Brestoise d’adoption, j’étais réfractaire à Miossec jusqu’à maintenant. Quand on parle de Brest, invariablement, i l y est associé comme Kersauson. J’en avais l’image d’un auteur-compositeur- chanteur mal à l’aise devant une caméra ou embarrassé à répondre aux questions d’un journaliste, les doigts jaunis par le tabac ou une bière à la main. Alors, quand j’entendais parler par ci pour par là de lui, je n’écoutais pas, je décrochais, à cause de l’image que je m’imaginais de lui.
Mon mari avait tenté à plusieurs reprises de me faire écouter… vainement. Lui étant brestois pure souche, j’y voyais un coté « je suis fier », un engouement régionaliste. Têtue, bernée, je m’obstinais « Miossec, ne m’en parle pas ! ».
Par hasard ou chance, mon lecteur MP3 a rendu l'âme il y a quatre jours, aussi j'ai pris celui de mon mari. Et là, miracle, la magie des mots, de la musique Miossec a opéré ! Sublime, des mots choisis avec une précision religieuse, la délicatesse d'un poète, le regard d’un être sensible qui volent comme posés sur des superbes musiques. Une découverte, une illumination, un envol, cette chose indéfinissable qui vous prend les tripes, le cœur, la pensée, l’esprit !
L’amour décliné sous toutes ses formes : l’amour interdit, l’amour inaccessible, l’amour brisé, l’amour sensuel, l’amour purement physique de la chair, d’une nuit, d’une rencontre, l’amour que l’on désire ou celui qui nous consume lentement même si on le renie… chanté avec des mots tendres ou crûs.
Un bonheur, un régal ! J’ai rencontré le vrai Miossec timide, mal à l’aise pour la « communication marketing » qui cache une hypersensibilité à fleur de peau et qui la dévoile dans ses chansons.
J'écoute, je me nourris de ses textes de sa musique, il me plonge dans un univers où je me sens à ma place, un monde où on parle de tout sans tabou, où chacun existe avec ses défauts, ses désirs, sa vie en cloche-pied…
La sensibilité qui en ressort me donne envie d'écrire des nouvelles sur les relations, les sentiments, l’amour… imaginé, rêvé, vécu, qui change la vie, qui vous blesse à jamais ou celui qui vous donne des ailes, sur ce qui fait ou défait des projets. Décortiquer l’âme humaine : belle ou vilaine, perverse ou sensible, généreuse ou odieuse, gentille ou calculatrice…