lundi 31 mai 2010
Guillaume de Fonclare - Dans ma peau
Fifille Ado a acheté ce livre. Au bout de quelques pages, elle me l’a tendu en me disant « maman, il faut que tu le lises, j’ai l’impression de t’entendre raconter tes douleurs et ton histoire ».
Alors oui, j’ai tout laissé en plan pour le lire.
Un livre où des mots sont portés sur la douleur. Vive ou lancinante, celle qui vous broie et vous isole. Celle dont on parle au début de la maladie à sa famille et aux médecins, celle qu’on essaie d’expliquer pour être compris. La douleur synonyme de souffrance, honteuse, taboue et que l’on pointe du doigt. Prisonnier de son corps, atteint d’une maladie auto-immune orpheline qui s’attaque aux muscles, Guillaume de Fonclare est le directeur de l’Historial de la Grande Guerre à Péronne dans la Somme. Gardien de la première guerre mondiale et de ses victimes, il doit renoncer à son travail. La maladie a gagné la bataille, elle s’est emparée de son corps. Lui doit faire le deuil de sa vie professionnelle et accepter l’invalidité à l’âge de 42 ans. Avec sensibilité et la précision d’un historien, il nous parle aussi de l’Histoire, de la Grande Guerre et de ses soldats.
Pas d’auto-misérabilisme dans ce livre. La maladie et son cortège sont là : la canne puis le fauteuil, les gestes qu’on ne peut plus faire. Les impacts sur la vie de famille, le regard d’autrui, la machine administrative…tout y est dit.
Un livre écrit avec des mots qui éclatent à la figure même s'ils sont issus d’une révolte silencieuse ou de la Grande Guerre.
Alors oui, j’y ai lu mon histoire la gorge serrée d’émotions et celle de ces hommes partis à la guerre.
Un témoignage poignant à lire par tous. Merci à vous Monsieur de Fonclare pour avoir expliqué l’inexplicable.
Aifelle dit "que c'est une lecture essentielle", d'autres billets chez BOB.
"Mon corps est un carcan; je suis prisonnier d'une gangue de chairs et d'os. Je bataille pour marcher, pour parler, pour écrire, pour mouvoir des muscles qui m'écharpent à chaque moment."
Erri De Luca - Le jour avant le bonheur
Je suis embêtée car je ne vois pas comment faire un résumé de ce livre magistral.
L’histoire se déroule à Naples, dans les années après guerre. Le narrateur, un jeune garçon de 13 ans, orphelin, apprend la vie à l’école mais surtout grâce à don Gaetano. Il aime passer son temps libre à lire, à jouer au foot et la « scopa ». Dans la loge de l’immeuble de don Gaetano décrite comme « une loupe de philatéliste », don Gaetano lui raconte Naples pendant la guerre. Le jeune garçon se nourrit des paroles de don Gaetano. Père de substitution, don Gaetano accompagne à devenir un homme : initiation à l’amour, aux codes d’honneur mais surtout à Naples.
Ce livre est un coup de cœur et j’ai du mal à en parler. Car il y a tant à dire, à trouver les mots justes pour décrire ce livre magnifique.
Il y a l’écriture d’Erri de Luca si belle. Un style concis, épuré qui dégage de la poésie et où les phrases invitent à méditer. Avec ce livre, on accède à l’histoire de Naples pendant et après la guerre avec aspects glorieux et ceux moins reluisants. Les questions de cet enfant qui grandit, sont décrites avec art mais simplement. On ne lit pas ce livre, on le vit, on le ressent.
Un tableau de Naples et de l’apprentissage à devenir un homme où le talent d’écrivain d’Erri de Luca nous fait fondre de bonheur.
« Avec toute la force qu’il déployait, le vent me faisait l’effet d’un massage, après Anna. Le ciel était hérissé de nuages en bataille, un jet de lumière sortait brusquement et éblouissait l’écume des vagues. La vraie couleur de la mer n’est pas bleue, mais blanche. Il fallait qu’elle frappe contre la digue pour qu’on la voie sortir. De l’intérieur, la nature doit être blanche, nous en revanche nous sommes rouges de l’intérieur.»
dimanche 30 mai 2010
Jean-Louis Fournier - Satané Dieu!
Avertissement : si vous êtes adepte de la génuflexion, ne lisez pas la suite sous peine d'enchaîner des "Notre Père" pour le salut de l'âme de Jean-Louis Fournier...
Dieu du dernier étage d'un grande tour près du ciel et au dessus des nuages observe ses locataires : les Hommes. Dieu décide que que le paradis terrestre qu'il leur a créé est trop bien pour eux.
Il ne supporte plus de voir les hommes heureux , avec l'aide de saint Pierre, il s'ingénue à leur pourrir la vie. Du moustique aux embouteillages, en passant par la maladie et l'argent, Dieu se révèle d'un imagination machiavélique.
Inutile de vous préciser que ce livre est caustique. Bien plus corrosif que le CV de Dieu, l'humour est omniprésent et le cynisme perle à chaque page. A travers les inventions de Dieu, Jean-Louis Fournier nous met face à ce que nous sommes.
Une lecture jubilatoire !
"Dieu se frotte les mains. Sa dernière invention, l'argent, fait un malheur.
-Le monde en veut, le monde en redemande.Pour en avoir, les voisins du dessous sont prêts à tout.Tout le monde veut devenir riche.
-Même les ouvriers? demande saint Pierre.
-Même les ouvriers. Je les ai fait briefer par mes prêtes-ouvriers. Maintenant, ils arrêtent le travail pour un oui pou un non.
(..)
La dernière fois que Dieu a posé son petit tapis pour écouter les voisins du dessous il a eu un large sourire.
Les hommes étaient en train de se battre.
Pour des questions d'argent."
samedi 29 mai 2010
Laurent Graff - Il ne vous reste qu'une photo à prendre
Alain et sa compagne Clara( pas moi!) passent un week-end à Rome. Clara insiste pour qu'il emmène avec lui son vieil appareil photo. Il y a vingt ans, Alain avait immortalisé le visage de M. portant le stigmates de la maladie avant qu'elle ne meure. Une pellicule de 24 poses dans l'appareil et Alain prend des photos de Clara. Un homme les photographie tous les deux et alors qu'il lui rend son appareil , l'homme lui glisse un phrase " il ne vous reste qu'une photo à prendre". Troublé, Alain va retrouver l'homme qui lui propose un jeu intitulé il ne vous reste qu'une photo à prendre. Ils sont cinq à participer à cette aventure...
En apparence , ce livre n'a rien d'extraordinaire ( hormis l'énorme faute!) mais le contenu se révèle prenant. Sous couvert du jeu, Alain Graff nous pose de nombreuses questions. Si l'on avait une seule photo à prendre, quelle serait-elle? Une photo qui glorifierait notre passion, l'être aimé ou alors ce que notre vie a été ? Une dernière photo pour changer de vie et entamer un renouveau ? A travers les cinq personnages, l'auteur nous renvoie à nos angoisses et à nos envies.
Laurent Graff nous décrypte sous sa plume avec une habilité déconcertante. Il amène le lecteur au fin fond de ses retranchements avec douceur et tact. Et on est troublé...
Une fois terminé ce livre, je suis restée habitée par de nombreuses questions.
Après "Selon toute vraisemblance", ce livre me conforte dans l'idée de lire encore cet auteur.
"Derrière chaque photo, par-delà le plaisir et la joie, il y a la peur, peur du temps qui passe, de sa fugacité, peur de voir puis ne plus voir,vivre puis ne plus vivre, avoir vécu et n'en avoir nulle trace démonstrative, nul souvenir tangible; derrière chaque photo, il y a la peur de mourir, et la preuve de notre mort. "
vendredi 28 mai 2010
Prix des lecteurs du Télégramme.. A voté !
Ca y est, j’ai voté ! Pas d’urne pour le Prix des Lecteurs du Télégramme juste quelques clics de souris pour faire part de mon tiercé favori.
Petit rappel des titres que j’ai lu :
Le passé est une terre étrangère - Gianrico Carofiglio
Taxi - Al Khamissi Khaled
La peine du Menuisier - Marie Le Gall
Le cirque chaviré - Milena Magnani
Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates - Mary Ann Shaffer
Paris-Brest - Tanguy Viel
Et « la délicatesse » de David Foenkinos pour lequel je n’ai pas rédigé de billet.
Alors, tandam !!! Roulement de tambour !!!!!
Sans hésitation aucune, j’ai nommé à la première place de mon podium : La peine du Menuisier de Marie Le Gall. Une très, très forte lecture qui m’a bouleversée tant par l’histoire que par l’écriture.
Bon, pour la suite, j’avoue avoir eu un peu de mal car trois livres me tenaient à cœur. Mais il n’y avait que deux places.
Ca s’est joué dans un mouchoir de poche entre "Le cirque chaviré", "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates et "Paris-Brest". J’ai repensé à chacun de ses livres : que m’a t-il apporté ? quel souvenir j’en garde ?
Hélas, j’ai dû faire un choix ! Dommage qu’il n’y ait pas de possibilité d’ex-æquo…
Ce qui donne pour la deuxième et la troisième place : « Paris-Brest » de Tanguy Viel et « Le cirque chaviré » de Milena Magnani
Petit rappel des titres que j’ai lu :
Le passé est une terre étrangère - Gianrico Carofiglio
Taxi - Al Khamissi Khaled
La peine du Menuisier - Marie Le Gall
Le cirque chaviré - Milena Magnani
Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates - Mary Ann Shaffer
Paris-Brest - Tanguy Viel
Et « la délicatesse » de David Foenkinos pour lequel je n’ai pas rédigé de billet.
Alors, tandam !!! Roulement de tambour !!!!!
Sans hésitation aucune, j’ai nommé à la première place de mon podium : La peine du Menuisier de Marie Le Gall. Une très, très forte lecture qui m’a bouleversée tant par l’histoire que par l’écriture.
Bon, pour la suite, j’avoue avoir eu un peu de mal car trois livres me tenaient à cœur. Mais il n’y avait que deux places.
Ca s’est joué dans un mouchoir de poche entre "Le cirque chaviré", "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates et "Paris-Brest". J’ai repensé à chacun de ses livres : que m’a t-il apporté ? quel souvenir j’en garde ?
Hélas, j’ai dû faire un choix ! Dommage qu’il n’y ait pas de possibilité d’ex-æquo…
Ce qui donne pour la deuxième et la troisième place : « Paris-Brest » de Tanguy Viel et « Le cirque chaviré » de Milena Magnani
Caroline Vermalle - L'avant-dernière chance
Georges et Charles, voisins depuis plus de trente ans ont décidé de partir faire le Tour de France.
3 500 kilomètres, rien que ça ! Attention pas à vélo mais en voiture. Quand les deux comparses âgés respectivement de 83 et de 76 ans se lancent dans cette épopée, ça rime avec cachoteries et nostalgie. Georges part sans l’accord de sa fille Françoise mais c’était sans compter sur la technologie et du téléphone portable. Sa petite-fille Adèle, de 23 ans qui vit à Londres va se retrouver dans la confidence et suivre leurs parcours.
Cette lecture est une bouffée de gaieté ! Comme Adèle, on suit le périple de Georges et de Charles qui commence par la Bretagne. Ca foisonne de détails véridiques et la Bretagne du centre est mise à l’honneur avec Châteauneuf- du-Faou et les montagnes noires. Les dialogues entre Georges et Charles sont teintés d’expression, piquants de cette oralité de personnes âgées. On peut y trouver des défauts mais ils sont minimes et insignifiants par rapport à tout que ce livre apporte !
Je l’ai terminé avec de la nostalgie qui me piquait les yeux et des souvenirs concernant mes grands-parents…
A lire si ce n’est pas déjà fait !
Merci à Keisha(sponsor officiel des prêts de livres)… plein d’avis chez l’ami BOB!
jeudi 27 mai 2010
Marie France Versailles - A l'ombre de la fête
Des nouvelles ou plutôt des pans de vie d’un frère et de ses sœurs devenues adultes. « Adulte » qui rime avec famille, couple, travail, problème et la vision de ce qu’on a effectué ou raté. Un style où la concision des mots explore le panel de tous ces ressentis.
Ca fait mal, l’auteur met le doigt sur les blessures et les failles. Les masques tombent, chacun nous confie ce qu’il a sur le cœur entre sourire et recul. Il y a aussi leurs enfants qui s’expriment comme ils peuvent : le blog ou la fugue pour faire passer un message.
Le fil conducteur entre ces nouvelles est l’anniversaire de Louis, leur père, pour lequel ils veulent organiser une fête surprise.
Une lecture dont on ne sort pas indemne… il ne me reste plus qu’à écoper mon surplus d’émois.
