Éditeur: JC Lattès - Date de parution : Février 2016 - 230 pages et une fin en forme de double uppercut !
Mai 2015. Agée de huit ans, Fleur réclame sa mère au petit-déjeuner à son père Charles Draper.
« Maman se repose, reprend-il doucement. Elle est encore très fatiguée. Avec cette chaleur, elle n'a pas fermé l'œil de la nuit ». Une réponse qui n’a rien d’étonnant mais en la conduisant à l’école, sa cadette lui demande « Papa ? Pourquoi il y a du sang derrière ton oreille? ». Puis l’auteur nous ramène quelques mois plutôt en septembre 2014.
Bien que son entreprise de déménagement soit située à Paris, Charles Draper a accepté que toute la famille s’installe à la campagne pour faire plaisir à son épouse Mathilde. Il ne rentre que le week-end, profite peu de ses deux filles. En somme, il accumule les sacrifices mais le bonheur de sa femme n’a pas de prix. Sauf que Mathilde a changé. Elle se montre distante, moins réjouie quand il rentre pour le week-end. Alors forcément, il se questionne. Mathilde aurait-elle un amant ou alors est-ce lui qui a changé? C’est vrai, il a pris un peu de poids. Et pour reconquérir sa femme, il se lance dans un régime drastique, fait du sport tous les jours et aide même ses employés lors des déménagements. Bref, il ne ménage pas sa peine. Sauf que Charles tombe dans les excès (il prend des pilules illégales censées augmenter la masse musculaire) et dans la jalousie maladive. Pour lui, le fleuriste Clément veuf depuis quelques mois est l’amant de sa femme ou à moins que ça ne soit son professeur de théâtre. Et pourquoi d’ailleurs Mathilde s’investit-elle autant dans ces répétitions ?
Sa jalousie tourne à la paranoïa et on assiste à tous ces changements dans son comportement. Et la tension monte en crescendo et on pressent forcément que quelque chose va se produire ( on n’est pas dupe). Et en effet mais pas ce à quoi on s’attend. Et Xavier de Moulins signe une fin plus que renversante. Je me suis retrouvée bouche bée avec cette sensation d’avoir reçu un double uppercut.
Un roman sur la jalousie, sur le culte des apparences mais au masculin, sur le mensonges et les faux- semblants très bien construit car au départ l’auteur nous peint le portrait d’un homme pour lequel on de la sympathie. Et nos ressentis vont fluctuer car Xavier de Moulins nous plonge dans le doute tout au long de ce livre. Cependant, j’ai un bémol concernant la trame. Une ficelle m’est apparue un peu grosse dans l’histoire (l’auteur appuie de trop sur un événement et ce qui en découle se devine très et trop facilement).
Servi par une écriture concise et incisive, ce roman a plus d’un atout ! Et attention à la fin qui secoue (vous êtes prévenus).
Charles Draper en est persuadé, la portable est une arme vicieuse. Il multiplie les interrogations, entraîne la suspicion, favoris les zones d'ombre. Sa promesse d'autonomie est un esclavage, celui de l'individu en permanence relié à son ego, sa peur de manquer. Le téléphone et la tranquillité de ceux qui attendent tout de rien, le territoire de tous les possibles, un terrain miné propice à tous les scénarios, jusqu'au cancer des suppositions les plus noires.
Pourquoi s'épuiser indéfiniment à se rendre meilleur ? À trop s'y chercher, on meurt d'épuisement dans le regard des autres. La cataracte du cœur ne s'opère pas. Le fruit d'un amour fou est un signe avant-coureur, un mauvais présage.
Lu de cet auteur : Ce parfait ciel bleu - Que ton règne vienne
9 commentaires:
Il en sont pas si nombreux les romans sur la jalousie racontés du point de vue du jaloux.
@ Valérie G : tu as bien raison et ce roman gagne à être connu.
Tu sais y faire pour tenter les gens... ^_^
Tu es très convaincante! C'est vrai que ce point de vue est différent de ce qu'on nous sert habituellement, et si la fin est renversante, alors...
Pourquoi pas...
hum, tu es diablement tentante !
Je suis curieuse je dois dire...
@ Keisha @ Gambadou :oh, je prends ça comme un compliment alors:)
@Gwen : j'au juste un bémol concernant un point (c'est tout). La fin est plus que renversante!
@Irrégulière : il pourrait te plaire, je pense.
@Noukette : c'est une qualité la curiosité littéraire:)!
Hum je ne l'ai jamais lu mais là tu fais envie... ;)
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