vendredi 3 mai 2013

Jean-Luc Nativelle - Le promeneur de la presqu'île

Editeur : éditions du petit véhicule - Date de parution : 06/2012 - 169 pages et un avis en demi-teinte.

Antoine Desprez effectue sa promenade dans le village où il est venu habiter il y a vingt-cinq ans avec sa femme Michelle. Ce soir, contrairement aux autres jours, il décide de l'entreprendre dans le sens opposé. Cette  cassure dans l'habitude est "comme un interdit, il ne respecte pas la règle qu'il avait établi depuis tant d'années". Une manière d'entreprendre une introspection. Tandis qu'il passe devant les maisons, leurs habitants nous livrent leurs points de vue sur ce qui s'est passé trois jours plus tôt.

On devine très vite qu'Antoine est habité par la mort de son épouse. Comme un puzzle devant chaque maison où il passe, les habitants reviennent sur cet homme et sa famille, et les relations entretenues ou non avec eux car on apprend qu'il a un fils Julien. On avance à petits pas ne sachant pas exactement l'âge de Julien. Un lieu, une maison réveillent les souvenirs d'Antoine alors que les pensées des habitants oscillent entre pitié, compassion ou une forme de stupidité bête et méchante. Car  on pressent  qu'il y a autre chose de plus noir, plus sombre. L'accident qui a eu lieu trois jours auparavant est la  noyade de Julien. Un jeune homme différent atteint d'un handicap mental depuis sa naissance. Au fil des pages, la vie d'antoine, de sa femme et de Julien se déroule. L'incompréhension, la culpabilité, les remords mais aussi des moments simples de bonheur apprivoisés nous sont dévoilés.  On se prend des émotions comme des claques en plein figure quand l'on s'y attend le moins. La nature humaine nous saisit à la gorge par tous ses aspects.  Je n'en dirai pas plus sur l'histoire...

Mais j'ai trouvé que l'auteur jouait trop sur la code sensible et le mélo chargeant cet homme de strates de malheur un peu à la Olivier Adam.  Pour faire parler son personnage, l'auteur a choisi de longues phrases où l'on peut se perdre par faute d'un manque de ponctuation. Il y a quelques maladresses également. Conduit à l'hôpital après le décès de son fils, on lui demande de remplir des papiers et de choisir les textes qui seront lus lors de la messe d'enterrement (dans mon souvenir, cette organisation religieuse est préparée à part avec le prêtre ou le curé). En quelques années, sa femme est foudroyée d'une cirrhose. Et là j'ai tiqué car il faut bien plus que quelques verres par jour pour passer directement à la case cancer (l'alcoolisme tue de façon plus insidieuse et plus complexe). Enfin, l'histoire se déroule dans un village d'une presqu'île bretonne comme le titre l'indique et à part l'évocation d'une cale, de rochers et d'une plage, il n'y a rien d'autre.
Jean-Luc Nativelle a choisi de détailler certains points et d'autres moins laissant planer un certain flou.

Je crois que l'auteur a voulu évoquer trop de thèmes dans ce livre et il aurait fallu soit en supprimer soit en faire un roman plus approfondi. Sans les défauts que j'ai évoqués, ce roman aurait gagné en force mais la sensibilité et les réflexions de cet homme m'ont touchée.

Ce livre fait  partie de la 11ème sélection du prix des Lecteurs du Télégramme et maintenant place au vote  jusqu'au 5 mai dernier délai!


7 commentaires:

Mangolila a dit…

C'est aussi ce que je reproche à Olivier Adam, cette accumulation de malheurs, ce qui m'empêche de le lire désormais. Pour cette raison, je vais oublier celui dont tu parles.

Coccinelle a dit…

Pas indispensable donc...
Bonne fin de semaine !

Alex Mot-à-Mots a dit…

Bah, il faut bien qu'il y ait des romans qui te plaisent moins.

luocine a dit…

bon alors je le laisse tomber aussi il y a trop de bons romans recommander par vous qui m'attendent
Luocine

antigone a dit…

Tiens, c'est l'éditeur qui avait édité mes premiers petits textes... ;)
Mais je ne note pas quand même.

Géraldine a dit…

Je retiens tes bémols, notamment les phrases trop longues sans ponctuation pour ne pas retenir ce livre.

Clara et les mots a dit…

@ Mango : idem ! la surcharge de malheurs me lasse...

@Coccinelle : oui en effet

@ Alex : heureusement d'ailleurs:)!

@ Luocine : oui...

@ Antigone : la police d'édition est très petite et c'est fatiguant pour les yeux...

@ Géraldine : beaucoup de défauts à mes yeux, oui !