Merci à Sylire pour ce livre voyageur très fort.
D’autres avis : Gwen, Keisha, Cathulu
« Dans sa famille, on cultive la pudeur des sentiments comme une fierté à la boutonnière. Il y avait des mots pour ça à la table familiale. On ne lave pas son linge sale en public, On ne s'étale pas, Tiens tes distances et, surtout, Ne te rends pas ridicule.»
Quand Victor Rizman vient sur mon blog...
Quelle surprise quand un auteur vient sur votre blog laisser quelques mots. Evidemment, je ne ne parle pas des scribouillards imbus ... tout le monde comprend de qui je parle.
Victor Rizman m' a laissé un commentaire suite à mon billet sur son livre " 40 ans, 6 morts et quelques jours..."
Non seulement, il a de l'humour mais il m'a donné quelques infos. Et oui, un deuxième livre est en cours !
Il suffit d'aller là dans les commentaires de mon billet.
Un auteur qui m'a bluffée, qui a de l'humour et qui est sympa... Que certains en prennent de la graine !
Victor Rizman m' a laissé un commentaire suite à mon billet sur son livre " 40 ans, 6 morts et quelques jours..."
Non seulement, il a de l'humour mais il m'a donné quelques infos. Et oui, un deuxième livre est en cours !
Il suffit d'aller là dans les commentaires de mon billet.
Un auteur qui m'a bluffée, qui a de l'humour et qui est sympa... Que certains en prennent de la graine !
mercredi 26 mai 2010
Sylvie Germain - L'inaperçu
1967, Sophie est veuve et élève ses quatre enfants. Une belle famille où Charlam son beau-père tente de régir, d’aiguiller comme bon lui semble la vie de chacun. Sophie a repris le magasin de jardinerie : travailler, élever ses enfants avec en filigrane la dispute qu’elle a eue avec Georges juste avant son accident de voiture. Sa fille, Marie, présente dans la voiture y a laissé un pied et s’est encore plus refugiée dans un monde imaginaire. Une famille aves ses secrets, ses mensonges …
Pierre recruté par Sophie devient un ami, un membre à part entière de cette famille. Lui aussi tente de se reconstruire.
On suit cette famille jusqu’en 1990 par zoom sur des évènements précis alors que la vie de chacun prend des tournants inattendus ou rêvés.
Il m’est difficile de parler de ce livre… L’écriture de Sylvie Germain nous plonge dans un univers avec un style qui nous prend dans ses filets. On devient lecteur harponné par cette écriture singulière. Il ne s’agit pas d’une saga familiale mais plutôt d’un album photo de cette famille. Les enfants qui grandissent, mai 68 qui gronde et le mot liberté dans la bouche d’une génération. Les parts d’ombre se lèvent ou au contraire s’abattent comme un jeu de cartes.
Une lecture envoutante et très belle par l’écriture. Il s’agit du premier livre de Sylvie Germain que je lis mais j’ai l’impression qu’elle sait créer des univers, des ambiances. Donc, ça ne sera pas le dernier …
D’autres avis : Canel l’a noté en coup de cœur, Sylire qui a beaucoup aimé...
Qui d'autre?
mardi 25 mai 2010
Nicholas Sparks - la dernière chanson
Ronnie, 17 ans et son frère Jonah doivent passer leurs vacances d'été à chez leur père en Caroline du Nord. Ronnie n’a pas vu son père depuis 3 ans et elle n’ a aps digéré le divorce de ses parents . «Je me rebelle » martel en tête, Ronnie a décidé que ses vacances seraient nulles. Elle va faire la connaissance de Blaze et de sa bande de copains pas très fréquentables mais surtout de Will. Le gentil garçon qui joue au volley… Ronnie va s’attirer des ennuis tandis que son père va tout faire pour se rapprocher de sa fille.
Pourquoi avoir demandé ce livre ? Eh bien, je ne connaissais pas Nicholas Sparks alors qu’il est l’auteur de romans d’amour le plus lus dans le monde. J’avais envie de me faire mon propre avis.
Une trame qui n’a rien d’extraordinaire et des ingrédients utilisés très souvent.
Des bons sentiments à la pelle (attention à l’overdose), des gentils et des méchants (comme toujours), des retournements ou des surprises qui n’en sont pas… La maladie du père pour qu’on sorte son mouchoir. Rien de nouveau. Du déjà lu et du déjà vu dans les soaps américains. Et une Happy End !
Sans compter des coquilles, allez, je vous en mets deux en exemple :
p.143 « faut que tu dises à la police que tu as fait »
p.202 « et la personne avait laquelle il discutait le plus n’était autre que le pasteur Harris »
C’est une chose de faite, j’ai lu Nicholas Sparks et ce type de roman n’est pas pour moi.
A noter, l’auteur qui remercie à la fin de son livre entre autre son avocat Scott (tiens, on s’appelle pour faire un barbecue ?)
D'autres avis à venir chez l'ami BOB que je remercie.
lundi 24 mai 2010
Anne Tyler - Le compas de Noé
Identité : le compas de Noé d’Anne Tyler
Fiche signalétique : Liam, 60 ans, déménage. Lors de la première nuit dans son nouvel appartement, il est assommé. Quand il se réveille à l’hôpital, il n’a aucun souvenir de ce qui a pu se passer cette nuit là. Liam est déterminé à retrouver ce pan de vie. Lui qui s’est toujours montré distant et détaché envers son ex-femme et ses filles, va se rapprocher d’elles. Sur sa route du souvenir, une jeune femme Eunice bouscule ses habitudes par la relation qui se noue entre eux deux. Liam semble différent ou du moins déterminé à mener sa vie autrement.
Rapport : Liam m’est apparue terriblement ennuyeux. Du coup, j’ai lu ce livre en étant complètement désintéressée de l’histoire. Pourtant, le thème aurait dû me plaire : des retours sur son passé, son divorce, le suicide de sa première femme. Les questions se rapportant au pourquoi et au comment… et ce qu’il en tire comme leçons. Eh bien non !
Je n’ai rien à dire sur le style d’Anne Tyler qui est fluide. Mais, il m’a manqué ce petit truc en plus, cette étincelle qui me permet d’accrocher à un livre
Témoin ayant un autre point de vue : Lili Galipette…
Aki Shimazaki - le poids des secrets Tome3 - Tsubame
Avertissement : ne lisez pas la suite de ce billet ni la quatrième de couverture avant de vous plonger dans la lecture de ce tome 3.
Fidèle à mes habitudes, j'ai entamé cette lecture sans avoir lu la quatrième de couverture. Et quelle surprise (comme quoi les habitudes ont du bon) ! Au début, je me suis posée la question de savoir qui était Yonhi, cette enfant d'origine Coréenne qui vit au Japon avec sa mère et son oncle. Rapidement, Aki Shimazaki nous fait entrer dans l'histoire.
Un tremblement de terre, le Japon qui accuse la Corée de tous ses maux... Yohni devient la Japonaise Mariko Kanazawa. Alors que dans les tomes 1 et 2, Yukiko puis Yukio étaient respectivement les narrateurs. Dans Tsubame qui signifie hirondelle, Mariko la mère de Yukio revient sur sa famille, la construction de son identité japonaise et le retour à ses origines.
L'écriture de ce tome 3 est toujours aussi pure, délicate. Par contre, je l'ai trouvé plus poignant que les deux tomes précédents.
On assiste à un crescendo dans la teneur de ces livres. Que réserve le tome 4? La réponse bientôt.
Un sans faute, une histoire très touchante pour ce troisième tome ... c'est toujours aussi beau, j'en redemande !
Qui en parle ? Ceux qui ont déjà lu les tomes précédents....
dimanche 23 mai 2010
Didier Goupil - Femme du monde
Avant toute chose, Madame boit du thé dans son lit. Bien plus qu'une nécessité, c'est devenue une volupté.
Madame fond avec les sels de son bain.
Madame accompagne ses robes d'après-midi de longs gants à boutons, et d'un grand et candide chapeau d'organdi.
Les premières pages de ce livre sont dédiées à Madame. Des demi-mots, des phrases courtes mais travaillées pour décrire la nonchalance et de l'élégance de Madame. Au début, je m'étais imaginée une femme grande, mince. Une femme au port altier qui accomplit ses gestes avec une grâce infinie et dotée d'une élégance innée. Une femme qui a de l'argent, une femme du monde, lasse de fréquenter les soirées et les réceptions.
La famille de Monsieur faisait dans l'argenterie. Monsieur, lui dans la jeunesse dorée.
Monsieur ne comprenait pas que Madame aime poser pour des peintres immigrés.
Monsieur et ses cigares.
On apprend que Monsieur et Madame n'étaient pas si heureux qu'il en avaient l'air. Monsieur avait des points de vue sur le Monde...
Puis la guerre. Madame ne la vivra pas en sacrifiant quelques bijoux ou richesse ... Madame va payer de sa personne.
Je n'en dirais pas plus... on apprend ce qu'il arrive à Madame et on comprend beaucoup de choses.Certes, Madame est une femme du monde mais elle porte en elle un lourd passé.
Le style épuré, l'écriture de l'auteur m'ont immergée dans l'ambiance.
Je n'ai pas lu ce livre non je l'ai délecté... un portait de femme très beau et très touchant. L'image de Madame m'habite encore et j'ai l'impression qu'un peu de sa grâce distillée, flotte dans l'air. Si je croisais Madame, je baisserais la tête par respect car son élégance lui sert de carapace.
Un livre à lire et dont il faut savourer l'écriture.
Merci à Anne-Sophie et à Cynthia pour ce double livre voyageur.
D'autres avis : Pimprenelle, Lily.
samedi 22 mai 2010
Anna Dubosc- Spéracurel
J’aurais aimé dire que ce livre m’a fait passer un bon moment ou qu'il m'a plu. Oui, j’aurais aimé car il s’agit d’une nouvelle maison d’édition et que ce livre est également le premier pour l’auteur.
A la troisième page, je me suis arrêtée pour chercher la définition du mot « queblo »… Eh oui, je ne suis pas passée au langage verlan. Amis du langage châtié, pas de panique, il s’agit du seul mot utilisé. Ce livre est constitué d’une multitude de petits chapitres de quelques pages. Ces derniers correspondent à des éléments la vie d’Anna. Présent, passé , enfance, présent porche..… oui, mais il m’a fallu interrompre de retour ma lecture au 4ème chapitre car j’étais perdue. Dans ce cas, un seul recours : la quatrième de couverture ! Mais celle ne comporte qu’nu extrait du livre. En poursuivant ma lecture, j’ai enfin compris de quoi il en retournait. Hélas, je n’ai pas trouvé de fil conducteur dans les pièces de ce puzzle. Anna nous parle de sa mère, de sa fille, de son ex, de sa sœur jumelle entre autre mais tout m’a semblé embrouillé.
L‘écriture est le langage de la vie quotidienne. Mais, j’ai eu l’impression que l’auteur en faisait de trop. A vouloir coller au mieux à une réalité, elle est fardée exagérément. Et ça se ressent dans les mots employés, dans les dialogues… La lectrice que je suis est restée sur le bas côté.
Des « flashs » de la vie d’une jeune femme qui m’ont parus très confus. Et, je suis complètement passée à côté de ce livre… Je n’ai pas compris ce qu’Anna voulait me dire.
A noter, le format du livre et la couverture cartonnée très sympa !
Merci à l’ami BOBet aux éditions « Rue des promenades » pour ce livre.
Jostein Gaarder - La Belle aux oranges
Imaginez ...vous êtes un adolescent comme tant d'autres, entouré de mère, de votre beau-père et d'une petite-soeur . Votre père est décédé de maladie alors que vous aviez trois ans. Du jour au lendemain, on vous remet une lettre trouvée par hasard, écrite par votre père onze plus tôt et qui vous est destinée.
Vous vous enfermez dans votre chambre, vous ouvrez l'enveloppe et le premier des feuillets commence par "Es tu bien assis Georg?Il aies un peu important que tu aies une assise stable, parce que je vais maintenant te raconter une histoire haletante... "
Georg est surpris, étonné... son père lui "parle", lui raconte une très belle belle histoire d'amour qu'il a vécu avec la Belle aux oranges. Pas un récit linéaire mais une conversation entre un père qui se sait condamné et dans laquelle, il pose des questions à son fils ou lui demande son avis.
En une soirée, Georg va la lire, réfléchir aux question et y apporter ses propres réponses.
Ce livre m'a émue, touchée, chamboulée. Déjà, il y a la première histoire où la lettre se révèle comme un lien , une passerelle entre un père et son fils. Ce père qui avant de mourir prend la décision d'écrire à son fils. Des feuillets qui comportent des conseils pour apprécier, aimer la vie et des questions. Ce "dialogue "va permettre à Georg de se grandir, de se construire. Dans cette lettre, le père considère Georg d'égal.
