Editeur : Liana Levi - Date de parution : Février 2019 - 151 pages
A Grenoble, Leone Acampora un vieux mafieux est sur le point de rendre l’âme. Hospitalisé et dans le coma, ce n’est plus qu’une question de jours. La famille c’est sacré et particulièrement dans le milieu mafiosique. Parce que sa future veuve Michèle lui a été quelquefois infidèle, Leone a mis un contrat sur tête pour qu'elle l’accompagne dans sa dernière demeure.
Mises au courant, ses deux filles Dina et Alissa se chargent de la protéger. Assumant parfaitement l’héritage familial, Alissa a en partie repris le flambeau de son père. Elle combine sa pharmacie et la vente de drogue. Ambitieuse, elle voit voit plus grand au niveau local : éradiquer la concurrence et régner sur le marché. Quant à Dina, si elle travaille dans une ONG c'est une manière à ses yeux de racheter les mauvaises actions de sa famille. Même Si les deux sœurs sont sur des longueurs d’ondes opposées dans leurs choix, elles s’unissent pour contrer le projet de leur père. Ajoutez des crapules, des clans et vous obtenez ce polar entraînant aux accents féministes qui non seulement fait sourire mais engendre également des réflexions chez le lecteur.
On ne s’ennuie pas une seule seconde avec ces héroïnes bien décidées à jeter un grand coup de pied dans la fourmilière masculine, c'est énergique et frais. Pascale Dietrich envoie valser les préjugés sur la gent féminine, étrille les systèmes patriarcaux et certaines ONG plus intéressées par l'argent que par leurs missions premières.
Avec une écriture acérée et un humour espiègle, ce polar est savoureux et piquant comme il le faut. Une petite friandise à ne pas se refuser.
Heureusement, Michèle n'avait pas à se soucier de son avenir. Les veuves de mafieux ont droit à une pension et bénéficient d'un statut privilégié jusqu'à la fin de leurs jours. Dans le Système, les hommes morts sont aussi au moins aussi utiles que les vivants.
Au fond, l'humanitaire et la mafia constituaient deux réponses opposées à un même problème : ces organisations se développaient quand c'était le chaos, que les gens étaient livrés à eux-mêmes et que l'Etat ne faisait pas son boulot. La mafia offrait un statut et des ressources à ceux qui ne trouvaient pas de place dans l'économie légale. Quant aux ONG, elles aidaient à peu près les mêmes à survivre sans jamais inquiéter les gouvernements véreux ni s'attaquer aux véritables injustices. Pire, elles rattrapaient les dégâts et permettaient au système de perdurer.
Le billet tentateur de Cath
8 commentaires:
Un billet plein d'énergie !
Second avis positif que je lis sur ce roman, et second avis tentateur.
Ouais, deux billets déjà, bien tentants...
Je ne connais pas l'auteur mais pourquoi pas....
Il semblerait que le livre et l'humour de son auteure se soit fait remarquer aux Quais du Polar le week-end passé... tant mieux ! et si je n'ai pas craqué, rien ne dit que cela n'arrivera pas plus tard ! ;-)
Lu des commentaires contradictoires... Je l'ai retenu à la bib départementale
S'il arrive à la bibliothèque, je le lirai. J'aime bien tout ce qui envoie valser le système patriarcal, fussent des mafioseuses !
@ Cath : à l'image de ce polar alors:)
@ Alex @ Keisha : ce qui prime n'est pas le polar en lui-même car on devine facilement qui est est le tueur à gages mais tout ce qui est autour avec l'humour, l'ironie et ces trois personnages féminins sont hors norme est paradoxalement familiers à cause de leurs défauts, leurs qualités ou leurs comportements dans la vie quotidienne.
@Saxaoul : non plus plus je l'ai découverte avec ce titre.
@ Kathel : oui j'ai vu sur FBqu'elle était présente
@ Zazy : j'ai passé un très bon moment donc mission accomplie pour cette lecture.
@ Aifelle : il est pour toi .
Enregistrer un commentaire