Editeur : Points - Date de parution : 19/08/2010- 470 pages magistrales...
Pierre Rotko est un grand reporter français dépêché aux quatre coins du globe pour couvrir les guerres, les zones en crises. Il s’intéresse également de près à toutes les catastrophes naturelles. Agé de 40 ans, célibataire, il rend quelquefois visite à son père ancien avocat du barreau qui ne sort guère plus depuis la mort de sa femme. De son père, Pierre connait ses racines Russes, son arrivée en France en 1953. Quinze jours avant de se suicider, son père Lev Rotko va lui raconter son l’histoire de ses parents Franz et Elena, victimes des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces révélations bouleversent la vie de Pierre : il veut comprendre et surtout en savoir d’avantage. Mais ses lectures ne lui suffisent pas, comme pour mieux coller au plus près à la vérité, il se rend en Tchétchénie à la recherche de son histoire, de ses origines.
En entamant cette lecture, j’étais loin, très loin de m’imaginer la densité de ce livre et le voyage que j’allais parcourir. Plongée dans la l’histoire la Russie, j’ai suivi l’histoire, les contextes politiques et leurs conséquences depuis 1920 à nos jours. Thierry Hesse revient en particulier sur la politique de Staline, le massacre juif de Babi Yar, …
A aucun moment, je n’ai eu l’impression de lire un livre ou manuel d’histoire car à travers la grande Histoire se joue celle de Franz et Helena. Leurs origines juives les conduiront à la mort, le père de Pierre échappera à ce destin en étant placé chez un couple qui s’en occupera.
Une fois arrivé en France, Lev, hanté par ses démons, changera son prénom comme pour enrayer le passé et se dédouaner de la culpabilité d’être vivant. En se rendant à Grozny plongé dans la guerre, Pierre va vivre au plus près les revendications d’un peuple opprimé.
Un pèlerinage nécessaire pour comprendre ce qui a pu arriver à ses grands-parents et s’approprier son identité qui découle de l’histoire de sa famille.
Bien plus qu’une fresque familiale, à travers ce livre foisonnant, Thierry Hesse soulève de nombreuses interrogations d’ordre géopolitiques et humaines.
Un roman magistral sur la quête de l’identité et la mémoire qui amène le lecteur à se poser de nombreuses questions. J’ai compris la démarche de Pierre car s’approprier nos origines nous permet de nous construire et d’avancer…
Les billets de Sylire, d’Ys et d’autres chez l’ami BOB.
J’étais venu pour les toucher, pour le sentir en moi. Mais pas seulement sentir, penser aussi. Penser : c’est une partie de ce qu’ils ont vécu, même infime, même lointaine.
12 commentaires:
Décidément, même en vacances, Laure (des Jardins d'Hélène) et toi faites dangereusement augmenté ma LAL! Sans compter que je suis en train d'écouter les podcasts des émissions diverses et variées de France Inter autour de la rentrée littéraire...
C'est un billet bien alléchant d'autant que je suis allée lire ceux de Sylire et Ys et c'est un trio de louanges, le sujet m'intéresse et je note ce roman qui m'avait totalement échappé et tant pis pour la PAL
Ah je ne sais pas. Il est à ma biblio, je l'ai plusieurs fois pris et reposé, pas certaine d'avoir envie de cette épopée en ce moment...
Ah, il est dans ma PAL, je suis contente qu'il t'ai plu, je vais essayer de ne pas le faire attendre trop longtemps !
Je l'ai déjà noté, je pense qu'il me plairait.
Répéré ce titre dans le catalogue Points, je dois me retenir fort pour ne pas craquer (où c'est ma PAL qui craque :) !)
Je ne connaissais pas. Je le note
Un excellent roman qui, pour moi, aurait largement mérité d'être couronné lors de la dernière édition du Prix des Lecteurs du Télégramme.
Je l'ai noté dans ma LAL. Reste plus qu'à attendre qu'il soit dispo à la BM, bientôt j'espère.
Ton enthousiasme est très communicatif. De plus c'est un thème que l'on voit peu traité et qui pourtant est fondateur du monde d'aujourd'hui et de sa complexité!
Je l'avais noté à sa sortie, et j'attendais la sortie poche pour le lire (ma médiathèque ne le possédant pas). Maintenant, avec ton avis, je me dis que je n'ai plus de raison de ne pas le lire.
je le note aussi
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