Editeur : Le livre de poche - Date de parution : Août 2012 - 377 pages et un très beau témoignage !
Claude Arnaud est issu d’un milieu bourgeois. Ses frères aînés Pierre et Philippe sont
brillants et se destinent à de hautes études. Leur père est un homme rigide et autoritaire tandis que leur mère est douce et
compréhensive. Claude et ses frères passent
les étés en Corse dans la famille maternelle.
Loin des conventions et des étiquettes. Mai 68 se profile et Claude âgé de douze
ans se précipite dans cette brèche de
liberté. Se découvrir, se rebeller contre le modèle du père et celui d’une
France sur la sellette.
Dans ce récit autobiographique, Claude Arnaud nous raconte comment il a vécu les évènements
de Mai 68 et l’implosion de sa famille. Hubert Arnaud avait sûrement planifié le
destin de ses quatre fils : Pierre, Philippe, Claude et Jérôme le petit
dernier. Claude admire ses deux aînés,
brillants et intelligents. En Mai 68, Claude âgé de seulement de douze ans rejoint les mouvements protestataires. Il
hurle des slogans, distribue des tracts et s’insurge. Son père tente de rétablir l’ordre
tant bien que mal alors que sa mère tombe
gravement malade. Les aînés découvrent eux-aussi cette liberté soudaine, cette
possibilité de vivre comme bon leur semble. Claude devient Arnulf rangeant au placard l’autorité d’un père. Sexualité,
drogues, politique.. Claude touche à tout. Sans aucune limite. Il évolue comme un
électron libre, avide et ayant la vie devant lui. La famille n’en est plus
une. Le cancer a emporté sa mère, Pierre devenu un clochard s’est isolé dans une
bulle de folie et Philippe est parti à l’étranger
sans but précis.
Avec une écriture directe et sans fioriture, Claude Arnaud nous fait revivre tout
ce qui a été semé dans le sillage d'une époque. On y trouve la fougue de
la jeunesse, le non d’une France, la liberté proclamée et déclinée. Avec recul et honnêteté, il revient sur sa vie et celle de ses frères.
Frères de sang ou d’une génération avec des combats pour des idéaux et des espoirs. Un très beau témoignage où la sincérité est vibrante !
Ma génération s'est pensée en bloc, il n'y avait de place que pour les collectifs, les communes et les groupes. La solidarité était censée faire taire les intérêts privés, l'ambition, la jalousie. Qui aurait osé dire que le nuage stupéfiant où nous vivions n'était pas la "vraie vie"?
Le billet de Mango
11 commentaires:
Ce genre d'implosion a concerné certains milieux, pas tous, loin de là. Malgré mes souvenirs de 68, je ne suis pas sûre de me reconnaître dans ce roman, ni d'avoir envie de le lire d'ailleurs.
@ Aifelle : oui il s'agit d'un complément sur d'autres livres sur mai 68. Je suis d'accord avec toi . D'ailleurs, à ma lecture, j'ai pensé à Annie Ernaux qui relate elle-aussi les incidences de ces évènements ( et dont je me sens plus proche) Mais Mais, il n'empêche que j'ai trouvé intéressant ce livre et que j'ai aimé!
Perso, à lire ton article, si la famille a tant implosé est certainement lié à la rigidité du modèle parental au départ. Certes 68 a bouleversé la société mais le conservatisme de l'époque ne pouvait plus perduré. Bises
On me l'a offert ! J'ai encore plus envie de le lire :)
Ah oui, tiens, ça doit être intéressant ! ça pourrait me plaire !
Je l'ai vu chez Mango je crois et tu me donnes envie, une fois de plus, pffff................
@ Philisine : tout à fait ! je me suis peut-être mal exprimée! ( oups..)
@ Une Comète un bon choix !
@ Irrégulière : oui, et j'aime beaucoup ce qui touche à cette période!
@ Asphodèle : Mango a beaucoup aimé aussi!
C'est un beau livre, lu avec intérêt et plaisir. Difficile de dire le contraire! Par rapport aux espérances de 68, quel gâchis quand même! Triste constat pour cette famille et tant d'autres!
j'avais bien aimé le livre d'Annie Ernaux ... là je vois que c'est différent, plus lié à la rigidité de la famille... pourquoi pas...
Le sujet, lié à 68 ou pas, peut être intéressant. Je note.
Je ne connais pas cet auteur mais j'aime beaucoup les histoires de fratrie ...
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