Et puis, il y a l'histoire d'amour avec la Belle aux oranges racontée sous la forme d'un conte. Une histoire envoutante par sa beauté. D'ailleurs, comme Georg , je me suis demandée si son père ne fabulait pas. Mais non, c'est une histoire d'amour pour une femme, pour la vie et pour un fils que l'on s'apprête à quitter.
Une histoire où le ciel, l'oeil de l'univers le télescope Hubble ont un rôle...
J'ai fini cette lecture , cet hymne à la vie, la gorge serrée d'émotions...C'est un gros coup de coeur. L'écriture y très belle et remplie de messages dont un, celui que la vie nous éclaire par des signes inattendus remplis d'amour.
Un livre tout simplement magnifique...
Un autre avis tout aussi enthousiaste : Leiloona.
"Regarde le monde, Georg, regarde le monde avant d'avoir appris trop de physiques ou et de chimie."
"Ne viens pas me dire que la nature n'et pas un miracle. Ne viens pas me dire que le monde n'est pas un conte de fées. Celui qui ne l'a pas comprris ne le comprendra peut-être pas avant que le conte soit sur le point de le terminer. On dispose alors d'une dernière chances d'arracher ses oeillères, d'une dernière occasion de se frotter les yeux de stupéfaction, d'une dernière possibilité de s'abandonner à ce miracle dont on prend congé et que l'on va quitter".
vendredi 21 mai 2010
Paul M. Marchand - J'abandonne aux chiens l'exploit de nous juger
Ce livre est très particulier par le fond et par la forme. L’auteur, Paul M. Marchand, raconte l’histoire véridique d’une jeune femme nommée Sarah. Il explique au début du livre la démarche de Sarah qui voulait que son témoignage soit ainsi décrit.
Sur le fond, histoire de Sarah est, j’imagine, marginale. Elevée par mère avocate, étudiante en fac de droit de droit, elle décide de retrouver Benoît qu’elle n’a jamais connu. Sarah est née d’un amour insouciant de jeunesse entre sa mère et Benoît. Sarah raconte et jamais elle n’utilise le mot « père ». L’inconcevable arrive, ils tombent amoureux l’un de l’autre. Histoire d’un amour tabou dissimulé sous le terme « d’inceste volontaire » et que Sarah défend. Benoît, tourmenté, lui n’aura pas la force d’accepter cette relation…
Ce livre m’a dérangée sur plusieurs points. Si le but était de jeter le pavé dans la mare, c’est chose faite. Que Sarah proclame que dans les années futures, ce type d’amour sera autorisé… je ne peux pas adhérer à de tels propos. Second point, le comment du pourquoi ils tombent amoureux n’est pas décrit.
Je fais court, pas de palabre, car je suis passée complètement à côté de cette lecture…
De cet auteur, j’avais lu « le paradis d’en face » qui ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable.
L’avis de Liliba qui m’a fait parvenir ce livre, celui de Lili Galipette également.
jeudi 20 mai 2010
L'oeil sec
Je vous livre ma nouvelle que je présente à un concours (interdiction formelle de piquer mon idée!)
L'oeil sec
Je travaille aux Myosotis, maison de retraite et de convalescence. Tout le monde me connaît et me respecte. Trente ans passés entre ces murs, je suis la plus ancienne. J’en ai vu passer du personnel. Du directeur qui plastronnait dans son costume à l’infirmière fraîchement sortie de l’école, la larme à l’œil, dès qu’une vieille lui déroulait le chapelet de sa vie. Ou encore l’aide-soignante qui fredonnait des chansons alors qu’elle faisait la toilette d’un légume. Car il faut dire ce qu’il en est, les personnes dans le coma je les appelle des légumes. Elles végètent alors qu’elles sont nourries à haute dose sous perfusion. Du bon engrais pour que le cœur continue de battre mais pas assez pour qu’elles se réveillent.
Mais bon, je les laisse faire, les petites jeunes. Au début, j’étais comme elles. Attentionnée et dévouée, le sourire aux lèvres et toujours une bonne parole pour réconforter les vieux et les malades « Mais oui, Madame Pluchon, votre fils viendra vous voir dimanche ». Sauf que le fils unique ne venait jamais ou alors pour la nouvelle année. Il arrivait droit comme un i, l’économie à la boutonnière. Son épouse soupirait déjà dans le couloir « les vieux, ça me dégoûte… ne le ne prend pas mal, mon chéri, mais plus vite on partira, mieux ce sera ». Elle regardait avec pitié leurs deux enfants boutonneux et leur disait « soyez gentils avec votre grand-mère, vous savez bien qu’on vient pour qu’elle vous donne vos étrennes. Encore que si elle est aussi radine que l’année dernière, ça ne nous paye même pas le prix de l’essence. Enfin… » .
De vrais charognards. Sous leurs beaux habits touts propres, certaines familles ne viennent que pour soutirer un peu d’argent à leurs parents. En attendant avec plus ou moins de patience qu’ils meurent. J’en ai vu se morfondre quand le médecin leur annonçait « avec le printemps, votre mère est repartie pour plusieurs années ». Les enfants sont émus quand ils mettent leurs parents dans les maisons de retraite. Mais une fois qu’ils y sont, la brave descendance se libère vite du harpon des remords. A peine arrivés à leur voiture, ils laissent s’épancher sans aucune retenue leur soulagement. De la salle de pause, je les observe. L’étalage des bons sentiments qu’ils nous ont montré est vite remballé. En voiture et à nous la liberté ! Celui qui s’aventurerait à piocher dans leur cœur pour y trouver de l’amour casserait son manche sur des cailloux.
Au moins, de ce point de vue là, je suis tranquille. Pas de mari ni d’enfant, juste un frère flanqué d’une femme et de trois gosses. Ils habitent à l’autre bout de la France. J’ai le prétexte de l’éloignement pour ne pas les voir. Excuse réciproque qui arrange tout le monde.
Toutes les semaines, je prenais sur mon temps de pause pour passer un petit quart d’heure avec Madame Pluchon. La direction et sa cohorte de directives s’en est mêlée : interdiction de nouer des relations proches avec les patients. Chacun a sa place. Ensuite, j’ai été transférée au pavillon des légumes. Un service où les malades sont aussi calmes que les habitants d’un cimetière. Vérifier que la perfusion coule bien, leur faire leur toilette, nettoyer le peu de poussière qu’ils dégagent. Les légumes installés sous leurs draps ne salissent pas. Côté propreté du sol, rien à dire. Ils sont dépossédés de tout, même leur pudeur est entre nos mains. Leurs chambres sont les moins bien exposées, une vue sur un bout de jardin tout aussi anémique qu’eux. Des chambres où les relents de javel se mêlent aux effluves d’eau de Cologne. Et puis, ils ne reçoivent pas de visites ou très peu. Au début, les familles viennent. Ils ne savent pas quoi dire ni que faire. Ils restent debout autour du lit souvent de guingois. Le visage chiffonné d’embarras, ils font penser à des élèves qui passent un examen. Ils attendent l’œil fixé à la pendule ou à leurs chaussures, drapés de bons sentiments. En vain. Aucun bruit, puis un soupir avant de dire d’un air gêné « bon, on y va » avec des trémolos dans la voix. Pas d’embrassade ou de phrase qui sonneraient faux comme « tu vas t’en sortir ». Au fil des semaines, ils espacent les visites puis ils désertent. Ils laissent leurs légumes à nos bons soins. Ceux qui pratiquent la commisération sont à leurs aises dans ce service. Ils vont de chambre en chambre avec leur lot de jérémiades et de pitié à distribuer. J’ai souvent répété à Isabelle que je préfèrerais qu’on me plante une seringue dans le cœur plutôt que de terminer en légume. Isabelle me rétorque qu’il ne faut pas dire des choses aussi terribles et elle se signe. Dieu, c’est sa fête foraine. Elle se délecte des liturgies du curé comme d’autres boivent du p’tit lait. Mais elle n’a pas tort Isabelle, les légumes sont notre gagne-pain. Il n’y a qu’elle qui discute avec moi. Oh, je sais bien ce que les autres disent dans mon dos. Elles me surnomment la sans cœur ou l’œil sec. De leurs petites dents pointues sur leurs rires aigues, elles me dévisagent et me mangent d’adjectifs « aigre », « méchante ». Et alors ? Je boirais mon amertume jusqu’à la lie. Elles rigolent et commèrent dans leur service. Mais, leur secret de polichinelle est connu de tous les employés. Elles nomment le tableau de chasse l’endroit où sont placardées les photos de ceux partis trop vite et que nous regretterons. Le tableau de chasse se remplit rapidement après la grippe ou en cas de canicule. Un coup de froid ou une grosse chaleur, il n’y a pas plus efficace pour libérer des chambres dans une maison de retraite.
Je suis contente de ne plus m’occuper des vieux. Toutes ces années à les voir perdre la tête ou la mémoire, ils m’ont sucé ma joie de vivre jusqu’à la moelle. De leurs mains sèches violacées et de leurs yeux suppliants, ils m’ont tout pris. Je ne supportais plus de voir leurs têtes coiffées d’un chapeau en papier dans la salle à manger alors que les plus jeunes s’égosillaient à pousser un bon anniversaire. Avec une petite cuillère, je devais viser la bouche tremblante pour qu’ils puissent gouter au gâteau. Le mélange de chocolat et de salive finissait de toute façon par dégouliner sur la serviette nouée à leurs cous maigres.
Je suis bien mieux maintenant avec mes légumes. Routine et tranquillité en attendant ma retraite. Dans trois semaines, je quitterais les Myosotis une bonne fois pour toute. Je partirais un soir et je n’y remettrais plus les pieds. J’ai tout prévu. Si un jour, ma santé devient défaillante, j’aurais quelqu’un qui viendra me bichonner à la maison. Toutes ces années, j’ai économisé afin de ne jamais être mise en maison de retraite. Isabelle ne comprenait pas pourquoi je refusais l’idée d’être ici plus tard. Comme je lui ai expliqué, il y a beaucoup de gens qui sont jaloux de moi et ça leur ferait trop plaisir de pouvoir m’humilier en me planquant par exemple mon dentier. Comme devant le curé, elle m’avait répondu d’un ton solennel : « je te comprends, Josette. Mais, si jamais un jour tu devais être aux Myosotis, je m’occuperais de toi ».
Je me suis privée pour éviter la maison de retraite. Jamais de voyages ou de vacances, garder la demi-tranche de jambon entamée pour le repas du lendemain. Je l’aurais mérité mon aide soignante à domicile. Je me suis saignée pour.
Et hier, Madame Pluchon a eu un coup de folie comme ça arrive parfois aux vieux. Elle voulait me voir. Impossible de lui faire entendre raison, elle brandissait sa canne et hurlait en chemise de nuit dans les couloirs « Josette, Josette ! ». Ca a fait tout un ramdam, sa voisine a fait une crise cardiaque et en est morte sur le coup. Pour éviter deux morts la même journée et sous peine d’encombrer le tableau de chasse, une infirmière est venue me trouver. La bouche pincée de s’abaisser à me demander un service, elle me priait d’un ton mielleux de venir de toute urgence. En temps normal, j’aurais pris tout mon temps mais comme il s’agissait Madame Pluchon, j’en ai eu le cœur pincé. Je me suis dépêchée. Le sol venait juste d’être lavé par une nouvelle qui voulait faire du zèle.
J’ai réussi à ouvrir les yeux. Je ne sens plus ni mes jambes ni mes doigts. Je n’arrive pas à bouger ma tête et les mots restent coincés dans ma gorge. Je reconnais l’endroit, je suis dans la chambre 24 des légumes.
Le médecin, la directrice sont là devant mon lit. La directrice me regarde d’un drôle d’air.
-Josette, vous avez eu un petit accident, vous avait glissé sur le sol qui était trempé comme une serpillière. Comme ce malheureux évènement s’est produit ici, on va vous garder le temps qu’il faudra. Evidemment, nous prendrons en charge tous les frais et vous n’auriez rien à payer. Vous allez voir, Josette, on va bien s’occuper de vous. Compte tenu de la situation, nous ne voulons pas que cette affaire s’ébruite. Il ne faudrait pas que ça fasse du tort aux Myosotis.
Son sourire d’apparat est figé sur son visage. Elle se tourne vers le médecin pour lui indiquer que c’est à lui de parler maintenant. Il m’explique de sa voix monotone que je suis paralysée mais vu les résultats des examens, ce n’est que temporaire. Dans un ou deux mois, je serais de retour sur pieds. Oh merci, merci mon dieu !
