jeudi 25 mars 2010
Françoise Sagan - Toxique
Un livre pas gai, je vous l’accorde mais qui me tient à cœur…
« En été 1957, après un accident de voiture, je fus, durant trois mois, la proie de douleurs suffisamment désagréables pour que l'on me donnât quotidiennement un succédané de la morphine appelé "875" (palfium). Au bout de ces trois mois, j'étais suffisamment intoxiquée pour qu'un séjour dans une clinique spécialisée s'imposât. Ce fut un séjour rapide, mais au cours duquel j'écrivis ce journal que j'ai retrouvé l'autre jour. »
Dans ce livre, Françoise Sagan parle de sa désintoxication à un antidouleur très puissant. Quand on prononce le mot addiction, on pense à drogue, alcool et cigarettes. Mais, on oublie trop souvent les comprimés qui anesthésient, endorment la douleur. Ceux qui à force deviennent des traites. Elle dite, elle raconte comment le corps réclame son dû. Et je me suis retrouvée en 2004… J’ai été plusieurs mois sous morphine. Les jours qui ont suivi l’arrêt de la morphine ont été durs, terribles.
Tenir, encore, ne pas craquer… ça va passer. Penser à autre chose, ne pas regarder ses mains qui tremblent, oublier sa bouche pâteuse. Essayer de dormir alors que l’on voudrait juste de quoi être apaisé. Douleur, souffrance se mélangent. Et l’état de manque terrible, atroce et le corps qui réclame sa dose chimique. . Des nuits où l’on dort peu d’un sommeil agité. Où l’on se gratte jusqu’au sang et où l’on se réveille trempé de sueur. Sur la journée, on compte les heures : une de passée, c’est une heure de gagnée. Sauf que les minutes semblent éternelles. On pleure, on crie de rage car on voudrait que ça s’arrête…Le manque disparait peu à peu et puis un jour, il n’est plus là. Le sentiment d’avoir gagné une bataille même si l’on se sent encore fragile.
Des textes beaux, durs et où tout est dit, illustrés par des croquis et des dessins poignants.
14 commentaires:
Je ne suis pas sûre de bien comprendre l'auteure sur ce sujet là : moi aussi, j'ai été mise sous morphine plusieurs fois et c'est moi qui en ai réclamé l'arrêt car j'étais malade comme un chien et que j'avais quand même toujours aussi mal !
J'ai bien aimé ce témoignage aussi! Quel que soit le mal dont elle souffrait, elle avait besoin d'aide, on le sent bien! Les dessins de Buffet sont beaux dans leur sécheresse!
Je le lirai peut-être. Tu en parles très bien.
Tu me donnes envie de le lire! Et puis j'aimerai beaucoup lire cette auteure ! Je l'ajoute a ma LAL !
Un blog que je découvre, merci pour l'article.
ce sera sans doute, également, ma prochaine lecture sur leglobelecteur.
Bonnes lectures,
A bientôt
Ce livre ne me faisais pas envie du tout et là, bang ! Je veux le lire tout de suite. Merci pour ton commentaire.
@ Joëlle : ce livre retranscrit parfaitement la dépendance chimique et son tunnel pour s'en sortir.
@ Mango : les dessins de Buffet témoignent de toute la difficulté et de la souffrance.
@ Sylire : merci... mais c'est du vécu.
@ Liyah : je te conseille "des bleus à l'âme" qui est magnifique et où Françoise Sagan parle d'elle.
@ Sébastien : merci de ta venue. A mon tour, je vais aller voir ton blog...
@ Gabrielle : ce livre est un témoignage très fort.
Il est dans ma LAL depuis plusieurs mois. Heureuse de lire qu'il correspond a mes attentes. Merci.
J'ai l'intention de le lire. Il est certain que pas une personne ne réagit de la même façon à la prise de drogue (prescrite ou pas) et pour Françoise Sagan çà a déterminé la suite de sa vie, avec la douleur.
@ L'Ogresse : il se lit très vite mais les mots sont d'une portée très forte. Merci d'être passée !
@ Aifelle : entièrement d'accord avec toi sur tous les points.
et voilà, je viens de le lire et j'en donne mon avis sur leglobelecteur!! si tu veux venir me lire...
en tous cas, il y a de très jolis passages!
@ Sébastien L : j'ai été lire ton billet..il décrit très bien la quintessence de ce livre.
merci pour la lecture :)
je garde ton blog sous le coude pour lire tes billets !
Il faudrait aussi que je crée une page liens amis :)
quand je lis ca je ne peux que vous présentez des excuses pour n'avoir pas compris votre billet sur ann scott hier. si c'est l'effet que salinger vous fait; si vous trouvez que sagan a bien cerné la drogue dans toxique; si vous trouvez que le génie de marguerite duras ne réside que dans la cadence de ses mots; si vous trouvez que joyce carol oates n'est pas une assez bonne auteure pour mériter une ligne sur son écriture au-delà du résumpé que vous en avez fait; alors je ne peux que comprendre que vous n'ayez pas aimé le ann scott, même si je continue de trouver que votre billet dessus était lapidaire parce que vous ne présentez pas l'auteure,vous ne la situez pas dans le paysage littéraire, vous ne situez pas non plus le contexte du chapitre qui vous a agacé et qui n'est qu'une mise en abime de lunar park de brett easton ellis que vous ne devez pas avoir lu ou ne pas aimer sinon vous auriez vu le parallèle voulu, et donc je vous dois des excuses parce que si j'avais pris le temps de lire d'autres billets de votre blog,j'aurais compris que vous ne pouvez pas aimer ce qu'écrit ann scott et mon commentaire d'hier aurait été différent.
sans rancune donc.
franck
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