit chef d’œuvre...
Même sentiment que @Philisine Cave ...
@ Keisha : il faut lire le livre pour le savoir !
@ Aifelle : je me suis laissée embarquer dans ce roman!
@ Cathulu : certaine?
@ Irrégulière : ohhhh
@ Saxaoul : eh et bien voilà quelqu'un d'enthousiaste!
@ Sylire : tu aimeras, j'en suis certaine!
@ Lucie : oui!et je n'ai pas vu venir le rebondissement !
@ Kathel : chouette!
@ Coumarine, @ Theoma : je plaide non coupable pour la tentation...:)
@ Noukette : je suis bien contente de n'être pas restée sur ma lecture de son précédent roman !
@ Philisine : non pas du tout!
@ Nina : je ne connais pas ce livre...
@ Eulimène : merci de ta venue! Non ce livre se lit en apnée et c'est très beau avec des superbes réflexions !
@
tu donnes réellement envie de découvrir ce titre, alors que le synopsis n'est pas vraiment engageant ! merci
@ Stéphanie : merci pour ta venue et ton commentaire !
J'aime beaucoup sa plume comme auteure jeunesse. Un titre déjà repéré, mais j'attendais des avis.
Moi aussi son précédent avait été une lecture en demi-teinte, celui-ci est réussi ! :))
J'avais bien aimé Dans la nuit brune... je note celui-ci avec plaisir donc!
On devine pas mal de métaphores dans ton résumé. je pense que je lirai ce livre puisque l'auteur vient à rennes dans quelques semaines !
Dans ma LAL rentrée littéraire, mais j'hésite encore un peu...
@ Leiloona : nous somme sur la même longueur d'ondes!
@ Nadael : chouette!
@ Géraldine : veinarde !
@ l'or des chambres : un univers qui devrait te plaire!
une lecture que je vais apprécier en plein hiver je pense!!!
d'elle, je ne connais que la catégorie jeunesse... j'avais aimé son roman "La plus belle fille du monde"!
J'ai beaucoup aimé ce roman notamment son style.
La scène de sexe tout en métaphore est excellente (voir page 110-111)
@ Lasardiine : je ne l'ai toujours pas lu en jeunesse !
@ Anonyme : ce livte fait un belle place aux métaphores tout en subtilité pour nous transporter dans un univers entre réel et fiction !
J'ai également été séduite par ce livre même si je pense qu'il ne ferait pas un bon Prix Elle. Je cite ton billet sur mon blog. Au plaisir de te lire !
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