Éditeur : Autrement - Date de parution : Mars 2019 - Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Jean Pavans - 185 pages
A la mort de sa tante Phillidia, Peregrine Chase hérite du domaine de Blackboys. Le timide jeune homme qui occupe un emploi modeste à Londres n'a guère d'attirance pour la campagne anglaise. Cerise sur le gâteau, sa tante a accumulé les dettes. Le notaire chargé de la succession Mr. Nutley ne lui donne qu'un seul qu'un seul conseil: tout vendre rapidement lors d' une mise aux enchères.
Si la propriété requiert de nombreux travaux, le jardin est luxuriant car Miss Phillidia s'en occupait avec amour et dévotion. Venu à Blackboys, Peregrine est mal à l'aise et le notaire s'en délecte. Le jeune homme se contente de sa vie routinière et insatisfaisante sur beaucoup de points. Néanmoins, il veut découvrir le domaine dont il hérite. Touché par la beauté simple et pure de la nature qu'il découvre, une métamorphose s'opère. L'homme timoré qu'il était devient confiant, audacieux et il envisage sa vie sous un autre jour alors que la vente approche.
Avec finesse, Vita Sackville-West sonde la nature humaine tout comme elle décrit à merveille la fascination magnétique de la nature et la transformation de son personnage. Entre poésie et ironie, ce roman élégant au charme suranné est absolument délicieux.
Seul petit bémol, j'ai trouvé la fin un peu vite expédiée mais comme l'écriture de Vita Sackville-West m'a charmée, je compte bien lire d'autres romans de cette auteure.
Il se retourna pour regarder la maison. Un homme au cœur plus léger et au tempérament plus optimiste se fût réjoui de ces vacances forcées, mais Chase n’était ni insouciant ni optimiste. Il considérait la vie avec un sérieux pesant et, plutôt irritable et plein de ressentiment envers cette stérile randonnée, il ruminait les risques probables, et mêmes certains, d'inefficacité de la part de ses subordonnés à Wolverhampton, car il y avait en lui une vieille fille qui ne pouvait supporter l'idée que d'autres personnes intervinssent dans ses affaires. Il se faisait du souci, dans son petit esprit anémique qui était trop limité pour être méprisant, et trop timoré pour être vraiment violent.
9 commentaires:
La citation est géniale ! :)
j'ai totalement la même impression que toi, c'est très sympa mais vraiment très léger, je l'ai lu rapidement mais je n'ai pas eu ton courage, bravo à toi
Je suis incapable de dire s'il me plairait...
Sais pas. Une copine de Woolf. J'ai l'impression d'en avoir lu un titre, mais n'ai rien retrouvé.
@cCath : l'ironie dans ce roman est acérée , ça pique !
@ Dominique : oui, je suis entièrement d'accord : c'est plaisant mais ça manque de relief un peu comme une première esquisse de ce qui aurait pu être un roman plus étoffé et plus creusé.
@ Saxaoul : c'est assez intemporel malgré tout et ça a son charme
@ Keisha : avec peut-être Haute société qui est plus connu? J'ai deux livres de V. Woolf depuis une éternité dans ma PAL mais je ne désespère pas ( espoiiirrrr:)))!
J'avais beaucoup apprécié ma lecture de "Toute passion abolie" et je lirai volontiers celui-ci. http://legoutdeslivres.canalblog.com/archives/2014/06/30/30165812.html
Je n'en ai lu qu'un, et j'avais beaucoup aimé son style. Je n'ai pas pris le temps d'en lire d'autres depuis. Merci de me la remettre en mémoire.
oh une belle idée de lecture, dirait-on! Je note, j'aime les jardins…
@ Aifelle: merci pour l titre !
@ Alex : et oui, un peu de lecture hors littérarure contemporaine ne fait jamais de mal :)
@Violette : les descriptions font qu'on a réellement l'impression d'être dans ce jardin. On le visualise, on sent le parfum des fleurs aux couleurs chatoyantes, on entend le silence et les paons...
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