L’Intraville apparaît comme une ville en dehors du monde. Un endroit à part avec son usine chimique désinfectée mais qui a tout contaminé. Ses habitants ne semblent rien espérer de la vie. Et quand de jeunes garçons disparaissent, il est préférable de penser qu’ils ont fugué.
Avertissement : si vous avez le moral qui frise le niveau de vos chaussettes tirebouchonnées sur vos mollets, abstenez de vous de cette lecture. Tenez vous loin de ce livre et attendez de revoir jaillir le soleil, les petits oiseaux et compagnie…
Pour avoir lu Un mensonge sur mon père, je savais que John Burnside pouvait nous décrire le sombre de l'âme humaine.Mais là, j'ai été scotchée et pas qu’un peu ! Ici, on est dans une noirceur qui frôle le sordide. Dans ce le lieu glauque qu’est l’Intraville, la disparition de jeunes adolescents passe presque inaperçue. Tout le monde semble englué dans ce lieu morbide où l’on meurt de maladie. Le policier Morrison préfère fermer les yeux et enterre ses remords dans son jardin. Et les individus peu scrupuleux comme Brian Smith continuent de s’enrichir en régnant sur ce bout de terre paumé. Il reste aux gamins les jeux dans le bois, l’ancienne usine et le sexe découvert tôt. Fort heureusement dans ce tableau, il y a le personnage de Léonard. Sans être un saint, à quinze ans, il puise dans les livres bien plus que du réconfort. Une raison d'être. A la noirceur qui découle des hommes, la beauté de l'écriture explose.
Un lecture qui secoue, qui dérange et dont on ne sort pas indemne. Un livre puissant, très troublant par tous ses aspects et qui m’a laissée parfois complètement abasourdie.
Avec une écriture hors normes, John Burnside démontre tout son talent, sa capacité à tenir le lecteur en apnée et à lui renvoyer de la poésie en pleine figure ! Epoustouflant.
Et, donc, ce serait sans doute mieux s'il n'y avait pas de répit, s'il n'y avait pas de moments heureux. Comme ce passage de Tom Sawyer où Tom se demande si les dimanches ne sont pas juste une forme de sadisme un peu plus raffinée que les jours de semaine avec avec leur succession habituelle de corvées et d'école.
Le billet de Keisha qui renvoie à plein d’autres liens et de nombreux avis sur Babelio.
En route pour l'Ecosse |
24 commentaires:
Ouaouh! Mais tu sais quoi, j'ai quand même bien ri à certains passages, avec la bibliothèque.
Ceci étant, ce livre, avec pas le moral, plus la pluie brestoise, en effet, il y a de quoi se jeter sous la couette!
J'aime bien l'avertissement !
lol
Je le garderai peut-être pour le plein été, mais j'ai quand m^me envie de lire ce livre ! J'espère que je le croiserai en bibliothèque ou en poche... même en plein mois de novembre !
Une lecture qui marque en effet, j'ai beaucoup aimé malgré sa noirceur.
Ma médiathèque l'a et je l'ai réservé! Yes! De la pluie? Où ça?
Si je lis cet auteru, ce cera en VO. En tout cas, pour l'avoir croisé lors de la rentrée littéraire, c'est étonnant que ses livres soient si noirs car il respire la joie de vivre et la gentillesse.
Du thriller mêlé à de la poésie ; ce livre m'avait interpellé lors de sa sortie mais là, je ne peux plus résister. Je ne vais pas pouvoir attendre sa sortie en poche !!
Grâce à une certaine bienfaitrice, ce livre est sur ma PAL...
Je suis en train de le lire, mais j'ai un petit coup de mou, là (p 130), car je ne m'attendais pas à ce que ce soit autant focalisé sur un adolescent.
Bonsoir ! :)
J'ai découvert ton site avec la pub de dialogues (sur facebook) pour le prix Femina.
Eh bien, merci dialogues :D, c'est un vrai plaisir de te lire et de découvrir tes lectures coup de coeur, ou non.
Et en lien avec cet article : ça m'a donné envie de le lire tiens :)! L'ambiance à l'air très particulière...Peut-être un de mes prochains achats.
