À presque cinquante ans, Dominique, employée d’une fleuriste a l’impression de passer à côté de sa vie. Elle qui s’est sentie toujours différente découvre plusieurs photos dans les affaires de sa mère décédée plusieurs années auparavant. Les photos représentent une certaine Léontine et l’un des clichés la montre en pleine crise d’hystérie. Il s’agit d’une photo prise par le photographe Albert Londe qui travaillait avec le professeur Charcot à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Pour Dominique, Léontine n’est autre que son arrière grand-mère. En faisant des recherches aux archives de la Salpêtrière, elle veut comprendre et découvrir ce qui a pu arriver à son aïeule.
La quête de soi passe souvent par celle de sa famille surtout quand on hérite d’une maladie ou de la sensation d’être différent. Remonter le fil de la généalogie pour mieux se comprendre soi-même. Dominique va immédiatement se sentir proche et surtout liée à cette aïeule. Ce livre a trouvé de nombreux échos en moi. Car bien entendu, j’ai moi-même effectué cette quête dans le passé. Des aïeuls, des maladies et des interrogations car bien souvent, la maladie n’avait pas d’étiquette. Les rapports des archives décrits pas Dominique prennent à la gorge.
Devant ces femmes malades soumises à des expériences médicales, j’ai eu la gorge nouée. Avec Léontine, les souvenirs de Dominique remontent : un père parti brusquement pour l’Amérique alors qu’elle n’était qu’une enfant. Un départ que sa sœur aînée Marie lui a toujours imputé « c’est à cause de toi, tu étais différente ». De cette quête, Dominique sortira apaisée et grandie…
L’écriture d' Dominique ( lapsus révalateur) Angélique Villeneuve nous entraîne dans le monde intérieur de Dominique et dans ses jardins secrets. C’est beau et fort...
Une lecture qui m’a beaucoup touchée par le thème et l’écriture.
L’avis de Cathulu.
Et puis, il aurait existé une explication à l’écart, que je sentais réel, entre les autres et moi. J’étais différente, c’était une chose indiscutable. Sans doute, tous les enfants, à un moment de leur vie, se croient seuls de leur espèce. Pour moi, le moment c’était bien longuement étiré.
20 commentaires:
le thème est prometteur et l'époque où la maladie mentale avait un tout autre statut qu'aujourd'hui, j'avais vu le billet de Cathulu et le tien vient confirmé
bonjour,
je souris de voir que dans le fil de votre billet vous avez transformé mon prénom en celui de mon héroïne...
L'histoire de Léontine, on le sent je crois dans le livre, est basée à 99% sur des faits réels. Je suis allée, comme Dominique, chercher un peu à l'aveuglette, à partir d'une photo choisie, l'histoire d'une femme que rien ne reliait à moi et qui pourtant, lorsque je l'ai trouvée, me parlait vraiment, à moi, et aussi au roman que je voulais écrire autour d'elle.
Je suis heureuse de voir, lisant votre billet, qu'elle trouve aussi un écho auprès de vous...
merci de votre lecture sensible.
à bientôt peut-être!
Angélique
@ Dominique : oui, et j'ai été stupéfaite de ce qu'on a pu faire à ces femmes.
@ Angélique Villeneuve : bonjour et merci de votre venue!
Je m'excuse pour ce lapsus révélateur : vos recherches sont également celles de Dominique. On ressent dans votre livre que vous avez été touchée par ces femmes à qui vous rendez un bien bel hommage...
oh, pas besoin d'excuses, surtout pas! je le prends comme une preuve que le texte est incarné...
merci
Ton magnifique commentaire et le sujet du livre, viennent de me convaincre à lire cet ouvrage. Merci...
Ca à l'air d'être un beau livre en effet ! En tout cas la couverture et le titre m'attire et ton billet confirme !
Ton billet tout en finesse donne envie de découvrir cet ouvrage.
Moi aussi ça me donne envie de découvrir ce livre... Tout ce qui touche la maladie mentale m'a toujours intéressée.
Je me doutais qu'il t'avait plu!:))
Je l'avais déjà noté chez Cathulu. On peut dire que tu enfonces le clou.
C'est intéressant mais je croyais qu'aux archives, autrefois, on ne laissait pratiquement pas de traces concernant la santé des personnes, ce que j'ai toujours regretté car j'aurais bien aimé savoir de quelle maladie souffraient mes ancêtres!
Ton billet me chamboule !
@ Angélique Villeneuve : c'est ce que j'ai ressenti..
@ Ellcrys: un livre dont on n'a pas beaucoup parlé... et pourtant il le mérite!
@ Liyah : une lecture très belle qui apporte beaucoup !
@ Mrs Pepys : ce livre fera partie de mes belles découvertes !
@ Karine :) : les extraits des rapports sont véridiques et c'est poignant. Je ne peux que te le conseiller !
@ Cathulu : oui et pas qu'un peu...
@ Aifelle : une lecture qui amène le lecteur à se poser des questions. Et, cette plongée dans les prémices de la psychiatrie m'a interpellée...
@ Mango : il s'agit des archives médicales des travaux de Charcot ont été rendues publiques, il me semble, pour des études médicales. Les archives départemntale ou celles celles des mairies ne te donneront pas ce type d'information. En faisant la généalogie, on découvre parfois des lettres ou d'autres types de docuemnts qui permettent d'apprendre plus sur ses aïeuls.
@ Clair de jour : je me suis sentie très proche de Dominique et de sa quête...
on dirait que c'est à ne pas louper...
ps : L'éloge de la faiblesse est parti de chez toi chez une demoiselle qui ne me donne aucun signe de vie ! La connaissais-tu ? Il s'agit d'Ana http://livres76.wordpress.com/
Le thème pourrait me plaire. Si tu dis qu'en plus l'écriture tient la route, je note.
J'espère que tu vas mieux.
As tu vu mon interview d'Amelie Nothomb ?
Tiens, encore un livre dont l'histoire sort de l'ordinaire. Et un thème qui a été peu traité. Tu me tentes, tu me tentes... ;-)
Pour répondre à Mango et à celles qui, peut-être, se poseraient la même question
en réalité, je pensais comme vous que les rapports des médecins étaient confidentiels, mais, dirait-on, pas tous. La Nouvelle Iconographie de la Salpêtrière, sur laquelle j'ai travaillé, comporte 18 tomes relatant des milliers de cas, illustrés de photos de l'époque. Et les consulter pour retrouver ce visage fut vraiment très troublant, très émouvant. En me rendant ensuite aux archives des Hôpitaux de Paris, j'ai même pu avoir entre les mains le registre original sur lequel entrées et sorties étaient consignées au jour le jour, à la main. J'y ai ainsi découvert le vrai nom de la femme sur lequel j'ai écrit(que j'ai choisi, par respect, de ne pas révéler en entier dans le livre)...
@ Theoma : je pense que tu serais sensible...
J'ai répondu par mail à ton PS.
@ Géraldine : l'écriture tient beaucoup plus que la route! Oui, j'ai vu ton billet , quelle surpise ! ( je ne suis pas amatrice de ce qu'elle écrit mais j'imagine la joie que ça été pour toi)
@ Gwen : je te sens très intéressée...
@ Angélique Villeneuve : merci pour toutes ces précisions !
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