lundi 9 août 2010
Marceline Loridan-Ivens - Ma vie balagan
Editeur : R. Laffont - Date de parution : 09/10/2008 - 259 pages d'une vie de femme engagée ...
Je suis donc assise sur mon petit banc à essayer de démêler mon collier. C’est balagan. Balagan, en hébreu, cela veut dire le bordel, la carta. Le collier lui même est balagan, fait de bric et de broc, de faux brillants tout mélangés, bizarre. Il n se ferme pas, il faut le nouer, et après cela, il est tout embrouillé, je ne peux plus le dénouer. Mais finalement, il est bien comme ça. Balagan. Ma vie elle-même est balagan.
Marceline Loridan-Ivens née Rosenberg, soixante dix-huit ans revient sur sa vie. Pas de façon chronologique comme sur un CV mais en suivant le fil des souvenirs qui reviennent.
Le 29 février 1944, Marceline quinze ans est arrêtée par la Gestapo puis déportée à Birkeneau. 1945, fin de la guerre, Marceline a survécu et est revenue. Pas son père. Elle retouve une mère qui ne veut pas qu’elle parle de « là-bas », "l'antisémisme était très fort après la guerre" et on ne parlait pas de ce qui était arrivé aux Juifs. Chez Marceline, il y a chez cette formidable envie de vivre et de croquer la vie. Marceline s'amuse et danse à Saint Germain. Puis, un premier mariage et un divorce. Femme engagée, durant la guerre d'Algérie, elle aidera le FLN. Plus tard, elle rencontre avec le cinéaste Joris Ivens de trente ans son aîné. Un second mariage. Ils iront au Vietnam sous les bombardements puis en Chine réaliser des films malgré le contexte politique. Femme avide de liberté, elle parle également sans tabou du suicide son frère Marcel et de ses démons qui l'ont conduite à deux reprises à vouloir mettre fin à ses jours.
En toute simplicité, elle explique ses choix de femme.
Je n'ai pas d'amertume, ni de regret. Je nerenies pas ce que j'ai fait. J'assume mes erreurs, mes dérives, je les inscris à chaque fois dans mon chemin et dans l'histoire d'une époque à laquelle laquelle j'ai été très mêlée.
Pas d'apitoiement dans ce livre ! Au contraire, il s'en dégage un dynamisme sur fond d'humour. Même si quand elle parle de sa déportation et des conditions au camp, c'est dur, très dur.
Ce n'est pas une leçon de vie qu'elle nous fait. Non, elle raconte juste sa vie balagan ...
Un grand merci à Aifelle pour ce prêt, les avis de Mango, d'Antigone, et celui de Keisha qui renvoie à d'autres billets.
11 commentaires:
Et j'espère que ce livre va encore voyager... Une lecture pas plombante, mais tonique finalement!
C'est une forte personnalité, complexe et attachante. Elle est encore plus tonique et enthousiaste lorsqu'on la rencontre "en vrai".
Hors-sujet : oui, très jolie bannière... et je dis pas ça parce que Val est ma cop, promis !!! ;-)
J'aime bien ces récits de vie. Je le note
Pas vraiment tentee par ce roman mais j'aime beaucoup ta nouvelle baniere !
PS. Très jolie la nouvelle bannière !
Un livre qui parait très prenant... Quant à ta bannière toute neuve, elle est très réussie!
Oui, j'avais bien aimé ce récit de vie... Lu pour le prix ELLE en son temps, heureuse qu'il voyage !! ;o) J'avais surtout aimé l'écriture, en fait, qui m'avait plutôt enthousiasmée.
@ Keisha : il a pris la route du retour ce matin... Une belle lecture!!!
@ Aifelle : je l'imagine enthousiaste et dynamique ! Merci pour cette belle découverte !
Et la bannière n'est pas de moi..
@ Canel : Valérie est la meilleure pour les bannières!
@ Zorane : celui-ci est à lire !
@ l'Oresse ; ce n'est pas un roman , ni un récit autobiographie. Elle raconte des pans de sa vie selon des évènements, la vue d'un objet qui chez elle déclenche un souvenir..
J'avais envie d'une bannière plus aérée.
@ Gwen : j'ai aimé ce livre sans contruction formelle. Les souvenirs qu'elle raconte sont beaux, durs, émouvants..
@ Antigone: oui, l'écriture a une spontanéité et un dynamisme!
le billet de Keisha m'avait déjà beaucoup tenté...
Marceline Loridan est une de ces femmes fortes que j'apprécie beaucoup. Elle est également un des personnages d'un magnifique film, entre documentaire et fiction qui s'intitule "Chronique d'un été" de Jean Rouch et Edgar Morin et qui date de 1960. Le hasard fait que je l'ai vu il y a quelques jours (emprunté à la médiathèque) : je vous le conseille. Et ce livre me semble très intéressant.
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