samedi 18 mai 2013

Fatou Diome - Impossible de grandir


Éditeur : Flammarion - Date de parution : Mars 2013 - 406 page d'un chant qui brise les chaînes et un coup de cœur ! 

Dans son receuil de nouvelles La préférence nationale, Fatou Diome racontait son arrivée en France, le racisme qu'elle avait sublie mais aussi sa rage de vivre. Ce nouveau roman permet de mieux connaître l'auteure. Fatou Diome habite à Strasbourg et écrit souvent la nuit comme la narratrice Sallie. Invitée à un dîner par une de ses amies, Sallie ne veut pas y aller. Se rendre chez les autres lui est trop douloureux. Les souvenirs de son enfance sénagalaise s'invitent à travers la Petite, personnage qui la renvoie des années plus tôt. Fille illégitime élevée par des grands-parents, Sallie a dû s'adapter et grandir trop vite. Entre le  présent et cette invitation qui la paralyse, le passé à travers la Petite, Sallie rembobine le film de sa vie pour combattre ses démons mais aussi se montrer sans sa carapace. Récit où le masque est laissé à terre, Sallie affirme ses idées, ses opinions sans avoir peur  de parler de ses blessures d'enfance non cicatrisées, plaies douloureuses que seule l'écriture permet d'extérioriser. Refusant catégoriquement les soi-disant thérapeutes que soignent l'âme avec des plantes, la jeune femme écrit.

Comme toujours, l'écriture de Fatou Diome est magnifique ! Une écriture riche, poétique, puissante d'où jaillissent les émotions et où elle est capable de nous faire sentir des odeurs de son enfance. Une écriture comme un chant avec l'importance de la musicalité mais qui peut asséner un coup de poing au lecteur ou le secouer.
J'ai pris mon temps pour lire, pour savourer ce roman et il le faut. A travers ce récit, Fatou Siome affirme haut et fort ses idées sur notre société, sur la place du matérialisme et de sa superficialité alors que la solitude gangrène de plus en plus de personnes. Auteure engagée dont les opinions claquent tel un drapeau au vent mais sans se faire moralisatrice, elle défend ses valeurs, explique le rôle de l'écriture.

Magnifique livre sur la construction de l'identité, sur des combats contre ses démons intérieurs pour être soi, ce roman est un coup de cœur !Il m' a frappée en plein cœur et en plein esprit, mais surtout il a réveillé la Petite qui cohabite avec moi me tendant un miroir pour me permettre d'avancer. 
Comment choisir un extrait tant j'ai inséré de marque-pages ?

Grandir, devenir adulte, c'est peut-âtre admettre ls vacillations de cet enfant en nous et considérer l'instinct de survie comme le support des supports, le phare qui brille dans l'océan des doutes, le mât sur lequel hausser la bannière des derniers espoirs. L'instinct de survie est cette flamme, donnée à tous, que chacun peut alimenter du bois à sa portée. (..) On peut manquer d'amis ou de famille;, parfois, on manque de joie, de courage ou d'entrain, il arrive même qu'on accumule plusieurs de ses carences, mais la pire perte, c'est celle qui ôte le goût de vivre. Tant que persiste l'envie, l'horizon reste un toile qui invite à peindre ses rêves. Vivre c'est répondre à cet appel.

A lire également Celles qui attendent, Le vieil homme sur la barque
Pour L'irrégulière il s'agit aussi  d'un coup de cœur,  Noann et Paikanne sont plus réservés.

22 commentaires:

keisha a dit…

On m'a récemment vanté l'écriture de l'auteur, je sens que je vais craquer, peut être pour un roman précédent, tout simplement.

Stephie a dit…

Allez, il prend quelques places sur ma PAL grâce à ton billet ;)

paikanne a dit…

Pour moi, c'est un des "flops" de cette année ;-)

Livrogne.com a dit…

Pas trop apprécié...
J'ai trouvé l'écriture alambiquée et le récit trop long... Ennuyeux même
Noann

Livrogne.com a dit…

Disons que je trouvais que les choses eussent pu être dites de façon plus simple et mins longue...

Mais tant mieux si tu y a trouvé ton bonheur...
Bis
Noann

Mangolila a dit…

Je ne connais pas encore l'auteur. Je vais y être attentive désormais;

Anis a dit…

J'en ai juste lu un d'elle mais j'ai très envie de continuer à découvrir son oeuvre.

Aifelle a dit…

Elle est venue en parler il n'y a pas longtemps dans ma librairie. J'ai résisté, mais je le prendrai à la bibliothèque, il me fait très envie.

