dimanche 16 octobre 2011

Laissez-nous...

Copyright Kot
Et voici ma participation à l'atelier de Leiloona "Une photo, quelques mots". A nous d'écrire un texte à partir de la photo ci-dessus.

Jean avait toujours été considéré comme quelqu’un de moyen . A l’école, ses maitres puis ses professeurs disaient de lui qu’il était un élève passable, le genre d’écolier qu’on  remarque à peine. Silencieux, ayant peu d’amis et souvent perdu dans ses pensées. Ses deux premières petites amies le trouvèrent  gentil mais un brin ennuyeux. Tous deux mirent  un terme rapide à leur relation. Jamais Jean n’aurait eu le courage de les quitter même si Cathia avait une haleine capable de décimer une colonie de mouches ou qu’Anna rigolait bêtement dans n’importe quelle circonstance. Jean était un de ces enfants venu au monde trop tard dans une famille déjà composée. Il grandit un peu tout seul. Ses parents, des commerçants, n’avaient pas de temps à lui consacrer et ses sœurs avaient passé l’âge de jouer à la poupée. Après des études de comptabilité, ses parents et ses sœurs furent étonnés qu’il décroche brillamment son diplôme. A son habitude, Jean ne montra aucune  marque de satisfaction particulière. Son père lui décrocha une remarque acide dont lui seul était capable «  mais est ce qu’un jour tu pourrais au moins te montrer heureux, ne serait-ce que pour ta mère  ? ». Son fils ne lui répondit pas, il prit sa veste et sortit.   Dans les rues, un bruit sourd s’élevait.  On percevait ce bruit des pas qui martèlent le bitume, pas de slogans scandés au mégaphone. Intrigué, Jean décida de se hisser sur un lampadaire.   La foule compacte marchait en sa direction. Des  banderoles de toutes sortes étaient déployées dans le ciel. Jean ne s’était jamais intéressé aux revendications ou à la politique.  Mais la vue de ces manifestants lui procura un sentiment de fraternité. Des frissons lui parcouraient le dos. Une personne lui donna un tract.  Il le prit, le lut et un sourire aux lèvres, il  partit rejoindre le cortège. Le papier comportait juste ces mots « laissez-nous tranquilles ». 

10 commentaires:

Olivier Bihl a dit…

belle imagination

Asphodèle a dit…

Une jolie prise de conscience pour cet enfant né dans "une famille déjà composée"... J'aime beaucoup !

Leiloona a dit…

Oui, comme dit Asphodèle, une belle prise de conscience. Enfin une place. ;)
Je t'ajoute aux liens qui paraîtront lundi. :)

Mathylde a dit…

J'avais aussi pensé à une manifestation en voyant la photo ! Un texte intéressant !

Shakti a dit…

Une autre manière de dire "fouttez-moi la paix !" ... j'aime beaucoup ton idée et ta manière de l'avoir mise en mots ...
R.shakti

Amélie Platz a dit…

Un très beau texte, une fois de plus ! J'aime l'idée de la manifestation pour dire "Laissez-nous tranquilles !" C'est vrai, ça !!! :)

Valentyne a dit…

Un personnage qui prend de la hauteur au sens propre (et du recul au sens figuré)
très bien décrit cette difficulté parfois de trouver sa place :-)

Valentyne a dit…

Un personnage qui prend de la hauteur au sens propre (et du recul au sens figuré)
très bien décrit cette difficulté parfois de trouver sa place :-)

32 Octobre a dit…

beau slogan pour la manifestation
le personnage a été très bien dépeint

liliba a dit…

Chouette ! Bravo !