New-York, une nuit de novembre. Un homme caché dans un coin d’une pièce peinte en rouge observe une scène. Le peintre Markus Rothko vient de se suicider à ses côtés se trouve Nicolas de Staël. L’homme tapi n’est autre que Romain Gary qui va raconter l’échange improbable de ces deux hommes.
Un huis clos entre fiction et réalité baigné dans les confidences et mettant en scène trois personnages importants. La rencontre de ces deux peintres Mark Rothko et Nicolas de Staël et un observateur Romain Gary qui revient sur sa vie. Les deux hommes Mark Rothko et Nicolas de Staël parlent peinture, bien entendu, mais surtout ce qu’ils veulent faire passer à travers leurs toiles. La conversation tourne aussi au désaccord mais s’engage sur des terrains plus intimes : des enfances fracassées, la mère patrie la Russie. Ils ne sont pas forcément d’accord sur les Maitres mais Matisse les réunit.
Romain Gary parle de son remords de n’avoir été qu’un aviateur médiocre « Un jour à Londres, Le Général m’a dit quelque chose du genre : « ne vous inquiétez pas Gary, vous savez bien que ce sont toujours les meilleurs qui partent ». Ma médiocrité ainsi posée, je ne risquais pas, à l’avenir, d’être fier de mes activités d’aviateur. Sans rire : grâce à mon héros le Général de Gaulle (…) toute fierté m’était désormais interdite ». Une souffrance pour cet écrivain qui évoque certains de ses livres : « comme ce père, dans Les enchanteurs, ce père rêvé qui me prenait dan ses bras la nuit lorsque, enfant, j’avais peur. » L'écrivain se dévoile et c’est un homme avec ses blessures et ses peines qui apparaît.
J’ai beaucoup aimé l’introspection de Romain Gary. On sent un travail de l’auteure pour s’approprier ce personnage. Bien que ma culture en Art est limité (oui, je le dis) , cet échange entre ces deux peintres est beau. On comprend que la peinture vient du plus profond de leurs entrailles. L’écriture possède une musicalité qui accentue l’atmosphère des confidences. J’ai lu, j’ai écouté ces hommes qui se mettent à nu.
Une agréable découverte que je dois aux Editions Dialogues (et à Charles Kermarec qui m’a convaincue de le lire).
8 commentaires:
Ca semble vraiment particulier, ce roman. Je ne sais pas si c'est réellement pour moi (j'aime l'art mais je n'y connais pas grand chose) mais je garde ça dans un coin de ma tête, si jamais il croise mon chemin!
Je n'aime pas trop l'idée de dialogues imaginaires entre deux peintres connus. Je passe ..
@ Karine:) : l'introspection de Romain Gary est ce qui m'a plu
@ Aifelle : il y a des idées intéressantes !
Voilà un auteur que je ne connais que de nom alors pourquoi pas !
@ Véro : elle a déjà publié un autre livre il me semble..
Ce livre m'intrigue assez, surtout le travail de l'auteure pour se mettre dans la peau de Gary. En même temps, comme c'est mon auteur chouchou j'ai peur que le procédé m'énerve très rapidement. Bon à tenter à l'occasion.
@ Zarline : c'est ce que j'ai préféré .. On sent qu'il y eu un travail d'effectué sur Romain Gary,sa vie et ses livres!
Tentan, très tentant...
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