Éditeur : Grasset - Date de parution : janvier 2012 - 237 pages qui secouent et font mal ...
Avertissement : âmes sensibles s'abstenir !
Un premier mai qui tourne à un massacre. Evelyne, enfant, assiste à une scène d’une cruauté insoutenable. Impuissante, elle voit son père accrocher son chien adoré Lulu à l’arrière de la voiture et le traîner sur plusieurs centaines de mètres. Depuis ce jour, les cloches résonnent dans sa tête. Pour Luiggi son compagnon, elle fait des ménages dans une usine. Elle mène une double vie car il n'y a pas d'usine. Elle est escort-girl ou tout simplement pute.
A son habitude, Claire Castillon nous fait renter très vite dans le vif sujet. Troisième page et l’horreur insoutenable. Le père, représentant mal dégrossi, pète un plomb et Lulu trinque, plus qu’amoché. Je me suis retrouvée yeux écarquillés, la bouche formant un rond et d’où sortait un « oh » puis le souffle coup. La vie de la famille d’Evelyne est piquée, surpiquée. Jeux de mots chocs, petites phrases cinglantes et ça bouscule, ça télescope.
Et les cloches tintent, elle se livre à la brutalité. Evelyne s’enferme dans un autre monde tout aussi désenchanté que le réel. A treize ans, elle découvre le sexe puis croit trouver l’amour en Luiggi, pizzaïolo simple et gentil. Mais les cloches résonnent toujours par moments. Evelyne n'en peut plus de ce quotidien où chaque sous est compté et où la pauvreté la ramène à celle de son enfance. Avec en plus un enfant à élever. Comme pour rendre moins moches leurs vies, elle fait commerce de son corps, elle « pute » comme elle le dit. Activité où elle excelle. Un jour, elle rencontre Claude un client qui la fascine par son intelligence. La honte de n’être pas cultivée et l’envie de vouloir s’élever l’oppressent. Les cloches seront les plus fortes, pulsions violentes d’un désespoir sans appel.
Entre tendresse et une innocence candide, un quotidien glauque dont elle aimerait sortir, une enfance volée, on assiste au désarroi et aux angoisses d’Evelyne. Prisonnière de son mal être comme dans une bulle qui finit par éclater. Forcément.
Et les cloches tintent, elle se livre à la brutalité. Evelyne s’enferme dans un autre monde tout aussi désenchanté que le réel. A treize ans, elle découvre le sexe puis croit trouver l’amour en Luiggi, pizzaïolo simple et gentil. Mais les cloches résonnent toujours par moments. Evelyne n'en peut plus de ce quotidien où chaque sous est compté et où la pauvreté la ramène à celle de son enfance. Avec en plus un enfant à élever. Comme pour rendre moins moches leurs vies, elle fait commerce de son corps, elle « pute » comme elle le dit. Activité où elle excelle. Un jour, elle rencontre Claude un client qui la fascine par son intelligence. La honte de n’être pas cultivée et l’envie de vouloir s’élever l’oppressent. Les cloches seront les plus fortes, pulsions violentes d’un désespoir sans appel.
Entre tendresse et une innocence candide, un quotidien glauque dont elle aimerait sortir, une enfance volée, on assiste au désarroi et aux angoisses d’Evelyne. Prisonnière de son mal être comme dans une bulle qui finit par éclater. Forcément.
Une lecture qui m’a chavirée et laissée en bouche un goût amer. Le regard d’Evelyne sur ce qui l’entoure est dérangeant mais vrai. C’est peut-être cette lucidité qui fait le plus mal au final. Si ce n’est pas un coup de cœur contrairement à certains de ses précédents romans, il s'agit d'une lecture comme un tour de manège dont on sort avec un léger malaise et la tête qui tourne mais l’envie de recommencer. Un peu plus tard.
Un intello, c’est bien, mais quand ça s’emballe, c’est complètement pire qu’un con.(...)
Donc je dois rompre encore, jusqu’à ce que Daniel l’accepte. A coup sûr, il va me chanter. On croit que les cerveaux menacent pas, on pense qu’ils vont quand même pas se ratatiner dans un chantage, à cause du panache, mais c’est pas dit. Daniel a beau être panaché, s’il veut pas me perdre, il peut décider de me coller. La classe, c’est pas livré avec le sentiment, ça se tient parfois en marge de lui, c’est un accessoire, chapeau gants sac à main, mais c’est jamais naturel. C’est une épice qu’on ajoute mais faut avoir du goût pour ça, c’est pas du tout inné la gastronomie intérieure.
22 commentaires:
claire castillon m'intrigue, mais je ne l'ai pas encore lue !