L'or rouge a dit…

Noté déja suite au billet de l'Irrégulière... Je n'ai encore jamais lu l'auteur et là je crois que c'est le bon titre pour ça :0)

Sophie/Vicim a dit…

Ca m'intéresse, je pense étudier des extraits en cours...

Irrégulière a dit…

Ce roman est en effet magnifique !

Sab a dit…

Bonsoir,
Me voilà à parcourir ce blog très gentiment conseillé cet après-midi :)
Merci de m'avoir donné envie de lire ce livre!
Je vous en donnerai vite des nouvelles,
À bientôt.

Laure a dit…

Je note merci ! :) Bon week-end ;)

Kathel a dit…

Cela fait un moment que j'ai envie de lire Fatou Diome, il va bien falloir que je trouve une occasion !

gambadou a dit…

J'ai parfois eu du mal avec l'écriture de cette auteure, mais les critiques sur celui là sont très bonnes. Elle est au festival Etonnants Voyageurs ce we, mais malheureusement je ne pourrais pas y aller..
Je vois avec plaisir que tu arrives à refaire de la saisie de critiques (j'aime beaucoup tes critiques audio, mais je suis contente si ça va mieux ;-))

Nanou a dit…

Bonjour Clara,
Jusqu'à présent, j'ai bien aimé ce que j'ai lu d'elle. Je me laisserai sûrement tenter par celui-là si je le trouve à la médiathèque. J'essaye de réduire mes achats de livres, je n'ai plus de place et je n'aime pas me débarrasser des livres achetés !
Cruel dilemne !

Yv a dit…

Autant j'avais aimé son précédent, autant je n'ai pas réussi à entrer dans celui-ci.

Clara et les mots a dit…

@ Keisha : j'adore son écriture ! Comme chez les auteurs africains ou haïtiens, il y a cette mélodie, cette perfection de la recherche du mot juste ! Et Fatou Diome est une auteure qui n' a pas peur de donner ses opinions.

@ Stephie : chouette !

@ Paikanne : les avis divergent, oui.

@ Noann : pour moi, c'est un récit ou l'on rentre par strates dans la vie de la narratrice !

@ Mango : Fatou Diome est à découvrir !

@ Anis : celui-ci ets plus intimiste et il faut prendre son temps pour le lire..

@ Aifelle : elle a une écriture qui me parle vendredi elle sera à nouveau chez Dialogues !!!!

@ L'or rouge; oui !!!

@ Sophie : mon livre est hérissé de marque marque-pages car elle aborde beaucoup de thèmes; l'écriture, notre société, les valeurs culturelles et identitaires et surtout comment l'on se construit!

@ Irrégulière : comme ton billet !

@ Sab : ah tu es venue, merci !!!

@ Laure : genial !

@ Kathel : j'aime énormément cette auteure et la femme qu'elle est est une personne humaine, engagée.

@ Gambadou ; je me laisse bercée par son écriture à chaque fois !
Vendredi, elle sera à Brest. Merci pour la vidéo mais i'ai des retours disons, euh..non je ne dis rien. Ca va mieux mais toujours à avaler beaucoup de choses ces derniers jours pour contrecarrer la douleur.

@ Nanou : oui, c'ets le pb avec les livres mais j'aime avoir ceux qui m'ont marquée ou apporté quelque chose car ils font partie de ma vie et de mon histoire. Ce sont des jalons..

@ Yv : je comprends que l'on ne puisse pas forcément rentrer dedans..

daouda a dit…

je découvre ce blog dévorant de bonnes choses. je suis fan de fatou Diome. son écriture est un piège. on s'y frotte, on en devient accroc. la musique de ses mots rythme notre désir de dévorer les pages de ses romans. son écriture à la fois gourmande et douloureuse en dit long sur le vécu assez riche de cette femme de cœur et de courage. émotion! elle sait capter chez nous cette fibre sensible qui fait qu'on la suive naïvement dans ses récits qui nous donnent l'impression que ses histoires sont les nôtres propres

Géraldine a dit…

Je n'ai lu que le ventre de l'atlantique. Manifestement, il est temps que je me repenche sur le cas de cette romancière.

Clara et les mots a dit…

@ Daouda : je suis entièrement d'accord ! Fatou Diome fait partie de mes auteurs chouchous ! Bientôt, une interview d'elle sur ce bog...

@ Graldine : celui est d'une exigence littéraire plus marquée mais quel livre !

daouda a dit…

en tout cas j'ai hâte de cette interview