-Vous avez besoin de repos. Et comme l’a signalé Madame Bernard, nous avons pris la décision que seule Isabelle supervisée par une infirmière aura accès à votre chambre. Trop de visites vous fatigueraient.
J’ai dû m’endormir. J’entends sangloter. Isabelle tête baissée se mouche bruyamment dans un mouchoir. Elle est assise à côté de moi à côté sur le lit, ses yeux sont rouges. Si seulement, je pouvais lui dire qu’il ne faut pas qu’elle s’inquiète.
-Josette, tu m’as toujours dit que jamais tu voudrais terminer en légume. Tu me l’as répété plusieurs fois. Je suis ton amie et je pense que le bon Dieu me pardonnera.
Elle sort de sa poche une seringue. Non, Isabelle, je t’en prie, ne fais pas ça ! J’écarquille les yeux de toutes mes forces.
-Tu es étonnée que je respecte ta volonté. Mais, c’est normal.
La voilà qui se met à pleurnicher. Pleurer ! Oui, il faut que j’arrive à pleurer, elle comprendra qu’elle fait une erreur !
-Oh, Josette, tu as des larmes d’émotion. Et dire que certaines te surnommaient l’œil sec… Tu avais raison, ce ne sont que des mauvaises langues.
La seule et unique larme coule le long de ma joue. Elle m’embrasse. Trop tard, elle pique la seringue dans la perfusion.
L'oeil sec
Je travaille aux Myosotis, maison de retraite et de convalescence. Tout le monde me connaît et me respecte. Trente ans passés entre ces murs, je suis la plus ancienne. J’en ai vu passer du personnel. Du directeur qui plastronnait dans son costume à l’infirmière fraîchement sortie de l’école, la larme à l’œil, dès qu’une vieille lui déroulait le chapelet de sa vie. Ou encore l’aide-soignante qui fredonnait des chansons alors qu’elle faisait la toilette d’un légume. Car il faut dire ce qu’il en est, les personnes dans le coma je les appelle des légumes. Elles végètent alors qu’elles sont nourries à haute dose sous perfusion. Du bon engrais pour que le cœur continue de battre mais pas assez pour qu’elles se réveillent.
Mais bon, je les laisse faire, les petites jeunes. Au début, j’étais comme elles. Attentionnée et dévouée, le sourire aux lèvres et toujours une bonne parole pour réconforter les vieux et les malades « Mais oui, Madame Pluchon, votre fils viendra vous voir dimanche ». Sauf que le fils unique ne venait jamais ou alors pour la nouvelle année. Il arrivait droit comme un i, l’économie à la boutonnière. Son épouse soupirait déjà dans le couloir « les vieux, ça me dégoûte… ne le ne prend pas mal, mon chéri, mais plus vite on partira, mieux ce sera ». Elle regardait avec pitié leurs deux enfants boutonneux et leur disait « soyez gentils avec votre grand-mère, vous savez bien qu’on vient pour qu’elle vous donne vos étrennes. Encore que si elle est aussi radine que l’année dernière, ça ne nous paye même pas le prix de l’essence. Enfin… » .
De vrais charognards. Sous leurs beaux habits touts propres, certaines familles ne viennent que pour soutirer un peu d’argent à leurs parents. En attendant avec plus ou moins de patience qu’ils meurent. J’en ai vu se morfondre quand le médecin leur annonçait « avec le printemps, votre mère est repartie pour plusieurs années ». Les enfants sont émus quand ils mettent leurs parents dans les maisons de retraite. Mais une fois qu’ils y sont, la brave descendance se libère vite du harpon des remords. A peine arrivés à leur voiture, ils laissent s’épancher sans aucune retenue leur soulagement. De la salle de pause, je les observe. L’étalage des bons sentiments qu’ils nous ont montré est vite remballé. En voiture et à nous la liberté ! Celui qui s’aventurerait à piocher dans leur cœur pour y trouver de l’amour casserait son manche sur des cailloux.
Au moins, de ce point de vue là, je suis tranquille. Pas de mari ni d’enfant, juste un frère flanqué d’une femme et de trois gosses. Ils habitent à l’autre bout de la France. J’ai le prétexte de l’éloignement pour ne pas les voir. Excuse réciproque qui arrange tout le monde.
Toutes les semaines, je prenais sur mon temps de pause pour passer un petit quart d’heure avec Madame Pluchon. La direction et sa cohorte de directives s’en est mêlée : interdiction de nouer des relations proches avec les patients. Chacun a sa place. Ensuite, j’ai été transférée au pavillon des légumes. Un service où les malades sont aussi calmes que les habitants d’un cimetière. Vérifier que la perfusion coule bien, leur faire leur toilette, nettoyer le peu de poussière qu’ils dégagent. Les légumes installés sous leurs draps ne salissent pas. Côté propreté du sol, rien à dire. Ils sont dépossédés de tout, même leur pudeur est entre nos mains. Leurs chambres sont les moins bien exposées, une vue sur un bout de jardin tout aussi anémique qu’eux. Des chambres où les relents de javel se mêlent aux effluves d’eau de Cologne. Et puis, ils ne reçoivent pas de visites ou très peu. Au début, les familles viennent. Ils ne savent pas quoi dire ni que faire. Ils restent debout autour du lit souvent de guingois. Le visage chiffonné d’embarras, ils font penser à des élèves qui passent un examen. Ils attendent l’œil fixé à la pendule ou à leurs chaussures, drapés de bons sentiments. En vain. Aucun bruit, puis un soupir avant de dire d’un air gêné « bon, on y va » avec des trémolos dans la voix. Pas d’embrassade ou de phrase qui sonneraient faux comme « tu vas t’en sortir ». Au fil des semaines, ils espacent les visites puis ils désertent. Ils laissent leurs légumes à nos bons soins. Ceux qui pratiquent la commisération sont à leurs aises dans ce service. Ils vont de chambre en chambre avec leur lot de jérémiades et de pitié à distribuer. J’ai souvent répété à Isabelle que je préfèrerais qu’on me plante une seringue dans le cœur plutôt que de terminer en légume. Isabelle me rétorque qu’il ne faut pas dire des choses aussi terribles et elle se signe. Dieu, c’est sa fête foraine. Elle se délecte des liturgies du curé comme d’autres boivent du p’tit lait. Mais elle n’a pas tort Isabelle, les légumes sont notre gagne-pain. Il n’y a qu’elle qui discute avec moi. Oh, je sais bien ce que les autres disent dans mon dos. Elles me surnomment la sans cœur ou l’œil sec. De leurs petites dents pointues sur leurs rires aigues, elles me dévisagent et me mangent d’adjectifs « aigre », « méchante ». Et alors ? Je boirais mon amertume jusqu’à la lie. Elles rigolent et commèrent dans leur service. Mais, leur secret de polichinelle est connu de tous les employés. Elles nomment le tableau de chasse l’endroit où sont placardées les photos de ceux partis trop vite et que nous regretterons. Le tableau de chasse se remplit rapidement après la grippe ou en cas de canicule. Un coup de froid ou une grosse chaleur, il n’y a pas plus efficace pour libérer des chambres dans une maison de retraite.
Je suis contente de ne plus m’occuper des vieux. Toutes ces années à les voir perdre la tête ou la mémoire, ils m’ont sucé ma joie de vivre jusqu’à la moelle. De leurs mains sèches violacées et de leurs yeux suppliants, ils m’ont tout pris. Je ne supportais plus de voir leurs têtes coiffées d’un chapeau en papier dans la salle à manger alors que les plus jeunes s’égosillaient à pousser un bon anniversaire. Avec une petite cuillère, je devais viser la bouche tremblante pour qu’ils puissent gouter au gâteau. Le mélange de chocolat et de salive finissait de toute façon par dégouliner sur la serviette nouée à leurs cous maigres.
Je suis bien mieux maintenant avec mes légumes. Routine et tranquillité en attendant ma retraite. Dans trois semaines, je quitterais les Myosotis une bonne fois pour toute. Je partirais un soir et je n’y remettrais plus les pieds. J’ai tout prévu. Si un jour, ma santé devient défaillante, j’aurais quelqu’un qui viendra me bichonner à la maison. Toutes ces années, j’ai économisé afin de ne jamais être mise en maison de retraite. Isabelle ne comprenait pas pourquoi je refusais l’idée d’être ici plus tard. Comme je lui ai expliqué, il y a beaucoup de gens qui sont jaloux de moi et ça leur ferait trop plaisir de pouvoir m’humilier en me planquant par exemple mon dentier. Comme devant le curé, elle m’avait répondu d’un ton solennel : « je te comprends, Josette. Mais, si jamais un jour tu devais être aux Myosotis, je m’occuperais de toi ».
Je me suis privée pour éviter la maison de retraite. Jamais de voyages ou de vacances, garder la demi-tranche de jambon entamée pour le repas du lendemain. Je l’aurais mérité mon aide soignante à domicile. Je me suis saignée pour.
Et hier, Madame Pluchon a eu un coup de folie comme ça arrive parfois aux vieux. Elle voulait me voir. Impossible de lui faire entendre raison, elle brandissait sa canne et hurlait en chemise de nuit dans les couloirs « Josette, Josette ! ». Ca a fait tout un ramdam, sa voisine a fait une crise cardiaque et en est morte sur le coup. Pour éviter deux morts la même journée et sous peine d’encombrer le tableau de chasse, une infirmière est venue me trouver. La bouche pincée de s’abaisser à me demander un service, elle me priait d’un ton mielleux de venir de toute urgence. En temps normal, j’aurais pris tout mon temps mais comme il s’agissait Madame Pluchon, j’en ai eu le cœur pincé. Je me suis dépêchée. Le sol venait juste d’être lavé par une nouvelle qui voulait faire du zèle.
J’ai réussi à ouvrir les yeux. Je ne sens plus ni mes jambes ni mes doigts. Je n’arrive pas à bouger ma tête et les mots restent coincés dans ma gorge. Je reconnais l’endroit, je suis dans la chambre 24 des légumes.
Le médecin, la directrice sont là devant mon lit. La directrice me regarde d’un drôle d’air.
-Josette, vous avez eu un petit accident, vous avait glissé sur le sol qui était trempé comme une serpillière. Comme ce malheureux évènement s’est produit ici, on va vous garder le temps qu’il faudra. Evidemment, nous prendrons en charge tous les frais et vous n’auriez rien à payer. Vous allez voir, Josette, on va bien s’occuper de vous. Compte tenu de la situation, nous ne voulons pas que cette affaire s’ébruite. Il ne faudrait pas que ça fasse du tort aux Myosotis.
Son sourire d’apparat est figé sur son visage. Elle se tourne vers le médecin pour lui indiquer que c’est à lui de parler maintenant. Il m’explique de sa voix monotone que je suis paralysée mais vu les résultats des examens, ce n’est que temporaire. Dans un ou deux mois, je serais de retour sur pieds. Oh merci, merci mon dieu !
-Vous avez besoin de repos. Et comme l’a signalé Madame Bernard, nous avons pris la décision que seule Isabelle supervisée par une infirmière aura accès à votre chambre. Trop de visites vous fatigueraient.
J’ai dû m’endormir. J’entends sangloter. Isabelle tête baissée se mouche bruyamment dans un mouchoir. Elle est assise à côté de moi à côté sur le lit, ses yeux sont rouges. Si seulement, je pouvais lui dire qu’il ne faut pas qu’elle s’inquiète.
-Josette, tu m’as toujours dit que jamais tu voudrais terminer en légume. Tu me l’as répété plusieurs fois. Je suis ton amie et je pense que le bon Dieu me pardonnera.
Elle sort de sa poche une seringue. Non, Isabelle, je t’en prie, ne fais pas ça ! J’écarquille les yeux de toutes mes forces.
-Tu es étonnée que je respecte ta volonté. Mais, c’est normal.
La voilà qui se met à pleurnicher. Pleurer ! Oui, il faut que j’arrive à pleurer, elle comprendra qu’elle fait une erreur !
-Oh, Josette, tu as des larmes d’émotion. Et dire que certaines te surnommaient l’œil sec… Tu avais raison, ce ne sont que des mauvaises langues.
La seule et unique larme coule le long de ma joue. Elle m’embrasse. Trop tard, elle pique la seringue dans la perfusion.
Mènis Koumandarèas - La Femme du métro
Athènes, années 70, une femme mariée âgée de 40 ans remarque un même jeune homme tous les soirs dans le métro. Chacun des deux a ses habitudes : ils montent ou descendent toujours à la même station.
Situation tout à fait possible et vraisemblable. Ils vont franchir la barrière de l’inconnu et se parler une première fois. Ce rendez-vous quotidien dans le métro va devenir très vite indispensable pour l’un comme pour l’autre. Il n’a que 20 ans, il est l’image de la jeunesse et de l’insouciance. Un premier rendez-vous pour boire un verre, il ne doit pas oublier qu’elle est mariée. Mais comment résister à l’appel de cet amour ?
