Les mots de back-office, salle des marchés et effet de levier vous évoquent un monde nébuleux ? Et si je vous dis Jérôme Kerviel, le trader qui a réussi à vendre et à acheter pour des montants hallucinants ? Prenez à peu près son double (sans les origines bretonnes), ajoutez-y un écrivain soixantenaire et sa traductrice allemande. Saupoudrez-le tout de l'écriture de Kristof Magnusson et vous obtenez du décalé !
Chicago, Henri LaMarck est un écrivain dont tout le monde attend le nouveau roman sur le 11 septembre. Seul petit problème, il n’en a pas écrit une seule ligne. Jasper accède au trône suprême de trader, la suite logique de l’ascension sociale quand on a travaillé au back-office. Sauf qu’en voulant effacer ni vu, ni connu une transaction, il joue à ce qu’on appelle la roulette. Miser très gros sur la chute d’une action. Au départ, il gagne et ça l’amuse. Et comme le système informatique ne lui impose aucune limite ou plafond, il continue. Bref, mettez un enfant dans un magasin de jouets tout seul et c’est pareil ! Mais au bout d’un moment, la chance le quitte et il arrive à mettre très mal en point sa banque. Celui qui considère que les traders sont « les rocks stars des banques d’investissement. Mais sans les fans » dissimule son erreur tout en sachant qu'à un moment donné, quelqu’un s’en apercevra. En Allemagne, Meike, la trentaine, vient de plaquer Arthur. Elle a déménagé en douce d’Hambourg et s’est installée à la campagne. Elle attend le manuscrit d'Henri LaMarck qu’elle doit traduire. Et là aussi, il y a un problème : le fameux manuscrit n’arrive toujours pas. Pas de traduction, pas de salaire ! Meike décide de rendre à Chicago pour rencontrer Henri LaMarck.
Ces trois personnages se croisent, se retrouvent dans des situations dont certaines sont à limite du déjanté ! Entre filatures, rendez-vous ratés, les quiproquos s’enchaînent à travers le récit de chacun. Et là, c'est du plaisir pour les zygomatiques et pour l'esprit! Sans compter que je me suis trouvée comme qui dirait des affinités avec le personnage de Meike ( le premier qui dit qu'elle est
Par contre, je me suis posée la question de savoir si l’auteur s’était hasardé dans un pari comme placer plus de trente fois (minimum) la marque Blackberry au lieu de mettre le mot téléphone ou portable. Si oui, il l'a réussi haut la main.Sauf que moi, j'ai trouvé ça dommage ( je sais, je ronchonne !)!
Une lecture hautement distrayante à laquelle on pourrait rajouter un logo « la bourse pour les nuls » !
Une lecture hautement distrayante à laquelle on pourrait rajouter un logo « la bourse pour les nuls » !
Jusqu'au début de la trentaine, c'est facile d'être normal. On peut reléguer tous ses problèmes dans la catégorie des outrances post-adolescentes et se rassurer à chaque crise en se disant que tout finira un jour par changer. S'améliorer. Puis vient l'âge où le désarroi juvénile ne colle plus avec la personne. Avant trente ans, quelqu'un qui boit beaucoup est un fêtard ; au delà de trente ans, c'est un alcoolique - de quelqu'un qui plane gentiment à celui qui finit ravagé, il n'y a qu'un pas. Passé trente ans, on sait si l'être qu'on est devenu sera bon à quelque chose pour les cinquante années restantes.
La plus grande peur du trader, ce ne sont pas les pertes. Sa plus grande peur, c’est d’être seul avec ses pertes.
Les billets d’Aifelle, Cuné , Kathel, Keisha ( merci !!) labellisée Métailié, Reading in the rain
13 commentaires:
Celui-là, je l'ai repéré, noté, surligné et je songe à le mettre sur ma lettre au Père Noël... ;-)
Nananère reuh, hein que c'est de la bonne lecture détente mais pas que?
Ah bon tu t'identifies à Meike?
je ne me souvenais plus que Kerviel était breton (-hum)
j'ai adoré la grosse balade en Allemagne à la fin, barré, oui!
Limite déjanté ? il passe les limites quelquefois, c'est ce qui en fait tout le sel. Meike, oui elle est barrée, mais c'est une barrée éminemment sympathique :-))
Un roman barré et qui rend la bourse compréhensible, je sens que je vais adorer.
Une bonne détente, n'est-ce pas ? Et en même temps, on a l'impression 'être moins bête après ! (j'ai réussi à me lancer, à table, dans une grande explication sur la manière de perdre énormément d'argent pour un trader !)
@ Gwen : oh, il me semble que tu pourras le barrer de ta liste et ajouter ainsi un autre!)!
@ Keisha : Meike est géniale dans ses propos ! Ca allait pour les termes boursiers, il me reste quelques reliquats de ma vie antérieure !
@ Aifelle : j'ai imagine et vue chaque scène, trois voix et trois points de vue qui donnent au final un roman très visuel ! Quand je m'imaginais Henry se cacher dans la , j'étais morte de rire ! Ouf, tu aimes les barrées sympathiques:)!
@ Alex : et en plus, il fait du bien !
@ Kathel : exactement! et comme en ces temps de crise (perpétuels), les sujets concernant les spéculations boursières reviennent fréquemment, nous avons de quoi parler et argumenter:)!
Si vous vous y mettez totues, ça va être "vrrraiiiiment" difficile de résister à ce roman !!
A voir ta réponse à Gwen, je pense que tu as vu mon mail (je doutais un peu, oui le matin ça m'arrive ^_^)
Bonjour Clara, je l'ai noté chez Aifelle, c'est un roman bien tentant. Merci du conseil. Bonne après-midi.
j'aime bcp les citations !
@ Anne : c'est comme l'effet d'un groupe de rock . Sans le rock et sans les fans :)
@ Keisha : le jeudi est la journée où je suis absente ( et je mets un temps un temps fou à répondre aux mails sur mon téléphone)
@ Dasola : oui, tout le monde aimé!
@ Theoma : la première est de Meike, tu comprends pourquoi je me sens proche d'elle ?
J'avais peur du sujet mais vu que tout le monde s'accorde à dire qu'on n'a pas besoin de s'y connaitre pour apprécier ce livre, je l'ai déjà noté ... surtout que j'aime ce qui complètement déjanté ;)
@ Joëlle : tu aimeras, je suis certaine !
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