Quinze kilomètres trois. Il s’agit de la distance qui les sépare de la mer. Quinze kilomètres trois pour échapper aux jours sans lendemains. Elles sont deux à partir et à tout laisser. Adolescentes dont la vie rime avec ennui et sans avenir. Quinze kilomètres trois et une fuite vertigineuse dans cette mer du Nord de la France qui les avale.
Le suicide de ces deux adolescentes est un fait réel, je ne parlerai pas de faits divers. Ce serait prêté de la légèreté à ce drame. Elles sont deux à avoir conclu un pacte fou. Parcourir les quinze kilomètres trois qui les séparent du Cap Blanc-Nez et se jeter d’en haut de la falaise. Un récit court mais intense où le désespoir, le désenchantement s’élèvent comme un chant. Récit où le paysage est un sémaphore : le drame et les désillusions s'y ancrent. Un paysage comme toile de fond et toujours présent à travers les témoignages. Tour à tour, l’auteur laisse la parole à une prof de française blasée, à une voisine, à une autre jeune fille, à un cousin d’une des deux adolescentes et enfin au paysage. Il en ressort de la résignation comme si l’avenir semblait être sans appel dans cette région. A la question de savoir ou de comprendre ce geste désespéré, chacun donne sa version ou du moins ce qu’il pense savoir.
Sans jamais sombrer dans le pathos, ce petit livre m’a plus que touchée. Poignant et émouvant, il rend perceptible la beauté d’une région et d'un malaise. L'écriture de Martine Laval est singulière, juste et sensible ! Préparez-vous à de gros émois…
Je n'ai pas pu me résoudre à choisir un extrait tant il y a de passages magnifiques ! Les billets de BelleSahi, Cathulu, Pascale
17 commentaires:
C'est toujours aussi dangereux de passer sur ton blog, hi hi ! Je note, c'est un piccolo, ça ne compte pas ;-P
L'auteure s'est lancé dans l'écriture quand elle a su qu'elle quittait Télérama ,je crois
Encore un billet qui fait envie ^^
Billet poignant pour un récit qui doit l'être tout autant ! mais à éviter si on n'a pas le moral ! Ce qui n'est pas mon cas, je note !! (même si je sais que ce genre de lectures tirées d'histoires vraies me plombent !)
@ Stephie : ben oui, les brestoises qui lisent sont dangereuses:)!
@ Cathulu : j'espère très fort qu'elle ne s'arrêtera pas pas là ! Elle a un style, elle sait sonder d'indicible et le rendre avec sobriété et sensibilité !
@ Anne Sophie : cette lecture m'a bouleversée !
@ Asphodèle : ce livre amène à la réflexion. Pour que ce drame ne soit pas pas un simple faits divers...
nos avis se rejoignent ! Quelle plume ! une auteure qui j'espère nous comblera encore de plaisir par d'autres titres !
Ton billet fait envie, même si le thème n'est guère des plus drôles. :/
Déjà lu... et beaucoup aimé !!!
Repéré un bon paquet de fois ! Cette mer du Nord de mon enfance et sa petite voix mélancolique devrait me plaire !
Incontournable pour moi. Je connais si bien cette région, j'y étais encore il y a 2 semaines, j'y ai passé toutes mes vacances d'enfance et plus, mon père est enterré à quelques kilomètres du cap blanc nez. C'est mon coin. je vais voir si je peux trouver ce livre, sinon, comme il est fin, pourrais tu le faire voyager ?
re moi !
Ne t'embête pas à le faire voyager, je l'ai trouvé sur Fnac .com à 3.8 € sans frais de port, ce serait dommage de s'en priver ! Et cela nous coûterait plus cher en timbres aller/retour !
@ Pascale : j'espère que Martine Laval va poursuivre l'écriture !!!!!
@ Leiloona : la force de ce livre est ne jamais tomber dan le larmoyant..Beaucoup d'émotions perlent entre les mots et les lignes. Merveilleux !
@ L'or des chambres : peux tu me donner le lien de ton billet ? je ne l'ai pas trouvé...
@ Choco : oui, cette petite voix mélancolique ancrée dans le Nord est présent.. et c'est décrit avec beaucoup de pudeur ! Un très beau livre !
@ Géraldine: comme tu veux !
Quel dommage que Martine Laval n'ait pas pris en compte le deuxième choc émotionnel qu'elle pouvait créer, lorsque (au moins) l'une des famille de ces adolescentes a découvert l'existence de ce livre. A peine six ans après ce drame, les cicatrices sont encore toutes fraîches. N'aurait-il pas fallu l' avertir de la rédaction de ce livre, leur permettre de le lire avant de le publier et/ou d'en faire de la publicité? Lecteur, vous qui trouvez ce livre bouleversant, ce n'est rien à côté du ressenti de la famille à qui l'on a jeté en pleine face cet écrit sur "LEURS petites"!
@ Léonie : je ne sais pas comment Martine Laval a procédé. Si elle a pris contact ou non avec les familles.
J'ai ressenti ce livre comme un hommage à ces filles et non comme une insulte ou du mépris...
@ Clara: Martine Laval n'a pris aucun contact préalable et je puis vous assurer que "l'hommage" à ces adolescentes n'a pas été ressenti par la famille comme tel. Le livre a été découvert lors d'un article dans le journal local pour une rencontre avec son public. Certains passages de ce livre ont été extrêmement douloureux, il a fallu prendre beaucoup sur soi pour ne pas aller à la rencontre de l'auteur afin de lui demander de retirer ce livre où elle parle de "ses" petites et où l'interprétation de ce drame n'est que pure mais déchirante liberté.
@ Léonie : si les famille se sentent blessées, il est de leur droit de demander le retrait de ce livre. Je conçois que ça soit dur, extrêment pénible pour elles. Mais ce livre pourra peut-être empêcher d'autres drames. Je crois que l'auteur a voulu le rédiger dans ce sens. Et, je l'ai compris comme tel.
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