Sur un rythme lancinant comme pour reproduire le transport du métro, on apprend les envies, les regrets mais surtout les barrières morales de cette femme. Harponnée par cette jeunesse, elle va succomber à cet amour impossible et se révéler même jalouse ou amère.
Amour, regrets d’une vie passée, vieillesse, devoirs de mère de famille… Autant de thèmes décrits dans ce livre avec une écriture très épurée. Pas de fougue ou de sentiments exaltés, tout est dit avec pudeur…
Une très belle découverte !
J’avais demandé ce livre au Club de Lecteurs de Dialogues, alors merci qui ?
Merci Dialogues!
mercredi 19 mai 2010
Emmanuelle Urien - La collecte des monstres
Après Zweig, je développe une addiction profonde aux nouvelles d’Emmanuelle Urien. Vous verriez ma tête alors que j’ai terminé « la collecte des monstres », vous seriez surpris ! Yeux comme des soucoupes volantes et la bouche ouverte, bloquée en mode « ébahi » , prête à gober les mouches.
La collecte des monstres comme le camion poubelle qui sillonne les rues pour enlever les vieux canapés ou les vieux frigos dont personne dont personne ne veut plus. Emmanuelle Urien nous ferait-elle des nouvelles où la vielle télé s’épanche après ses nombreuses années de bons et loyaux services ? Non !
Ici les monstres sont bien pires… il s’agit du quidam, de votre voisine ou d’une ancienne connaissance.
Une fois de plus, les âmes sont décryptées sous l’œil aiguisé de l’auteure.
Et ça bouscule, ça grince ! Emmanuelle Urien manie l’humour noir, le corrosif , l’ironie comme une chimiste .
Le résultat? 18 nouvelles qui m’ont scotchée et dont les chutes sont de vraies perles… Elles sont un poil plus cynique que « court, noir, sans sucre »… vous voilà prévenus !
Un très gros coup de cœur et c’est officiel, je suis devenue accro à cette auteure !
mardi 18 mai 2010
Alexandre Jollien - Eloge de la faiblesse
« Très vite, j’eus l’intuition qu’en fuyant le handicap, on s’isole. Il est là, il faut l’accueillir comme un cinquième membre, composer avec lui. Pour ce faire, la connaissance de ses faiblesses me semble primordiale ».
Alexandre Jollien est handicapé moteur depuis sa naissance. Placé dans un institut spécialisé, il était destiné à fabriquer des boîtes de cigares. Après 17 ans passés dans cet institut, il fait des études de commerces puis s’oriente vers la philosophie.
Dans ce livre, sous la forme de dialogues entre lui et Socrate, il revient sur son histoire.
J’ai reçu ce livre voyageur hier et j’ai abandonné ma lecture en cours pour ce livre. Je l’ai lu deux fois. La première fois, avec mon vécu de « personne dite handicapée » et la seconde, en essayant de me détacher de mes propres émotions ce qui a été impossible.
J’ai pleuré car j’ai retrouvé des situations que j’ai vécues ou des paroles entendues. La différence qui trouble, la dépendance envers l’autre pour des gestes simples, les regards empreints de pitié, l’attitude du corps médical, savoir faire son deuil, vivre au jour le jour sans tirer des plans sur la comète…
Alexandre Jollien décrit le parcours et la vie de la personne handicapée, l’image pré formatée du bonheur que la société nous renvoie mais sans jamais tomber dans le larmoyant, … C’est juste, très juste.
A ma seconde lecture, j’y ai puisé de la force. Pour moi. Pour mieux vivre. Je vais acheter ce livre car je sais qu’il va encore m’apporter beaucoup.
Un coup de cœur, une leçon de vie pour tous…
« La différence trouble, décontenance l’homme dans son souci de perfection. Quant à la peur, elle rétrécit. »
Merci Théoma pour ce livre voyageur magnifique...
lundi 17 mai 2010
Gianrico Carofiglio - Le passé est une terre étrangère
Bari en Italie, Giorgo agée de 22 ans est étudiant en fac de droits. Il est proche de passer sa thèse et il est promis à un bel venir professionnel. Un soir, il rencontre par Francesco, homme habitué aux tripots et au poker. Giorgo va jouer une première fois… mais il v a y prendre goût et plaisir. Francesco va lui apprendre à manipuler les cartes et à repérer de bon « pigeons ». Giorgo, la tête étourdie par cet argent facile, délaisse ses études et se laisse entraîner par Francesco sur des routes beaucoup plus tortueuses.
J’ai trouvé ce livre inégal.
La première partie ou Giorgo découvre le poker est à mon goût trop détailler sur les règles du jeu et ne montre pas assez l’exaltation que le jeu procure au joueur. Passé cette première partie, le livre prend une autre dimension. Enfin, les ressentis de Giorgio sont bien mis en exergue et ses doutes. Pourquoi ne pas faire une pause côté études et prendre du bon temps au jeu ? Fasciné par le poker et admiratif envers Francesco, le choix est fait. En même temps, on suit un policier qui enquête sur une série de viols. Il faut attendre la troisième partie pour faire le lien entre les viols et le reste de l’histoire. Là, Giorgio n’est plus que l’ombre de lui-même. Désorienté et devenu accro au jeu, les dernières barrières morales sont abaissées par Franceso. J’ai trouvé que l’enchaînement jeu, trafic… était un peut tiré par les cheveux.
Mais, Giorgo va rejoindre le droit chemin, ouf ! Tout finit bien…
Une belle écriture mais une lecture dont je ne garderais pas un souvenir mémorable…
Ce livre fait partie de la sélection du prix des Lecteurs du Télégramme. Actuellement, j’en ai lu 7 sur les 10 titres proposé et votes sont programmée pour le 5 juin. Je ne pense pas avoir le temps d’en lire un autre d’ici là…
L'avis de Gwen qui m'a gentiment prêtée ce livre.
dimanche 16 mai 2010
Aki Shimazaki - Le poids des secrets Tome 2 Hamaguri
Dans ce tome 2, il s’agit de l’enfance de Yukio et Yukiko qui nous est racontée. Mais cette fois, le narrateur est Yukio le garçon. On y parle d’amitié et d’amour entres ces deux enfants qui sont comme les coquilles d’un Hamaguri (qui veut dire palourde en japonais). Yukio se souvient de son enfance mais il lui manque le fil conducteur. Grâce au coquillage, il va parvenir à recoller les fragments de son enfance.
C’est toujours aussi beau et gracieux. L’écriture est toujours épurée et délicate ! J’adore !!!!
Et je me demande pourquoi, oh mais pourquoi, je n’ai pas acheté l’ensemble des tomes ! L’attente de lire la suite devient un supplice… (ou comment pratiquer l’auto flagellation morale)
Qui en parle ? Aifelle, Valérie, Pimprenelle, Lasardine, ABeiLLE, Karine, Canel, Joëlle( la biblio du dolmen), Keisha...
Robin des bois de Ridley Scott
Hier soir, un ciné était prévu. Monsieur parlait depuis le matin de Robin des bois. Pas très motivée, il a insisté tout la journée . Pensait-il m'avoir à l'usure? Peut-être, mais quand j'ai appris la durée du film, je n'étais plus partante du tout.
Moi qui ronchonne : non mais, plus de 2h30! c'es trop long... pfouuu!
Monsieur : mais s'il est bien, tu ne t'ennuieras pas!
Moi toujours à ronchonner : hein? 2h30 sans aucune longueur, ça m'étonnerait... non, vas-y sans moi!
Monsieur vexé, l'oeil triste, mine déconfite : ben non.. je ne vais pas y aller sans toi.
Comment ne pas se culpabiliser de peiner Monsieur ? Et zut, je me fait avoir à chaque fois !
Moi : bon, mais la prochaine fois, c'est moi qui choisis le film.
Monsieur qui arbore un sourire aux lèves : je suis certain que tu vas aimer!
Moi, la mine renfrognée : on verra.
Direction le ciné où tout Brest s'était donné rendez-vous ( très légère exagération de ma part..).
Un léger mouvement de recul de ma part que Monsieur a remarqué. Et oui au ciné, on parque les gens comme du bétail en attendant que la salle s'ouvre. Puis, le vacher a ouvert la barrière et lâcher le troupeau ! Monsieur va prendre les places et moi je trottine derrière à mon rythme , bousculée car je me fais doubler à gauche et à droite. Ah et le code de la route hein?
Le temps de papoter avec mon voisin de gauche qui lisait ses mails sur son Ipad comme le quart de la salle d'ailleurs et zou, le film commençait.
Et je n'ai pas vu le temps passer !
Magnifique ! Du grand spectacle ! Cerise sur le gâteau : quelques mots qui chantent aux oreilles comme gourgandine ou flagornerie.
Et pas de scènes torrides de Marianne et de Robin enlacé, leurs corps ne faisant plus qu'un devant une cheminée où le bois crépite. Non, juste deux scènes sensuelles dont une où même la dame qui trois fauteuils plus loin ne faisait que tousser s'est brusquement tue.
Celle où Russel Crowe aidé par Marianne enlève sa cotte de maille et apparait torse nu.
La partie féminine de la salle a frémi tandis que l'autre moitié pensait sûrement à faire des abdos en rentrant....
En conclusion, j'ai passé un très bon moment et je conseille ce film !
Moi qui ronchonne : non mais, plus de 2h30! c'es trop long... pfouuu!
Monsieur : mais s'il est bien, tu ne t'ennuieras pas!
Moi toujours à ronchonner : hein? 2h30 sans aucune longueur, ça m'étonnerait... non, vas-y sans moi!
Monsieur vexé, l'oeil triste, mine déconfite : ben non.. je ne vais pas y aller sans toi.
Comment ne pas se culpabiliser de peiner Monsieur ? Et zut, je me fait avoir à chaque fois !
Moi : bon, mais la prochaine fois, c'est moi qui choisis le film.
Monsieur qui arbore un sourire aux lèves : je suis certain que tu vas aimer!
Moi, la mine renfrognée : on verra.
Direction le ciné où tout Brest s'était donné rendez-vous ( très légère exagération de ma part..).
Un léger mouvement de recul de ma part que Monsieur a remarqué. Et oui au ciné, on parque les gens comme du bétail en attendant que la salle s'ouvre. Puis, le vacher a ouvert la barrière et lâcher le troupeau ! Monsieur va prendre les places et moi je trottine derrière à mon rythme , bousculée car je me fais doubler à gauche et à droite. Ah et le code de la route hein?
Le temps de papoter avec mon voisin de gauche qui lisait ses mails sur son Ipad comme le quart de la salle d'ailleurs et zou, le film commençait.
Et je n'ai pas vu le temps passer !
Magnifique ! Du grand spectacle ! Cerise sur le gâteau : quelques mots qui chantent aux oreilles comme gourgandine ou flagornerie.
Et pas de scènes torrides de Marianne et de Robin enlacé, leurs corps ne faisant plus qu'un devant une cheminée où le bois crépite. Non, juste deux scènes sensuelles dont une où même la dame qui trois fauteuils plus loin ne faisait que tousser s'est brusquement tue.
Celle où Russel Crowe aidé par Marianne enlève sa cotte de maille et apparait torse nu.
La partie féminine de la salle a frémi tandis que l'autre moitié pensait sûrement à faire des abdos en rentrant....
En conclusion, j'ai passé un très bon moment et je conseille ce film !
samedi 15 mai 2010
Frank Delaney - Les enfants de la nuit
Une fois n’est pas coutume, je ne fais pas mon propre résumé car la quatrième de couverture décrit très bien ce livre. Bon boulot de l’équipe chargée de cette partie hormis une coquille : le personnage ne s’appelle pas Michael mais Nicholas …
« Nicholas Newman, architecte londonien renommé, a vécu une relation passionnelle avec Madeleine, une femme fragile et mystérieuse, de quinze ans son aînée, dont il ne connaissait rien, ni son histoire ni son passé. Sans doute était-elle la femme de sa vie, mais il l'a compris trop tard : Madeleine a été assassinée dans d'étranges circonstances.
Trois ans plus tard, Nicholas, qui ne s'est toujours pas remis de ce drame, prend quelques jours de repos dans un hôtel en Suisse. C'est là qu'il fait la connaissance d'un couple de riches hongrois, qui lui montrent quelques photos de la villa qu'ils sont en train de restaurer en Italie. Sur l'une d'entre elles, Nicholas reconnaît une tour Eiffel en améthyste, une pièce unique créée pour Madeleine, le seul objet dérobé par l'assassin après le meurtre.
