Éditeur : Gallimard - Date de parution : Avril 2019 - 184 pages
Il est impossible de ne pas être saisi par l'atmosphère dégagée par les premières pages de ce roman. Depuis la mer, on dirait tout juste une ville. Un rivage étendu de maisons blanches qui écarte les bras pour tenter d'attraper ce qu'il peut de l'océan. Le corps atrophié, à peine ancré à la terre, Cherbourg convoite l’horizon et la mer de ses deux membres immenses, de type de pierre élancées au milieu des flots.
Quand une explosion se produit durant l'été 2012 sur un bout de digue, une cape de silence est déployée. Il faut dire que les chantiers de l'Arsenal abritent le démantèlement de certains de sous-marins et qu'un peu plus loin, les drôles d'usines de La Hague traitent des déchets radioactifs.
Mais un adolescent affirme que son copain Paul a disparu lorsque la digue a été avalée par la mer. Pourquoi la mère de Paul ne veut-elle pas porter plainte ? D'où viennent les blocs de béton soudainement émergés?
Très vite déchargée de l'enquête pour cause de secret défense, Frédérique inspectrice de police ne veut pas lâcher le morceau. Officieusement, elle continue ses investigations et tente d'y voir un peu plus clair.
L'ambiance quasi hypnotique, les descriptions si justes et le suspense m'ont harponnée et ce malgré quelques maladresses (notamment dans les dialogues et avec une histoire secondaire mal bricolée).
Amenant des des réflexions sur les activités liées au nucléaire, Charles Daubas insuffle à merveille la vie à cette rade, un personnage à part entière et énigmatique qui dévoile en partie son âme.
Apre et singulier, ce premier roman est prenant et le dénouement en surprendra plus d'un.
Dans ce quotidien trop étriqué pour elle, la rade s'assoupit en attendant que son heure revienne. Depuis elle se berce en écoutant la musique sourde et engourdissante que font ensemble toutes les guerres, les batailles et les rêves de gloire qui en tapissent le fond.
8 commentaires:
A lire plus pour le contexte que pour l'histoire si je te lis bien. Je connais un peu Cherbourg, ça peut être intéressant.
Je suis aussi intriguée !
Pour découvrir cette ville, il a l'air passionnant.
Oui, il y a une ambiance, une atmosphère... et pas mal de maladresses (les dialogues, oui, tu as raison...).
Personnellement il ne m'a pas convaincue mais a laissé une petite trace qui fait que je m'intéresserai à son futur prochain texte.
@ Aifelle @ Hélène @Alex : je ne pas trop comment l'expliquer mais ce roman social (mais pas que) a vraiment quelque chose dans ses descriptions et l'écriture qui fait que j'ai pardonné certains défauts.
@ Nicole : j'y ai retrouvé Brest, sa rade, son Arsenal, le silence qui entoure la base de l'Ile Longue ( qui abrite des sous-marins), l'atmosphère particulière du port de commerce, des hommes et des femmes dépendants plus ou moins de l'activité militaire . Et magré des défauts et certains maladresses, j'ai trouvé intéressant l'angle de vue. Et ce premier roman par exemple comparé à Suiza de B. Belpois qui a suscité beaucoup d'éloges auxquels je n'ai pas adhéré a quelque chose en plus à mes yeux : une âme. Et ça c'est très important pour moi.
Un roman d'atmosphère ?
@ Cathulu : oui , mais pas que car c'est un roman social qui parle aussi d'environnement et de l'humain.
Un nouvel auteur que je ne connais pas, je note bien qu'il ne figure pas sur le catalogue de la bib
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