Julia
Ah, tout en haut de ma pile ( je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi noir, prévenue, ça titille encore plus ma curiosité -)
J'ai découvert Burnside avec Les empreintes du Diable, marquant aussi.
Noté depuis sa sortie, je ne me suis toujours pas décidée à l'acheter ou à l'emprunter en bibliothèque. Mais je ne le perds pas de vue !
il fait partie des liv res déjà notés
J'ai beaucoup hésité au moment de sa sortie. Le coté sombre ne me fait pas peur, c'est plutôt ma PAL qui m'effraie.
@ Keisha : pas de pluie ici mais un beau soleil de saison!!! j'étais quand même obnubilée par ces disparitions que j'en ai oublie de rigoler... Les passages sur la littérature sont tout simplement excellents!
@ Noann: il est quand même très, très sombre!
@ Anne : nouveauté de ma biblio, je vais le rendre aujourd'hui.
@ Aifelle : quelle écriture !
@ Gwen : mais non , il s'agit de Keisha qui persiste à nous faire croire qu'il pleut toujours à Brest:)!
@ Anne (de poche ne poche) : la biblio est très réactive ! tralala..
@ Ys : on me l'offrirait, je serais heureuse car j'aimerais pouvoir le relire.
@ Brize : ah? attends les changements de narrateur...
@ Julia : et bien merci (et merci Dialogues:))!Un grand merci pour ta venue!
@ Emmyne : je l'ai trouvé particulièrement sombre. Comme une impression de nuit tout au long du roman...et cet effet est contrebalancé à certains moments par l'écriture de l'auteur !
@ DeL : quand un livre est à la biblio, j'emprunte.
@ Lystig : que des avis élogieux ou dithyrambiques sur ce livre!
@ Jérôme : pour résoudre ce problèmes, j'ai trouvé la solution... je le dissémine un peu partout dans la maison. L'effet gigantesque est moindre:)!
@
Un roman noir très bizarre, en effet. Je viens de le terminer et je ne sias pas si j'ai aimé ou pas. Il va me falloir quelques jours pour décanter tout ça.
L'histoire aurait bien tendance à m'attirer mais je suis inquiète pour le côté "écriture hors norme" et "poésie" ;) Cela m'a l'air quand même assez bizarre !
Je le lirai, mais pas tout de suite. j'attendrai des vacances reposantes ..
Tous vos billets enthousiastes me poussent irrémédiablement vers ce roman.
Si j'ai bien compris, l'ambiance générale se rapprocherait de celle de La route, de McCarthy, non ?
Je l'avais déjà repéré là tu m'achèves ! Noté, haaan, mon carnet est plein !
@ Alex : à l'instant où j el'ai refermé, j'étais comme toi... un peu déconcertée. En effet, il faut laisser un peu de temps s'écouler...
@ Joëlle : son écriture est superbe et il donne à réfléchir ! je suis certaine que tu aimeras!!!
@ Leilonna : avec Trognon d'Amour, tu as des vacances reposantes ?
@ ICB : tu me mets dans l'embarras, je suis une des seules à ne pas avoir lu La route de McCarthy !! Mon pauvre, tu es mal tombé...
@ Asphodèle : il suffit d'acheter un deuxième carnet:)!Et voilà, la solution est trouvée!
Très tentée depuis la lecture du billet de La pyrénéenne, mais la noirceur très appuyé semble t'il me fait un peu hésiter...
avec Désolations, c'est mon coup de coeur de la rentrée ! tout est hypnotique même la fin qui nous laisse nous débrouiller tout seul comme des grands.
j'ai tellement aimé que j'ai commandé "la maison muette" du même auteur que je lirai sans doute ce WE. et si c'est aussi magnétique que Scintillation, j'enchaîne sur "un mensonge sur mon père".
c'est un des plaisirs de la lecture que de découvrir régulièrement des auteurs nouveaux (ou pas) qui nous avaient échappé jusque là.
et si tu n'as pas lu "La Route" : dépêche toi !!!!!! tu vas regretter de ne pas l'avoir fait plus tôt.
@ Attila : ohoh, tu me dones des regrets pour la route! et zut, la biblio est fermée à cette heure-ci!Merci de ta venue!
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