Dès lors, Nicholas, devenu la proie d'une série d'agressions, décide de lever le voile sur les secrets de Madeleine et de reprendre l'enquête sur sa mort. C'est le début d'un ténébreux voyage qui, de Londres à Venise en passant par New York et Athènes, le conduira au cœur du cauchemar nazi et de ses expériences les plus inhumaines. »
Une lecture très, très éprouvante pour moi. Après un début que j’ai trouvé assez lent, je me suis retrouvée comme Nicholas à la lecture des entretiens. Ces derniers relatent les expériences médicales faites sur les familles juives C’en était trop… et j’ai failli abandonner ma lecture tellement ces atrocités sont le summum de l’horreur.
J’étais figée, nauséeuse devant ces pages et incapable de poursuivre ma lecture. J’ai dû prendre sur moi pour continuer le livre. Heureusement, l’histoire en elle –même m’a permise de m’accrocher à l’intrigue et de vouloir connaître le fin mot de ce thriller.
Au début, Nicholas m’est apparu égoïste, préférant se soucier de sa personne que des autres. Mais au fil des pages, il commence à s’impliquer dans cette quête de la vérité.
Je m’étais imaginée un dénouement mais je me suis trompée. Et, le fin mot est de l’histoire m’a, lui-aussi,ébranlée.
Vous l’aurez compris un thriller très bien mené mais difficile…
Je remercie Solène des éditions Cherche-Midi (Solène, tu es la number one !) et BOB pour ce partenariat !
L'avis de: Keisha, de Biblio et bientôt d'autres avis chez l’ami BOB !
vendredi 14 mai 2010
Ludmila Oulitskaïa - De joyeuses funérailles
Avertissement : ce livre a failli rejoindre la liste de mes lectures abandonnées (liste pour le moment non parue).
J’espérais me détendre les zygomatiques, passer un bon moment et rien. Nada ! Et pourtant, je l’ai lu jusqu’au bout (où commence le masochisme ? Je me le demande).
Ce livre ressemble à « Fuck America » avec des personnes Russes immigrées au pays de Big Brother sur un fonds de « pissenlits et petits oignons » de Paris Thomas.
On a le droit aux rêves de chacun, à la vodka qui coule pratiquement à flot tandis que le personnage principal se meurt entouré de femmes. La quatrième de couverture indique « Entouré de sa femme Nina et de ses anciennes maîtresses, l'agonisant souhaite que la fête continue, alors que Nina ne pense qu'à sauver son âme. Un prêtre orthodoxe et un rabbin vont ainsi se succéder au chevet du mourant, et leur rencontre est le point d'orgue, d'une drôlerie irrésistible, de ces funérailles pas tout à fait ordinaires ».
Cet épisode est bref, trop pour être la charpente de ce livre. Conclusion : tout s’écroule !
Et devinez la fin ? Il meurt à la fin de ces 218 pages …
Une déception et je n’y ai trouvé aucun intérêt…Voilà, l’enterrement de ce livre a eu lieu .Sonnez les cloches !
A noter, une fois de plus, une quatrième de couverture élogieuse … qu’est ce qu’ils sont fort en marketing !
Victor Rizman - 40 ans, 6 morts et quelques jours...
La crise de la quarantaine ne concerne que les hommes. C’est bien connu. Certains passent ce cap en voulant s’afficher aux bras de midinettes ou en s’achetant une nouvelle voiture(ou alors les deux). Notre homme, publicitaire de profession, marié, un enfant et la maison décide de donner un autre sens à sa vie à ses 40 ans. Entrez dans une secte ? Se reconvertir en éleveur de moutons ? Non, devenir la personne de qui tout le monde parlera, celle qui fera la une des journaux. Celui que deviendra la bête noire de la police, hantera vos nuits profonde et douces, j’ai nommé le Scarabée alias un serial killer !
Il lui suffit de créer une femme sur un site de rencontre Internet et de sélectionner ses proies. Dans sa stratégie de mise en place des meurtres, il en profite pour donner la gloire et la reconnaissance tant attendue à un journaliste bourru, sale comparé le plus souvent à un animal des bois : Sanglar. Le flic Schmidt qui a déjà perdu tout crédibilité à cause d’un affaire assez sombre il y quelques années, ne veut pas refaire de boulettes.
Un personne sur internet, SOLEILROUGE, va venir y mette son grain de sel et lui donner des conseils…
Un serial killer, des bocaux qui contiennent les membres d’une poupée barbie, des mises en scène glauques et le Scarabée est au sommet de l’affiche !
Ce livre est truculent et succulent ! Des antihéros, du cynisme, de l’humour noir et surtout, il va à contre sens des policiers ou des thrillers. Les personnages, leurs attentes sont très bien décrits et les remarques du scarabée sont des petits bijoux… Que du bonheur !
On ne s‘ennuie pas une seconde ! Une lecture anticonformiste sur la manipulation et les médias et qu’est ce que ça fait du bien ! Seule la fin m’a un peu déçue car je l’ai vu venir …
Un livre à lire pour toutes ces raisons !!!!
Merci à la Miss Cynthia pour ce livre voyageur qui part aujourd’hui chez Sandrine.
En passant à leur hauteur, j’entends le plus gros dire « … rien ne dit que ce ne soit pas une femme, une femme mante religieuse ». Pas un regard échangé, pas un frémissement. Le gibier croise le chasseur sans flair dans un couloir éclairé au néon. Can, par contre, cela vaut bien une scène de cinéma.
jeudi 13 mai 2010
Sylvie Testud - Le ciel t'aidera
Un livre plus ou moins autobiographique qui m’a bien fait sourire !
Sylvie Testud est une stressée limite déjantée ! Et, ça me rassure sur un point, je ne suis pas toute seule à avoir quelque fois un comportement un peu hors norme …
Un bruit dans son appartement ? Ce sont des voleurs ! Forte de son courage et téméraire, elle va jusqu’ à réduire en bouillie son ficus à l’aide d’un sabre japonais ! Alors que le pauvre ficus n’y était pour rien ! Ou elle se réfugie en p’tite culotte sur son toit croyant à un cambrioleur alors que ce n’est que son copain qui rentre plus tôt d’un colloque. La fin du livre comporte une surprise et c’est tout mignon…
Ca se lit vite, c’est bien ficelé et on sort de cette lecture avec un grand sourire jusqu’aux oreilles. De là à en garder un souvenir impérissable … je ne crois pas. Une lecture distrayante antimorosité !
mercredi 12 mai 2010
Dominique Mainard - Pour vous
« Pour vous » est une un agence un peu spéciale, un commerce où la prestation de service est la vente de bon sentiments. Vous cherchez quelqu’un pour jouer le rôle de votre petite fille ou pour vous envoyez des lettres enflammées régulièrement ? Ne cherchez pas plus loin « pour vous » s’occupe de tout. Et pour tout et dans tous les domaines. Vous n’avez pas d’enfants et votre rêve est de pouvoir cajoler quelques heures par semaine, Delphine la directrice de l'agence s’en occupe.
Sans état d’âme et très professionnelle, Delphine décrit son agence comme « un vaste sac où l’on trouve de tout, une boîte de Pandore, selon les termes du client, et il n’est rien en effet, dont nous ne fassions commerce : la vie, l’amour, la mort ». Tout se monnaye et tout à un prix, Delphine l’a très bien compris.
Sans aucun scrupule, elle usurpe des identités, des rôles pour satisfaire ses riches clients. Elle va même vendre son ventre pour porter l’enfant d’un couple.
Célibataire, âgée de 35 ans, elle ne pensait pas un jour tomber amoureuse. Mais, quand Cupidon vient planter sa flèche sans crier gare, la vie de Delphine se retrouve bouleversée. Elle, si froide et si distante va éprouver des sentiments.
J’avais déjà lu de Dominique Mainard « leur histoire » qui m’avait troublée et laissée avec un gros ballot d’émotions. Et là, je dis que ce livre est un bijou ! Déjà, il y a l’écriture, ô merveilleuse, de l'auteure Dominique Mainard et ce monde qu'elle fabrique avec des mots et des personnages. Un monde où il n' y pas d'héros mais des gens de la vie de tous les jours avec leur failles et leurs sentiments.
A travers Delphine et ses clients, ce sont les faiblesses humaines qui apparaissent. La solitude, la tendresse, la vie, l’amour, la maladie… tout y est parfaitement décrit sans concession ou sans tomber dans le mélo.
Un très gros coup de cœur ! Et une lecture qui donne à réfléchir sur bien des choses …
Je remercie l'ami BOB et les éditions Folio pour ce livre magnifique!
L'avis de Brize, y en a t'il d'autres ?
Cypora Petitjean-Cerf - Le musée de la sirène
Annabelle, la trentaine, est une peintre timide. Un jour elle vole dans l’aquarium d’un restaurant chinois une sirène et l’installe dans sa salle de bains. Entre Annabelle et elle, il y a une amitié très forte qui se crée et on se demande qui a le plus finalement besoin de l’autre… Plus, la sirène grandit et plus elle devient exigeante. Mais surtout elle se révèle être une grande artiste. Grâce à la sirène, Annabelle va apprivoiser la confiance et l'acquérir pour se bâtir sa propre vie.
J’avais lu « le corps de Liane » du même auteur et j’avais adoré ces personnages féminins particuliers avec leurs espoirs, leurs désenchantements et aussi leurs rêves. Pour retrouver la plume de Cypora Petitjean-Cerf, j’ai lu ce livre en apnée totale.
Que dire ? Que c’est comme une fable qui nous serait contée doucement à l’oreille…Une histoire sans mièvrerie à l’accent un peu triste mais tellement belle !
mardi 11 mai 2010
Prix du jeune écrivain 2010 - L'enfant sur la falaise et autres nouvelles
Depuis vingt-six ans, le prix du Jeune Écrivain récompense chaque année une œuvre d'imagination inédite, en prose (nouvelle, conte, récit), de cinq à vingt pages, d'auteurs de langue française âgés de quinze à vingt-sept ans. En vingt-six ans, le prix du Jeune Écrivain a révélé entre autres auteurs Marie Darrieussecq, Florence Seyvos, Dominique Mainard, Antoine Bello, Jean-Baptiste Del Amo, Jocelyn Bonnerave, Ingrid Astier, Arthur Dreyfus...
Dommage que je sois trop vieille pour y participer… Mais bon !
14 textes primés venant de tous pays, et quelle diversité !
Des nouvelles à thème libre, des plumes maîtrisées et je dis : bravo ! Et je pousse un soupir de soulagement … car il y a des futurs écrivains bourrés de talent !
J’ai eu un coup de cœur pour la nouvelle intitulée « la Morora » de Nona Kogni Edibi âgée 25 ans et qui habite au Cameroun. Une nouvelle sur un thème délicat, très bien écrite, pleine de sensibilité et d’humour noir !
La préface signée par Carole Marinez est un hymne à l’écriture, un encouragement pour tous ceux et celles qui aiment jouer avec les mots !
lundi 10 mai 2010
Katherine Pancol - Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi
« Les yeux jaunes des crocodiles », « la valse lente des tortues » font partie des livres que j’ai lus avant que je ne me mette à parler de mes lectures sur mon blog. Dans « les yeux jaunes des crocodiles », j’avais appris à connaître Joséphine, ses filles et sa famille. Ah, Joséphine, passionnée par ses études sur le Moyen-âge, toujours prête à rendre service aux autres… Bonne poire ? Peut-être un peu. Un livre distrayant, bien ficelé et j’avais passé un agréable moment de lecture. Quand « la valse lente des tortues » est parue, j’avais envie de savoir comment tout ce petit monde allait continuer dans la vie. Il y avait toujours le style de Katherine Pancol qui fait mouche mais l’histoire m’était apparue moins attractive.
« Les écureuils de Central Park sont triste le lundi », troisième opus, reprend les mêmes personnages. Joséphine a fait du chemin ! Mais comme dans « la valse lente des tortues », on assiste à des chassés –croisés amoureux. Hortense, sa file aînée m’est apparue détestable à un point que je ne comprends pas pourquoi sa mère ne le remet pas en place une fois pour toutes. Beaucoup de référence aux deux précédents livres d’ailleurs le premier chapitre repend la fin de la « la valse lente des tortues ».
Mais, 800 pages, j’ai envie de dire que c’est long, trop long. Heureusement, le style de Katherine Pancol est inchangé : une alchimie des mots vive et sympathique. Je m’attendais à un livre qui clôture cette saga mais non …
Je le conseille à ceux et celles qui n’ont pas lu les deux précédents, les autres y trouveront trop de redites et surtout moins d’étincelles que dans les « Les yeux jaunes des crocodiles ».
dimanche 9 mai 2010
Clichés
Qui dit dimanche, dit l'atelier d'écriture chez Gwénaelle. Mon rendez-vous hedmomadaire que j'attends impatiemment chaque semaine !
