Éditeur : Arléa - Date de parution : 2012 - 144 pages de sensibilité et de justesse!
Cécile et François forment un couple heureux, parents de Pierre âgé de trois ans. Ils s'aiment sans aucun nuages à horizon. L'été où la grand-mère de François décède, François reste quelques jours sans Cécile "ces jours où tu n'étais pas là, il s'est passé quelque chose de grave. J'ai eu des relations sexuelles avec un homme". François lui avoue ses actes et ses penchants tapis en lui depuis toujours.
Cécile ne comprend pas. Son mari, le père de son fils qu'elle croyait connaître si bien : comment a-t-elle pu ne rien deviner ? Forcément, il y a dû avoir des signes révélateurs. Elle doit admettre que non comme la faille présente dans le socle de leurs engagements. Mais Céline ne peut pas cesser d'aimer François, et lui refuse de porter la culpabilité de mettre un terme à leur union. Non, ils continueront à être ce couple, cette famille et elle lui laisse la part de liberté qu'il a besoin. Un compromis qui semble convenir aux deux. Il y a la liberté de François sur laquelle Cécile n'a aucune emprise et durant laquelle il rencontre d'autres hommes. Si François finit toujours par regagner le foyer conjugal, Cécile est transpercée par la douleur, la jalousie et les questionnements.
Véronique Merlier ne s'intéresse pas qu'aux ressentis de Cécile, elle nous fait partager ceux de François et sa sensation étouffante de rester toujours en partie dans l'ombre. A la puissance de l'amour de Cécile, elle oppose le silence dans lequel François se retire.
On retrouve le couple un an plus tard à l'été qui signera sa fin en forme de délivrance. Car il faut du temps pour apprendre à renoncer à un amour, à lâcher définitivement prise pour que l'autre s'épanouisse.
Un premier roman d'une grande sensibilité et d'une justesse incroyable ! En nous plaçant dans les pensées de François et de Cécile, on ne peut que les comprendre mais sans les juger. L'histoire de ce couple frappe par sa réalité, je suis très étonnée que ce livre soit passé inaperçu car l'écriture de Véronique Merlier est belle et pudique !
Une réussite totale lue en apnée qui m'a beaucoup touchée !
Le mécanisme délicat patiemment assemblé, dont dépendait à son insu le déroulement fluide de sa vie, s'est enrayé à jamais. Elle doit déployer des efforts insensés pour faire comme d'habitude. Tout lui coûte, tout est insurmontable. L'espace s'est rétréci. L'espace vivable. Celui dans lequel elle peut faire quelques pas sans tomber, sans se cogner aux paroles de François, à ce qu'elle sait désormais.
Elle n'a pas vu, elle n'a rien vu. De ce qui se tramait dans l'angle mort, à la lisière de sa vie, elle n'a rien vu.
Un coup de cœur pour Lucie !
5 commentaires:
Je n'ai pas trop envie d'une histoire aussi intimiste en ce moment.
@ Aifelle : j'ai beaucoup, beaucoup aimé !
Je serais tentée, tiens, tu es convaincante... (hélas, les blogs sont terribles)
Ah, tiens, je suis assez tentée !
@ Keisha @ Irrégulière : il ne faut pas hésiter devant ce livre !
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