Claire Castillon a le sens de l'impudence incisive !
De Claire Castillon, j'ai lu "Insecte" et "Les bulles". Deux lectures fortes. J'ai hâte de découvrir ce nouveau roman.
Ps : contente de te lire à nouveau ;)
J'ai les dents qui grincent et le souffle coupé rien qu'à lire ton billet. La petite fille et le chien torturés comme ça, je ne pourrasi pas, je suis désolée.
Mais tu recommences en fanfare, on dirait.
Figure-toi que je suis justement plongée dans "Insecte" et ça promet !
Chouette, tu es revenue !
Mais, ouille, avec du lourd... je ne supporte pas qu'on fasse mal à un animal, même dans un roman, et puis ce chien en couverture qui est vraiment adorable... C'est plus fort que moi, si bon que soit le livre... je ne peux pas !
Ca, ce n'est pas possible pour moi ! J'ai déjà des envies de meurtre rien qu'à lire ton billet.
Je l'ai feuilleté hier en librairie, à voir ...
très tentant...
très beau billet !
Je ne dis pas que je ne lirai pas..mais il faut avoir le moral au beau fixe !!
Une auteure que je n'ai pas envie de relire. J'ai lu un roman d'elle il y a deux ans et je n'avais pas du tout aimé son style. Donc, là, avec ce que tu en dis, bah, ça ne m'attire toujours pas.
@ Orchidée : je te conseillerai de commencer par un autre de ses livres.
@ Céline : oh qu eoui !
@ DeL : merci DeL ! Celui-ci est plus "féroce"!
@ Anne : après avoir lu cette scène, je me suis sentie mal. Mais, hélas, elle décrit la méchanceté humaine gratuite. Quand j'y repense, il y a quelques années, j'avais lu ( pages faits divers à Brest) qu'un type s'amusait depuis son balcon à attraper des goélands avec sa canne à pêche pour les faire valdinguer...
@ Alex : non :)!
@ Cynthia : Insecte était un coup de coeur pour moi!
@ Kathel : Claire Castillon fait passer en premier plan les émotions. Elle a une écriture unique ! Mais comme je l'ai dit plus haut à Anne, oufff, il faut avoir le coeur bien accroché!
@ Manu : je te comprends !
@ Aifelle : librairie? définition : lieu de débauche et de plaisirs incommensurables !
@ Wal : double merci ! pour ton commentaire et ta venue !
@ Verval : elle a l'art de de décrire la petite misère, des personnages de guingois ou qui rêvent de mieux. Merci de ta visite !
@ Krol : j'adore son écriture vive, ses tournures de phrase, son style bien à elle !
Je lirai bien..
Je ne sais plus si je l'ai lu. Pourquoi ai-je comme l'impression de la connaître?
Je n'ai encore rien lu d'elle car elle fait effectivement grincer bien des dents, mais ce n'est pas pour ça : pas eu l'occasion ! Je vais voir.... (quel plaisir de relire tes billets^^)
Visiblement mon commentaire n'a pas fonctionné hier...
"On n'empêche pas un petit coeur d'aimer" (rien que ce titre est sublime) est superbe...
Elle est dérangeante, intrigante, extrémiste... J'adore!
Je suis en train de lire "Dessous c'est l'enfer"...
tu nous offres un sacré retour là!
je prends note, ça m'intrigue et ton billet est très bien tourné pour me donner envie (aller, avoue, tu l'as écrit pour moi ç'ui là!! :P)
@ Alain : il faut lire au moins une fois cette auteure !
@ Mango : elle a publié d'autres romans et des nouvelles ( les bulles,insecte, je prends racine...pour ne citer que ceux-là).
@ Asphodèle : j'adore son écriture, elle joue avec les mots, c'est génial ! Jamais de temps mort, elle n' a pas peur d'amener le lecteur sur des terrains abrupts!
@ Insatiable Charlotte : oui, même dans les sentiments et les émotions ! et c'est ce que j'aime dans ses personnages, ils sont toujours entiers !
@ Lasardine : allez,j'avoue...oui!!!!
Tiens mon beau frère m'a parlé de cette auteur, mais j'avais oublié son nom. J'héiste tout de même, je suis du genre émotive :-)
@ Céline : accroche-toi alors!
Ah flûte, je pensais que ce serait encore un recueil de nouvelles, ce qui m'aurait bien arrangé car c'est le thème du prochain club lecture ! Il va donc falloir que je trouve une autre idée de lecture pour le club et pour l'instant, je ne note pas ce titre parce que là, ce n'est pas le genre de roman dont j'ai envie en ce moment !
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