Je vous propose d'aller sur le blog de Gwénaelle pour voir les trois photos à partir desquelles il fallait s'inspirer pour constuire un texte.
Un brin d'imagination toujours aussi galopante et boumbadamoum, voici mon histore tricotée !
Violetta
On frappe à la porte trois petits coups brefs.
-Entrez ! dit l’homme qui se tient assis derrière un bureau.
Il regarde les deux femmes entrer.
-Ah, merci, Lise…
La plus âgée glisse un sourire, opine de la tête et part en laissant l’autre femme.
-Allons Violetta, asseyez-vous.
Il observe Violetta. Grande et menue, elle s’assoit sans un mot. La tête rentrée dans les épaules, elle malaxe nerveusement ses doigts fins et délicats.
-On m’a dit que vous vouliez me parlez. C’est très bien…
Il s’éclaircit la gorge avant de poursuivre :
-Bon, Violetta ,je vous écoute.
Comme pour la mettre en confiance, il affiche un air paternel. Violetta hésite. Elle passe sa langue sur sa bouche, son regard va de la fenêtre à l’homme assis en face d’elle.
D’une voix au timbre clair mais tremblante, elle prend la parole :
-J’ai fait un rêve ou plutôt je crois me souvenir de certaines choses. Je… enfin…Oui c’est ça. Je me rappelle de tout.
-Mais c’est une très bonne nouvelle, Violetta ! N’ayez pas peur, vous pouvez tout me raconter. Vous le savez, n’est ce pas ?
-Oui…
Elle serre tellement fort ses mains que les jointures de ses doigts deviennent blanches.
L’homme attend.
-C’était un dimanche, on avait pris la voiture.
-Quand vous dites « on », de qui parlez-vous, Violetta ?
-…De moi et de mon fils. Oui, on avait pris la voiture de Paul. Vous savez que Paul aime les vieilles voitures américaines ? C’est sa passion. Il faisait beau, je me rappelle, j’avais prévu qu’on aille faire un tour à la campagne. Je crois qu’à un moment, je me suis trompée de route et Pierre commençait à s’impatienter. Oui, il disait « maman, j’ai faim »… Je lui ai dit qu’on allait s’arrêter pour pique-niquer. J’ai garé la voiture sous de hauts arbres. C’était comme une clairière. Pierre gambadait, il était heureux, il disait « maman, maman, regarde les papillons ». On est allé s’assoir pas trop loin de la voiture. Pierre riait et mangeait, il s’amusait de tout ! Après… après, oui, je me suis assoupie …
-Prenez votre temps, Violetta.
La mine de Violetta s’assombrit. Elle semble perplexe, contrariée.
-Oui, je me suis assoupie, oh pas longtemps, mais quand je me suis réveillée, Pierre n’était plus là. J’avais beau l’appeler, il ne répondait pas. J’ai commencé à avoir peur, je l’appelais, je criais de toutes mes forces ! J’ai couru à la voiture mais il n’y était pas.
Sa respiration se saccade et elle s’agite sur son siège.
-Calmez-vous, Violetta... respirez et continuez.
-Je crois que j’ai marché pendant je ne sais plus combien de temps exactement et j’ai vu une maison dans le bois. J’ai tapé à la porte, personne ne m’a répondu. J’ai encore tapé et je suis entrée … c’est comme si je savais que Pierre était là et que je connaissais cette maison. Il y avait un escalier en bois, je suis montée à l’étage. Rien n’avait changé, il y avait des paniers remplis de pommes de terre et des pommes. Même la veste était là posée sur la rambarde à côté de l’armoire. Les fagots de bois de bois aussi… on les mettait là pour qu’ils sèchent. Oui, … les cageots, les vieux journaux, on les mettait à l’étage. J’ai entendu un enfant qui pleurait… oui, à dans la pièce à coté, c’était Pierre qui pleurait ! Je l’ai pris dans mes bras, on est parti… vous comprenez… Je l’ai mis dans la voiture et après on est rentré à la maison. Vous l’auriez vu avec ses boucles blondes, son teint de porcelaine, ses lèvres framboise. Mon petit garçon est beau et il a les yeux verts de son père …
Les sanglots perlent dans sa voix, elle tient sa tête entre ses mains.
L’homme ne dit rien. Violetta pleure doucement puis avec rage.
Il décroche son téléphone :
-Annie, vous pouvez venir chercher Violetta ?Merci.
Il tapote son crayon contre son bureau. La femme âgée entre, s’approche de Violetta et lui dit :
-Venez Violetta, vous allez vous reposer maintenant. Vous avez besoin d’autre chose, Docteur ?
-Non, merci, Annie… ah si, donnez-lui tout de suite 10 mg de Valium et à partir de demain, vous augmenterez de 5 mg sa dose d’antidépresseurs.
-Bien Docteur.
Annie entoure Violetta d’un bras et l’aide à se lever. Elle la réconforte en murmurant « c’est bien Violetta, c’est bien… ».
L’homme sort d’un tiroir de son bureau un dictaphone. Il se lève de son bureau, se dirige vers la fenêtre enclenche un bouton et enregistre :
-La patiente Violetta Hern semble faire un transfert entre la réalité, ce qui s’est passé et son enfance. Elle ne se souvient toujours pas de la mort de son fils Pierre et de son mari Paul il y a maintenant 4 ans. Elle a parlé d’une maison et d’un bois. D’après ce que nous savons, cette maison était celle de ses grands-parents où elle allait en vacances étant enfant. Je crains que la patiente s’enfonce dans un état de plus en plus dépressif. Depuis qu’elle est dans notre clinique psychiatrique, elle n’a jamais parlé du petit garçon et de son geste. Elle ne semble pas avoir souvenir d’avoir kidnappé cet enfant… D’autre part, elle introduit le présent dans son récit et mélange passé et fiction. Et, je crains que son état ne s’améliore pas et qu’elle ne retrouve jamais ses facultés.
Il éteint son dictaphone et regarde sa voiture américaine de collection garée en bas sur le parking...
Je vous propose d'aller sur le blog de Gwénaelle pour voir les trois photos à partir desquelles il fallait s'inspirer pour constuire un texte.
Un brin d'imagination toujours aussi galopante et boumbadamoum, voici mon histore tricotée !
Violetta
On frappe à la porte trois petits coups brefs.
-Entrez ! dit l’homme qui se tient assis derrière un bureau.
Il regarde les deux femmes entrer.
-Ah, merci, Lise…
La plus âgée glisse un sourire, opine de la tête et part en laissant l’autre femme.
-Allons Violetta, asseyez-vous.
Il observe Violetta. Grande et menue, elle s’assoit sans un mot. La tête rentrée dans les épaules, elle malaxe nerveusement ses doigts fins et délicats.
-On m’a dit que vous vouliez me parlez. C’est très bien…
Il s’éclaircit la gorge avant de poursuivre :
-Bon, Violetta ,je vous écoute.
Comme pour la mettre en confiance, il affiche un air paternel. Violetta hésite. Elle passe sa langue sur sa bouche, son regard va de la fenêtre à l’homme assis en face d’elle.
D’une voix au timbre clair mais tremblante, elle prend la parole :
-J’ai fait un rêve ou plutôt je crois me souvenir de certaines choses. Je… enfin…Oui c’est ça. Je me rappelle de tout.
-Mais c’est une très bonne nouvelle, Violetta ! N’ayez pas peur, vous pouvez tout me raconter. Vous le savez, n’est ce pas ?
-Oui…
Elle serre tellement fort ses mains que les jointures de ses doigts deviennent blanches.
L’homme attend.
-C’était un dimanche, on avait pris la voiture.
-Quand vous dites « on », de qui parlez-vous, Violetta ?
-…De moi et de mon fils. Oui, on avait pris la voiture de Paul. Vous savez que Paul aime les vieilles voitures américaines ? C’est sa passion. Il faisait beau, je me rappelle, j’avais prévu qu’on aille faire un tour à la campagne. Je crois qu’à un moment, je me suis trompée de route et Pierre commençait à s’impatienter. Oui, il disait « maman, j’ai faim »… Je lui ai dit qu’on allait s’arrêter pour pique-niquer. J’ai garé la voiture sous de hauts arbres. C’était comme une clairière. Pierre gambadait, il était heureux, il disait « maman, maman, regarde les papillons ». On est allé s’assoir pas trop loin de la voiture. Pierre riait et mangeait, il s’amusait de tout ! Après… après, oui, je me suis assoupie …
-Prenez votre temps, Violetta.
La mine de Violetta s’assombrit. Elle semble perplexe, contrariée.
-Oui, je me suis assoupie, oh pas longtemps, mais quand je me suis réveillée, Pierre n’était plus là. J’avais beau l’appeler, il ne répondait pas. J’ai commencé à avoir peur, je l’appelais, je criais de toutes mes forces ! J’ai couru à la voiture mais il n’y était pas.
Sa respiration se saccade et elle s’agite sur son siège.
-Calmez-vous, Violetta... respirez et continuez.
-Je crois que j’ai marché pendant je ne sais plus combien de temps exactement et j’ai vu une maison dans le bois. J’ai tapé à la porte, personne ne m’a répondu. J’ai encore tapé et je suis entrée … c’est comme si je savais que Pierre était là et que je connaissais cette maison. Il y avait un escalier en bois, je suis montée à l’étage. Rien n’avait changé, il y avait des paniers remplis de pommes de terre et des pommes. Même la veste était là posée sur la rambarde à côté de l’armoire. Les fagots de bois de bois aussi… on les mettait là pour qu’ils sèchent. Oui, … les cageots, les vieux journaux, on les mettait à l’étage. J’ai entendu un enfant qui pleurait… oui, à dans la pièce à coté, c’était Pierre qui pleurait ! Je l’ai pris dans mes bras, on est parti… vous comprenez… Je l’ai mis dans la voiture et après on est rentré à la maison. Vous l’auriez vu avec ses boucles blondes, son teint de porcelaine, ses lèvres framboise. Mon petit garçon est beau et il a les yeux verts de son père …
Les sanglots perlent dans sa voix, elle tient sa tête entre ses mains.
L’homme ne dit rien. Violetta pleure doucement puis avec rage.
Il décroche son téléphone :
-Annie, vous pouvez venir chercher Violetta ?Merci.
Il tapote son crayon contre son bureau. La femme âgée entre, s’approche de Violetta et lui dit :
-Venez Violetta, vous allez vous reposer maintenant. Vous avez besoin d’autre chose, Docteur ?
-Non, merci, Annie… ah si, donnez-lui tout de suite 10 mg de Valium et à partir de demain, vous augmenterez de 5 mg sa dose d’antidépresseurs.
-Bien Docteur.
Annie entoure Violetta d’un bras et l’aide à se lever. Elle la réconforte en murmurant « c’est bien Violetta, c’est bien… ».
L’homme sort d’un tiroir de son bureau un dictaphone. Il se lève de son bureau, se dirige vers la fenêtre enclenche un bouton et enregistre :
-La patiente Violetta Hern semble faire un transfert entre la réalité, ce qui s’est passé et son enfance. Elle ne se souvient toujours pas de la mort de son fils Pierre et de son mari Paul il y a maintenant 4 ans. Elle a parlé d’une maison et d’un bois. D’après ce que nous savons, cette maison était celle de ses grands-parents où elle allait en vacances étant enfant. Je crains que la patiente s’enfonce dans un état de plus en plus dépressif. Depuis qu’elle est dans notre clinique psychiatrique, elle n’a jamais parlé du petit garçon et de son geste. Elle ne semble pas avoir souvenir d’avoir kidnappé cet enfant… D’autre part, elle introduit le présent dans son récit et mélange passé et fiction. Et, je crains que son état ne s’améliore pas et qu’elle ne retrouve jamais ses facultés.
Il éteint son dictaphone et regarde sa voiture américaine de collection garée en bas sur le parking...
Tilla Durieux - Séances de poses chez Renoir en 1914
Un petit livre séparé fait en deux parties. Dans la première partie, Catherine Krahmer nous parle de l’actrice Tilla Durieux et du contexte. En Tilla Durieux était une actrice renommée à Berlin, le déclenchement de la première guerre mondiale est imminent. La seconde n’est autre que le témoignage de Tilla Durieux quand elle va poser pour Renoir. Des pages que l’on savoure…
Une première rencontre où elle est intimidée puis, au fil des séances, et malgré la barrière de la langue, on ressent qu’elle devient plus à l’aise. Renoir malgré son arthrose aux mains fera le tableau en quinze jours. Un Renoir humain loin de l‘image inaccessible du grand maître.
