vendredi 29 juin 2012

Virginie Carton - Des amours dérisoires


Éditeur : Grasset - Date de parution : Mai 2012 - 184 pages légères.

Vincent trentenaire et architecte est un garçon qui baigne toujours dans ses rêves d’adolescent. Il tombe amoureux de Marine mais se rend compte qu'il n'est pas si amoureux que ça. Le problème de Vincent est qu’il est gentil. Trop gentil et qu’il n’ose pas la quitter. Vincent, Marine, Raphaël, Juliette… Des amis, des amants, des couples, des jeunes futurs adultes…

Vincent et ses amis sont des jeunes trentenaires insouciants partagés entre  l’envie et l'appréhension de devenir vraiment adulte. Car qui dit adulte dit responsabilités, amour sérieux, engagement.  Une rencontre hasardeuse au zoo et Vincent tombe amoureux de Marine. Mais quand Raphaël son meilleur ami et associé lui présente  sa copine Juliette, Vincent est sous le charme. Entre aventures, mésaventures sentimentales et le grand amour,  Vincent, Raphaël, Juliette, Claire , Paul et les autres vont grandir, se trouver et/ou trouver l'âme sœur.  
La quatrième de couverture indique « entre Friends et Coup de foudre à Notting Hill ». Et voilà le hic pour moi avec une sensation de déjà lu et déjà vu sur la trame de fond. L'originalité est absente et c'est dommage parce j'ai aimé l'écriture de Virginie Carton ! Une écriture sans fioritures qui établit une musicalité, un rythme et qui colle aux émotions (et donc une auteure que je vais suivre).

Des personnages attachants, des références musicales, des situations qui amènent le sourire aux lèvres, voilà un roman léger ( mais vite oublié) à glisser à l'occasion dans son sac de plage...

Le billet de Nadael




mercredi 27 juin 2012

Brigitte Aubert - Freaky fridays


Éditeur : Editions La Branche - Date de parution : janvier 2012 - 220 pages sans aucun temps mort !

Mamie Hélène est une tranquille sexagénaire qui arrondit ses fins de mois en confectionnant des gâteaux. En se rendant chez ses voisins les Devauchelle , elle est témoin du carnage de toute la famille. 

Ne vous fiez pas au portait tranquille de la retraitée qui manie avec dextérité le rouleau à pâtisserie ! Car Mamie Hélène est une ancienne professionnelle de la gâchette alors on ramasse vite fait la gaine Playtex, on enlève son tricot de corps Damart, on déchausse ses charentaises et en avant toute ! Mamie Hélène veut connaître la vérité sur le meurtre de la famille Devauchelle et quitte à reprendre du service, elle n'a peur de se mouiller.  Débordante de punch ( vous ne la trouverez  pas à somnoler dans son fauteuil l'après-midi devant une série télé ô combien passionnante), possédant un humour corrosif,  elle en fait voir de toutes les couleurs aux meurtriers de ses voisins. Magouilles, intérêts financiers et géopolitiques, les cadavres s'accumulent à Deauville.  

L'écriture de  Brigitte Aubert est vive et entraînante. On ne s’ennuie pas une seconde et malgré la (sur)dose d'actions,  je me suis bien amusée!

Il n'y avait pas de portillon électronique à l'entrée.Ils avaient pu donc rentrer enfouraillés. Pas avec les fusils ayant servi au massacre, certes, mais ils pouvaient avoir leur artillerie perso sur eux. Plus personne ne dit "enfouraillé", ma vieille, ça date. Tu es bonne pour faire du strip intégral aux Noëls des maisons de retraite.


Les billets de Cathulu, MyaRosa, Noann, Yv

mardi 26 juin 2012

Nils Trede - Le nœud coulant


Éditeur : Impressions Nouvelles - Date de parution : Mars 2012 - 142 pages troublantes!

North est une ville dans le nord, située à un bout du monde. Personne ne va à North. Car North est coupée du reste du monde. Chez nous il n’y a que la mer, notre ville et un peu de pays alentour. Tout ce qui existe à North vient de North et jamais rien n’en sort. Si jamais une chose quitte North, elle est amenée à y retourner aussitôt. Les bateaux qui entent au port le soir sont les mêmes qui l’ont quitté le matin. Les routes de North conduisent aux quatre fermes des alentours. Là, elles se terminent brusquement et reconduisent à North. Notre nourriture est fabriquée sur place : les produits de la pêche et des produits des quatre fermes.

Voilà les premières lignes de ce roman qui instaurent d’emblée une atmosphère pesante où l’énigmatique a sa place.  A North, les  habitants vivent reclus sur eux-mêmes, coupés du reste du monde. Ce schéma se reproduit de  génération en génération comme la pêche au nœud coulant. Cette pêche annuelle et sanguinaire est une tradition à North. Un événement jamais remis en cause et qui est le point d’orgue de la vie dans cette étrange ville.  Seule Miss D. n’adhère pas à ce principe.
Par petites touches, l’auteur nous immerge dans un univers à part. North une ville coupée de tout où ses habitants ne remettent jamais rien en cause.  Ils reproduisent ce qui s'effectue depuis toujours et la  vie de North est bâtie autour de  la pêche au nœud coulant.  Dans cette ambiance très particulière, un jeune garçon le fils de Miss D. devient une innocente  victime et un jour, North est reliée au reste du monde. Si l’auteur nous confine à North, cette ville quasi  irréelle laissant planer au-dessus du lecteur une forme d’oppression, brusquement, il nous projette dans un univers bien ancré dans la réalité avec un autre texte. 

Avec une écriture elliptique non dénue de poésie, Nils Trede a réussi à me tenir en haleine et à me surprendre. Il s’agit d’un livre à part, un de ces  livres où une forme de beauté côtoie un aspect sombre. Une lecture troublante !

Les billets de ICB, Kathel et Lystig