Cette lecture a eu l’effet d’un catalyseur pour moi. Je ne me suis jamais vraiment intéressée à cet Art mais ce livre m’a donnée envie d’apprendre à contempler, à regarder les tableaux.
« Mon cœur battait la chamade, j’étais incapable de prononcer le moindre mot ; j’observais le regard de Renoir allant de moi à la toile, de la toile à moi, tandis qu’il commença à esquisser les contours à grands traits. »
Aifelle qui m'a prêtée ce livre en parle magnifiquement ainsi que Mango.
samedi 8 mai 2010
Nouvelle tournée de livres voyageurs
Une p'tite tournée de livres voyageurs pour la table 12!Et que ça saute!
" Au bon roman " de Laurence Cossé pour vous faire votre propre avis...
" Les yeux secs " d'Arnaud Cathrine
" Le poids des secrets - tome 1" d'Aki Shimazaki
" Catalène Rocca" de Jean-François Delapré
" Gloire" de Daniel Kelhmann
Et ... mon dernier coup de coeur :
" Le crieur de nuit" de Nelly Alard
Les conditions sont inchangées!
On m'envoie un (gentil) mail avec son adresse postale.
On prend soin des livres, on ne les encorne pas ( je suis maniaque sur ce point). On me prévient quand on reçu le livre et idem quand on l'envoie à la personne suivante.
Voili, voilà....
" Au bon roman " de Laurence Cossé pour vous faire votre propre avis...
" Les yeux secs " d'Arnaud Cathrine
" Le poids des secrets - tome 1" d'Aki Shimazaki
" Catalène Rocca" de Jean-François Delapré
" Gloire" de Daniel Kelhmann
Et ... mon dernier coup de coeur :
" Le crieur de nuit" de Nelly Alard
Les conditions sont inchangées!
On m'envoie un (gentil) mail avec son adresse postale.
On prend soin des livres, on ne les encorne pas ( je suis maniaque sur ce point). On me prévient quand on reçu le livre et idem quand on l'envoie à la personne suivante.
Voili, voilà....
Nelly Alard - Le crieur de nuit
«Tu es mort. Enfin.» Voilà la première chose que se dit Sophie en apprenant la mort de son père.
Quatre mots qui en en disent long et qui nous préparent à découvrir quelle était l'attitude de ce père.
Car ce roman est un livre sur la mort et où les souvenirs remontent à la surface. Tout y est dit avec des mots justes et remplis de pudeur, sur un ton sans fausse note.
Ce huit-clos familial se déroule en Bretagne sur sept jours. Sept jours où Sophie va se délivrer du poids de son passé. Un père atteint de la maladie de Parkinson mais qui était un tyran pour sa famille. Autoritaire, égoïste, pouvant rentrer dans des rages folles allant jusqu'à traiter sa file de 8 ans de putain. Jamais de main levée, oh non, pas de bleus physiques mais des blessures profondes, indélébiles. On y perçoit aussi de brefs instants d'amour paternel. Rares et insuffisants. Les vacances n'en sont pas, il faut être au service et obéir à ce père. Sophie même arrivée à l'âge adulte et délivrée de la présence physique de son père en souffrira encore. La mère sera le bouclier fragile entre son mari et ses enfants. Sacrifice absolu elle s'en occupera lorsqu'il sera malade et dépendant.
Tout le récit est entrecoupé de passages du livre " La légende de la mort chez les Bretons armoricains" d'Anatole Le Braz. Et ces extraient se glissent, s'insèrent parfaitement dans le livre expliquant le caractère de la mort en Bretagne.
Un premier roman exemplaire et magnifique qui ne tombe jamais dans le mélo. Une fois de plus, j'ai terminé ce livre la gorge serrée d'émotions et c'est un très gros coup de cœur ...vraiment !
"Et la télévision. Dans la salle à manger, elle trône bout de table, à la place d'honneur. (...) Nous bouffons du journal télévisé à tous les repas. (...)Pour cette raison à table, le silence absolu est de règle. Il est difficile de saisir l'instant où l'on peut se risquer à demander du pain ou du sel, ou pousser devant le téléviseur pour aller en chercher en cuisine. Pendant la météo, on a compris, personne ne moufte. Pendant le journal télévisé non plus. Mais aucun programme n'est parfaitement sans danger, pas même les publicités. Il peut toujours arriver que justement, JUSTEMENT, il y avait dans cette publicité un instant précis que tu adores, une image, une phrase que tu attendais depuis le matin, qui est le rayon de soleil de ta journée, sans qu'on le soupçonne, et de se prendre une bordée d'injures, ou de se faire casser la baguette de pain sur la tête".
J'ai choisi ce livre chez Dialogues croisés, le club des lecteurs Dialogues et je les remercie.
vendredi 7 mai 2010
Charles McCarry - Le convive du dernier soir
Avertissement : si vous voulez un avis enthousiaste, arrêtez tout de suite de lire mon billet !
Quatrième de couverture :
À travers la vie de Paul Christopher, son héros, c’est l’histoire d’un service secret, l’Outfit, que nous raconte Charles McCarry.
Le récit débute en Allemagne, lorsque les nazis prennent le pouvoir, mettant ainsi un terme à l’enfance heureuse de Paul, sur les bords de la Baltique. Un demi-siècle plus tard, après une succession de meurtres, Paul a-t-il enfin vaincu ses ennemis ? Des antichambres du Troisième Reich aux recoins les plus sombres de l’Europe en ruine, en passant par les prisons chinoises, Charles McCarry multiplie les rebondissements, s’inscrivant ainsi dans la grande tradition du roman d’espionnage américain, aux côtés de John Le Carré ou de Robert Ludlum.
Pour ceux qui commencent à me connaître, si je ponds directement, la quatrième de couverture c’est parce je ne vois pas comment je peux faire un résumé de ce livre. Effectivement, au début, il est question d’une famille à l’aube de la seconde guerre mondiale. Jusque là ça se tient … Paul comprend que ses parents Hubbard et Lori aident des personnes à fuir le régime nazi. Jusque là ça se tient …Ensuite, c’est fouillis et confus ! Ce livre alterne plusieurs époques, plusieurs guerres (au Japon, en Birmanie, en Indochine) mais sans jamais qu’on ait une précision de date.
Je n’y trouvé aucun rebondissement. Pas à une seule page, j’ai été tenue en haleine me posant des questions … non pire, je devais revenir en arrière pour essayer de trouver un fil conducteur.
Un shaker, des personnages, des guerres, vous mélangez le tout et hop, ça vous donne ce livre...
Je me suis ennuyée et c’est une grosse déception !
D'autres avis à venir chez BOB . Désormais, quand je verrais cette phrase « dans la grande tradition du roman d’espionnage américain », je prendrais mes jambes à mon cou !
Arnaud Cathrine - Les yeux secs
Un pays où la guerre civile fait rage. Deux adolescents ont survécu mais à un pris douloureux : faire semblant d’être morts à côtés des cadavres de leurs parents. Comment s’en sortir et surtout comment vaincre peur ?
Premier livre d’Arnaud Cathrine que je lis… mieux tard que jamais ! Ici pas de nom de pays ou d’année, c’est l’horreur d’une situation qui est mise en avant. La guerre, les patrouilles de la milice, les traitres ... le lecteur encaisse !
Je n’avais pas lu pas la quatrième de couverture alors quand j’ai appris qu’ils devaient singer la mort à côté de leurs parents, le choc a été brutal. Les deux adolescents passent par différents stades : le renoncement, l’envie de s’en sortir, le découragement. La révolte qu’il sont obligés de terrer au plus profond d’eux même et la peur omniprésente…. On se prend tout ça en pleine figure et j’ai été happée par tous ces éléments !
Sauf que le dénouement tragique est trop prévisible et se produit trop vite. D’où une impression d’inachevé….
Une lecture qui m’a secouée...
Quand on sait qu’il s’agit d’un premier roman, on n’a qu’une seule envie : lire d’autres livres de cet auteur !
« La mort qui est en marche, c’est un sentiment dont est tout de suite confusément persuadé.
Voilà ce que ça fait vraiment quand elle est proche : on sait seulement qu’elle est là ».
jeudi 6 mai 2010
La part d'ombre
Les impromptus littéraires... un blog d'écriture que j'avais répéré chez Leiloona.
Je me lance ! Le thème est "la part d'ombre".
Voici mon texte :
La semaine passée, ma voisine est venue me voir avec mon courrier. Le facteur avait encore mélangé les enveloppes.
Inutile de te dire que cette voisine est une dame de pratiquement 90 ans mais qui se pomponne. Sa main doit trembler sous le poids de l’âge et sa vision doit être un peu plus floue : le rouge à lèvres dépasse de ses lèvres menues, le fard à joues est souvent plus important d’un coté du visage. Mais, elle ne sort jamais sans être maquillée et les années ne lui ont pas enlevé sa coquetterie.
Son mari était pêcheur, sur un thonier il me semble. Elle me raconte souvent ses campagnes de pêche. Il avait embarqué sur un bateau en tant que mousse alors qu’il ne savait même pas nager. Quand elle parle de son mari, ses yeux s’embuent, elle sort un mouchoir pour effacer au plus vite cette marque de sentiments. Etrangement, elle ne parle d’elle qu’à travers de lui comme si sa propre vie n’était qu’une ombre. Si je lui pose des questions, elle détourne son regard du mien ou baisse les yeux comme par pudeur. A croire qu’elle détient en elle une part d’ombre qu’elle ne veut pas dévoiler. Contrairement aux autres personnes âgées, elle ne va pas à la messe. Elle m’a dit d’un air triste qu’elle n’aurait pas le droit au paradis et qu’elle ferait perdre son temps au bon dieu si elle devait tout lui raconter. Quand je lui ai demandé pourquoi, elle a fait semblant de ne pas entendre ma question.
Ses volets étaient fermés depuis deux jours. Je me suis inquiétée et j’ai été frappé à sa porte, aucune réponse. Seul son chat est venu se frotter contre mes jambes. L’arrière cuisine était ouverte comme d’habitude. Je l’ai appelée… pas de réponse. Le bruit de l’horloge brisait le silence, elle était allongée sur son lit. Immobile. Ses cheveux longs lui encerclaient le visage. Posée sur sa tache de chevet, il y avait la photo d’un couple. J’ai regardé de plus près. C’était elle sur la photo accompagnée d’un homme en tenue d’officier Allemand.
J’ai compris pourquoi elle ne voulait jamais parler d’elle... Elle dissimulait son passé sous son maquillage.
Je me lance ! Le thème est "la part d'ombre".
Voici mon texte :
La semaine passée, ma voisine est venue me voir avec mon courrier. Le facteur avait encore mélangé les enveloppes.
Inutile de te dire que cette voisine est une dame de pratiquement 90 ans mais qui se pomponne. Sa main doit trembler sous le poids de l’âge et sa vision doit être un peu plus floue : le rouge à lèvres dépasse de ses lèvres menues, le fard à joues est souvent plus important d’un coté du visage. Mais, elle ne sort jamais sans être maquillée et les années ne lui ont pas enlevé sa coquetterie.
Son mari était pêcheur, sur un thonier il me semble. Elle me raconte souvent ses campagnes de pêche. Il avait embarqué sur un bateau en tant que mousse alors qu’il ne savait même pas nager. Quand elle parle de son mari, ses yeux s’embuent, elle sort un mouchoir pour effacer au plus vite cette marque de sentiments. Etrangement, elle ne parle d’elle qu’à travers de lui comme si sa propre vie n’était qu’une ombre. Si je lui pose des questions, elle détourne son regard du mien ou baisse les yeux comme par pudeur. A croire qu’elle détient en elle une part d’ombre qu’elle ne veut pas dévoiler. Contrairement aux autres personnes âgées, elle ne va pas à la messe. Elle m’a dit d’un air triste qu’elle n’aurait pas le droit au paradis et qu’elle ferait perdre son temps au bon dieu si elle devait tout lui raconter. Quand je lui ai demandé pourquoi, elle a fait semblant de ne pas entendre ma question.
Ses volets étaient fermés depuis deux jours. Je me suis inquiétée et j’ai été frappé à sa porte, aucune réponse. Seul son chat est venu se frotter contre mes jambes. L’arrière cuisine était ouverte comme d’habitude. Je l’ai appelée… pas de réponse. Le bruit de l’horloge brisait le silence, elle était allongée sur son lit. Immobile. Ses cheveux longs lui encerclaient le visage. Posée sur sa tache de chevet, il y avait la photo d’un couple. J’ai regardé de plus près. C’était elle sur la photo accompagnée d’un homme en tenue d’officier Allemand.
J’ai compris pourquoi elle ne voulait jamais parler d’elle... Elle dissimulait son passé sous son maquillage.
Inscription à :
Articles (Atom)